160 harraga portés disparus

[hugochavez59]

deux ou trois choses :

- ces harragas ont en effet une singuliere attitude, pret a nettoyer les chiottes en france, a passer par la case prison....mais a rien en algerie , absolument rien du tout

ca pue le neo colonialisme dans certains esprits (pour eux la plaine saint-denis cest dubay...)


- ce phenomene est largement minoritaire, ultraminoritaire pour etre precis...comme les evangelistes....une tempete dans un verre deau


- la politique de visa sur laquelle tous les gouvernements algeriens sont inflexibles nest pas relayée par les voisins, le probleme est dabord une limitation indigne (qui confine au chantage economique) du nombre de visas

et a present les francais veulent carrement piller nos elites...purement et simplement....mais laccord de 1968 nest pas encore enterré...


bref....beaucoup de hors sujet dans les interventions...

[houari16]

posté par oceon

tu viens de lacher une hawariatte , sacré haouri , le maroc a inventé lhrig .

oceon , ou tu as lu que j ai dis que le Maroc a inventé le Hriq ?

pour ton info , dans les années 80/90 le Hriq était à la mode au royaume chérifien - ( le Maroc était l initiateur et maître dans l Afrique du Nord …., des algériens avaient participés au coté des marocains …)

* les années 80/90 l Espagne avait fait le plein d immigrant illégal marocain , ….)

[oceon]

pour ta gouverne , un phénomène , plutôt je peux dire une hystérie collective qui touche l Afrique du Nord ( Pas uniquement l Algerie , d ailleurs le Hriq avait débuté au Maroc , c est eux les initiateurs du Hriq dans les années 80/90 )

voir la carte posté par l imprévisible ( les 3 points de départs , le Maroc le point fort de ralliement )

je sais pas , c'est toi qui raconte ça .

[benam]

Pourquoi ne pas voir la "harga" sous un autre angle que celui de la culpabilisation de ceux qui la pratiquent ?

Nous sommes dans une période où les objets matériels et immatériels circulent à des vitesses vertigineuses d'un bout à l'autre du monde. Des aliments périssables produits en Argentine ou en Australie, sont régulièrement transportés pour être consommés aux USA, en Grande Bretagne ou en Arabie Saoudite. Chacun de nous (quelle que soit sa nationalité, sa condition sociale, ses cultures) est quotidiennement inondé, grâce à la télé, à internet et à d'autres canaux, d'images et d'informations qui proviennent de contrées lointaines. Dans notre travail, à la maison, partout, nous utilisons une multitude de produits qui viennent de très loin et bon nombre parmi ceux-ci ont transité lors de leur fabrication et transport par divers pays sous diverses latitudes.

Accompagnant cette frénésie des marchandises, informations et images, les hommes bougent eux aussi, incomparablement plus qu'ils ne l'ont jamais fait au cours de leur histoire. Les avions, les trains, les bateaux, les voitures font traverser tous les jours à des dizaines de millions de personnes les frontières entre Etats et même une multitude de frontières. Des voyages, pour un nombre de raisons incalculables, qui se règlent d'un clic de souris ou avec un minimum de soucis.

Tout cela pour dire que finalement la harga n'est pas à isoler de ces grands "nomadismes" de notre époque. Rien n'est plus normal que de voit un allemand, un français ou un italien prospecter pour un travail au Japon, en Australie ou au Canada Bien sûr, pour atteindre ses objectifs, il doit satisfaire à quelques formalités, mais rien de vraiment insurmontable (Je me pose la question sur le poids dans l'engouement des populations des pays européens pour l'adhésion à l'UE, de cette possibilité de pouvoir se déplacer et s'installer plus librement partout en Europe et ailleurs). Ce n'est malheureusement pas vrai pour tout le monde.

Pour nous autres Algériens, Maghrébins, Africains, Arabes, Latino-Américains, Asiatiques…, c'est le plus souvent mission impossible si nous voulons nous rendre en Europe, aux USA, en Australie. C'est que des murs insurmontables ont été dressés sur nos chemins en Méditerranée, sur l'océan Atlantique, le long du Rio Grande et même dans les airs. Seulement, nous aussi nous sommes pris de cette envie, inhérente à la "nature humaine", d'aller voir comment cela se passe ailleurs pour travailler, étudier, s'instruire, faire du tourisme, s'aimer et… vivre. Nous sommes, au même titre que les autres échantillons de l'humanité, travaillés par ce besoin de nous déplacer même si nous sommes prévenus que notre destination n'offre rien de mieux, ou même pire, que ce nous quittons. Alors, nous ne pouvons que relever le défi des murs, des mers et du pire qui nous attend là-bas. Et c'est uniquement dans ce défi multiple que toute notre dignité nous semble résider.

Paix aux âmes des victimes des cloisonnements inhumainement égoïstes.

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[Gandhi]

Nous ne cherchons pas à nous enrichir, nous cherchons la liberté et des terres dans lesquelles nous pouvons parfois apercevoir un horizon, dans lesquelles nous pouvons projeter et planifier.

Nous cherchons des terres qui offrent plus d'opportunités et des marges de manœuvre individuelles plus conséquentes.

[snake78]

Les jeunes algériens ont encore une image faussée de la France des trente glorieuses et le choc est terrible pour eux lorsqu'ils arrivent à destination et découvrent la réalité.
J'ai vu plus de SDF et de misère dans les banlieux parisiennes qu'en Algérie.

