L’incident ne s’est pas déroulé des mois, voire des années après le passage d’Ouyahia à l’Assemblée. Non ! Il a eu lieu 72 heures après, chrono en main. Le patron de la poste algérienne qui accuse celui de la Banque d’Algérie, dans ce qu’il est déjà convenu d’appeler «l’affaire des liquidités». Ou l’inverse, je ne sais plus qui accuse qui. Il reste qu’on ne peut pas reprocher à l’opposition parlementaire, en vérité le RCD, son manque de sérieux, son peu d’ancrage, se prévaloir d’en avoir a contrario lorsque, dans les faits, dans la gestion basique d’un pays, faire en sorte par exemple qu’un citoyen puisse disposer de son argent au bureau de poste, on est incapable d’assurer ! Eh oui, m’sieur ! Là, nous ne sommes même pas dans Strauss-Kahn, dans la macro-économie, dans la recherche pointue des équilibres financiers de notre balance d’échanges commerciaux ou encore dans l’élaboration de la meilleure stratégie pour racheter Djezzy sans se faire doublement arnaquer par l’Egyptien et le Russe. Non ! Là, nous sommes dans «bonjour Monsieur le postier ! Je voudrais encaisser mon chèque pour l’Aïd, s’il vous plaît !». Et là, ce micro-geste que des milliards d’êtres humains accomplissent toutes les secondes à travers tous les guichets de poste de la planète, nous, ici, sur notre si beau caillou où, paraît-il tout va bien, nous ne sommes plus capables de le garantir. Après, tu ne peux pas ! Tu ne peux surtout pas présenter un programme devant des députés. Tu ne peux pas étaler des chiffres de croissance obtenus ou attendus. Tu ne peux pas te décrire fort complaisamment comme «une destination économique et financière courue». Allah ghaleb ! Niveau Posta ! Et plus intolérable encore ! C’est cette balle que se renvoient les responsables ! Le quidam, l’ouvrier, l’infirmière, l’enseignante ou le retraité, ils n’en ont rien à secouer que ce soit la faute à Algérie Poste ou à la Banque d’Algérie. Eux, ils ont du blé, juste un peu de blé sur leur compte, ils veulent le retirer pour pouvoir acheter quelques ballons de baudruche, deux ou trois fringues à leurs enfants ou petits-enfants, et accessoirement, un mouton à crédit. Peu leur importe qui est derrière cette carence. Qu’est-ce que ça va changer au quotidien de l’Algérien de savoir que, sur la blouse du responsable de cette situation ubuesque, il y a écrit Poste algérienne ou Banque d’Algérie ? Rien ! Pour lui, c’est kif ! kif ! Etat ! Kif ! Kif ! Dawla ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
H. L.
Commentaire