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    Rendre à César...
    par Kharroubi Habib
    Ils n'ont pas été des masses les experts qui ont tiré la sonnette d'alarme quand la crise financière pointait aux Etats-Unis. Pas plus dans ce pays où ils sont crédités d'une grande capacité en prospective et anticipation, qu'ailleurs. Encore moins chez nous. Il en a été de même pour les hommes politiques au pouvoir, les nôtres n'ayant pas fait exception. Sauf que la crise étant venue, certaines de leurs décisions qu'ils ont mises en oeuvre avant cette sombre catastrophe se sont avérées d'une pertinence prémonitoire qui a tourné à la confusion des experts locaux qui en furent des censeurs féroces.

    Il faut se souvenir en effet de la polémique qu'ont soulevée chez nous les initiatives des pouvoirs publics de solder en priorité la dette extérieure du pays et de placer en bons du Trésor américain une substantielle partie des réserves financières générées par la flambée des cours pétroliers. Tout le monde s'accorde a posteriori pour reconnaître que, finalement, les autorités du pays n'ont pas été si mal inspirées qu'on les a accusées dans leur gestion de ces deux dossiers.

    Il est maintenant admis que leurs choix en la circonstance ont incontestablement épargné à l'Algérie un impact des plus dévastateur au plan financier que celui qu'elle aurait subi si sa dette extérieure n'avait pas été aussi drastiquement épongée et ses réserves placées dans les grandes banques étrangères, dont on sait les colossales pertes qu'elles ont essuyées dans la tourmente de la crise.

    Ce qui est à César ayant été rendu à César, l'on retient toutefois que les autorités ont agi sous le coup d'une «heureuse intuition» et non par anticipation d'une crise mondiale qu'elles ne pouvaient voir venir. L'enseignement qu'elles devraient prendre en compte est que si l'onde de choc de la crise a été moins violente pour l'Algérie grâce à leur prudente gestion, en les deux cas, des ressources financières du pays, il leur faut maintenant mettre en oeuvre une autre qui tiennent compte de la probabilité admise

    par l'ensemble des milieux d'experts échaudés, qui est que le bout du tunnel n'est pas en vue avec certitude pour cette crise mondiale. Les embellies que les plans de sauvetage initiés par les principales puissances économiques du monde pour voler au secours du système financier et de leurs économies ne sont nullement indicatrices d'un reflux de cette crise et donc d'une reprise salvatrice.

    Si pour le coup cette prévision pessimiste devait le confirmer, l'Algérie serait alors pleinement plongée dans la tourmente. D'où donc l'urgence et l'impératif pour les gestionnaires de ses affaires de réfléchir à une stratégie globale de défense contre les effets induits par la persistance de cette crise. Là aussi, il semble que les autorités ont eu la bonne intuition qui leur a fait opter pour des révisions radicales dans la politique économique appliquée jusqu'alors par le gouvernement.

    Sauf que celles qui sont mises en oeuvre sous les contraintes de la nécessité sont prises sans qu'il apparaisse qu'elles s'inscrivent dans une ligne et avec des objectifs clairement et mûrement réfléchis. Normal donc que leur façon de vouloir protéger l'économie nationale et les mesures qu'elles édictent pour ce faire font débat et suscitent des réserves qui remettent en cause leur caractère apparemment improvisé et sans le cadrage d'une vision globale nettement définie.

    Le Quotidien d'Oran .
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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