[benam]

Je voudrais rappeler quelques vérités banales que l'on perd souvent de vue quand on parle de la harga:

La harga n'est rien d'autre qu'une manifestation particulière de ces grands mouvements des populations que l'humanité a connu tout au long de son histoire. Mais jamais ces déplacements, du fait du développement des moyens de transport, n'ont été aussi massifs, aussi rapides ni aussi bouleversants.

La colonisation des Nouveaux Mondes (Amériques, Océanie) a donné lieu à d'importants flux migratoires.

Les conflits du 20è siècle ont aussi été à l'origine de grands déplacements des populations, dans ce cas forcés et pour des raisons d'épuration ethnique, religieuse ou tout autre raison "politique" : Inde-Pakistan, Palestine, Allemands de Pologne et de l'Europe de l'Est après la 2è Guerre Mondiale, Pieds Noirs d'Algérie, réfugiés en diverses régions du monde, etc.

Le plus important des grands mouvements migratoires, induit par la révolution industrielle, a été (et reste encore dans une bonne mesure) l'exode rural. Il a touché des milliards d'individus. Cela s'explique évidemment par le déplacement des centres de gravité des activités économiques des campagnes (agriculture et élevage) vers les villes (industrie et services). On peut même dire que l'exode rural exprime l'émergence de "marchés nationaux" du travail.
A noter que certaine rhétorique qui fustige les menaces que représenteraient les immigrés pour les "valeurs traditionnelles de la France" rappelle ce qui se disait au 19è siècle, notamment en temps de crises, contre les "péquenots", les "culs-terreux" venus des campagnes françaises.

Les Trente Glorieuses ont boosté l'internationalisation du marché du travail. Aujourd'hui, ce marché, au même titre que les autres, est de plus en plus touché par la vague de mondialisation. En réaction, sous couvert de limiter les effets négatifs de cette tendance, les Etats des pays développés recourent à des mesures de "préservation des équilibres économiques, démographiques et sociaux". Dans ces conditions, la "harga" n'est donc rien d'autre qu'une manière de passer outre ces mesures "protectionnistes". Elle va ainsi dans le sens voulu par cette fameuse "main invisible" dont parlent les économistes et qui serait un facteur de progrès selon eux.

[Gandhi]

Benam,

Le nomadisme d'aujourd'hui est encadré et guidé par la doctrine libérale et capitaliste (dont la colonisation est le résultat également).

Mais le nomadisme tiers mondiste comme celui de l'Algérie est plutôt une fuite (harga, harba), et ne s'inscrit pas dans cette logique économique mondiale.

Le nomadisme tiers mondiste est le résultat de la misère et l'absence d'horizons.

L'autre nomadisme est le résultat de la machine économique capitaliste qui s'installe partout dans le monde, càd le résultat d'une économie qui se mondialise.

Dans ces conditions, la "harga" n'est donc rien d'autre qu'une manière de passer outre ces mesures "protectionnistes".

L'objectif d'un harrag est seulement de contourner les lois ?? !!!!

[benam]

Ghandi,

Le nomadisme tiers mondiste est le résultat de la misère et l'absence d'horizons.

L'objectif d'un harrag est seulement de contourner les lois ?? !!!!

C'est plus simple que ça : on recourt à la harga pour contourner ces lois. L'objectif du harrag est, comme tu l'as dit, de quitter un monde où il n'arrive pas à se construire des perspectives acceptables et il cherche à atteindre un monde qui lui envoie des signaux pleins de promesses (on aura peut être un jour la légende du harrag errant en route pour la Terre des Promesses)

L'autre nomadisme est le résultat de la machine économique capitaliste qui s'installe partout dans le monde, càd le résultat d'une économie qui se mondialise.

Mon opinion est un peu différente : la harga n'est qu'une forme de ce nomadisme qui "est le résultat de la machine économique capitaliste qui s'installe partout dans le monde, càd le résultat d'une économie qui se mondialise."
Nous sommes englobés dans le système capitaliste qui se mondialise. Pas au centre mais à sa périphérie, dans ses townships, ses banlieues plus ou moins ghettoïsées. Le sort de nos économies est en grande partie décidé à Wall Street, à Zurich, aux bourses de Londres, de Tokyo…
Les pays du Tiers-Monde recèlent d'importantes réserves de main d'œuvre et des espaces de destination des délocalisations. Ils pèsent donc d'un poids non négligeable dans les négociations, formelles ou informelles, entre différents acteurs économiques et politiques des pays développés (patronat, salariés, pouvoirs locaux et centraux, etc.).

[Gandhi]

Benam,

En accord avec toi

Mais:

Le sort de nos économies est en grande partie décidé à Wall Street, à Zurich, aux bourses de Londres, de Tokyo…

Je pense que l'Algérie a de large marge de manœuvre pour assoir une économie.

Je dis simplement économie parce qu'aujourd'hui il n'existe pas d'économie en Algérie. Il y a seulement une récolte de la rente, son partage et sa répartition entre les clients du pouvoir.

[elbieroi]

Inconscience et ignorance. C’est malheureux, ces gens avaient plus de chances de réussir chez eux que dans n’importe le quel de ces pays d’Europe. Agriculture, pèche, élevage, menuisier, plombier, mécanicien, bijoutier… petite entreprise pour les plus audacieux, n’importe quoi aurait valu mieux que d’aller perdre son temps en noir dans un fast food .
Les opportunités pour beaucoup de gens sont en Afrique, ni en Europe ni en Amérique du Nord, en tout cas pas dans ces pays saturés et super automatises ou l’humain est devenu un simple outil de production.