La Révolution algérienne a très mal vieilli
par Kamel Daoud

Bien sûr, les Libyens le savent et nous le savons : ce n'est pas la position du peuple algérien. Pas la nôtre. Iman Obeidi, la jeune fille violée par les Kadhafistes et toujours « disparue », est plus importante, à nos yeux que la « menace » terroriste très pratique en ces temps là. Les Libyens retiendront. Et les Algériens retiennent déjà cette scène d'un vieillissement mauvais de notre révolution. Comme une femme qui a connu une bouleversante histoire d'amour, de courage, de défi et de passion qui a fait larmoyer les montagnes et qui, à un âge avancé, se met à geindre dès qu'on touche à l'une de ses boucles d'oreille ou qu'une révolution voisine menace sa trousse de maquillage. Comparons seulement l'esprit de notre diplomatie actuelle et l'esprit de la déclaration de novembre pour calculer la décomposition et l'âge de la peau.
Le Quotidien d'Oran
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