L’Algérie va-t-elle rouvrir ses frontières terrestres avec le Maroc ? Officiellement, la question n’est pas à l’ordre du jour, comme l’a répété encore récemment Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères. Mais selon nos informations, les autorités algériennes ont entrepris depuis quelques semaines la rénovation des postes frontaliers situés à la frontière avec le voisin de l’ouest.
S’agit-il de préparatifs pour la réouverture de cette frontière fermée depuis 1994 ou d’une simple opération d’entretien des postes de contrôle ? L’Algérie va-t-elle enfin céder aux pressions américaines et européennes pour rétablir le passage des personnes et des marchandises avec le Maroc par voie terrestre et répondre ainsi favorablement à la demande marocaine ? A Alger, des diplomates occidentaux interrogés par TSA semblent confiants sur une réouverture prochaine de la frontière avec le Maroc. « Il y a des velléités pour rouvrir la frontière», confirme pour sa part un responsable algérien qui a requis l’anonymat. « Mais les conditions sont-elles réunies pour une telle décision ? », s’interroge-t-il.
L’Algérie a toujours conditionné la réouverture de la frontière avec le Maroc par un règlement global des différends entre les deux pays, y compris le conflit au Sahara occidental et surtout la relance effective de l’Union maghrébine (UMA) et la création d’un véritable marché commun.
Le président Abdelaziz Bouteflika va-t-il changer d’avis ? C'est peu probable. « Les Américains ont dit au président de la République de rouvrir la frontière, mais s’il accepte, ça sera au détriment de l’économie et de la stabilité du pays », estime un économiste. « Avant la fermeture des frontières, l’Algérie perdait d’énormes capacités alimentaires et énergétiques. Nos produits alimentaires et notre carburant qui sont subventionnés passaient la frontière clandestinement en échange de la drogue », explique le même spécialiste. « Rouvrir les frontières alimenterait les caisses du Makhzen alors que nous avons juste les moyens d’acheter notre pain », explique-t-il. En 1994, lors de la fermeture, 30% des produits subventionnés algériens allaient frauduleusement au Maroc. « Seule l’Union maghrébine peut résoudre la question des frontières. Nous avons des produits industriels et agricoles qu’on peut vendre à nos voisins du Maghreb. Ces produits sont de bonne qualité, mais ils ne répondent pas souvent aux critères de l’Union européenne et donc sont difficilement exportables en Europe pour des raisons d’emballage, de conservation», ajoute-t-il.
La frontière terrestre entre le Maroc et l’Algérie est fermée depuis août 1994. La fermeture avait été décidée par Alger après que Rabat a accusé les services secrets algériens d’être impliqués dans un attentat terroriste perpétré dans un hôtel de Marrakech et imposé un visa aux algériens.
TSA
Hamid Guemache
C'est un économiste qui parle de "nous avons juste les moyens d'acheter notre pain"? Ce n'est pas valorisant pour l'Algérie.
Et je n'ai pas aussi compris cette perle où lorsque la frontière était ouverte, "Nos produits alimentaires et notre carburant qui sont subventionnés passaient la frontière clandestinement"!!!
S’agit-il de préparatifs pour la réouverture de cette frontière fermée depuis 1994 ou d’une simple opération d’entretien des postes de contrôle ? L’Algérie va-t-elle enfin céder aux pressions américaines et européennes pour rétablir le passage des personnes et des marchandises avec le Maroc par voie terrestre et répondre ainsi favorablement à la demande marocaine ? A Alger, des diplomates occidentaux interrogés par TSA semblent confiants sur une réouverture prochaine de la frontière avec le Maroc. « Il y a des velléités pour rouvrir la frontière», confirme pour sa part un responsable algérien qui a requis l’anonymat. « Mais les conditions sont-elles réunies pour une telle décision ? », s’interroge-t-il.
L’Algérie a toujours conditionné la réouverture de la frontière avec le Maroc par un règlement global des différends entre les deux pays, y compris le conflit au Sahara occidental et surtout la relance effective de l’Union maghrébine (UMA) et la création d’un véritable marché commun.
Le président Abdelaziz Bouteflika va-t-il changer d’avis ? C'est peu probable. « Les Américains ont dit au président de la République de rouvrir la frontière, mais s’il accepte, ça sera au détriment de l’économie et de la stabilité du pays », estime un économiste. « Avant la fermeture des frontières, l’Algérie perdait d’énormes capacités alimentaires et énergétiques. Nos produits alimentaires et notre carburant qui sont subventionnés passaient la frontière clandestinement en échange de la drogue », explique le même spécialiste. « Rouvrir les frontières alimenterait les caisses du Makhzen alors que nous avons juste les moyens d’acheter notre pain », explique-t-il. En 1994, lors de la fermeture, 30% des produits subventionnés algériens allaient frauduleusement au Maroc. « Seule l’Union maghrébine peut résoudre la question des frontières. Nous avons des produits industriels et agricoles qu’on peut vendre à nos voisins du Maghreb. Ces produits sont de bonne qualité, mais ils ne répondent pas souvent aux critères de l’Union européenne et donc sont difficilement exportables en Europe pour des raisons d’emballage, de conservation», ajoute-t-il.
La frontière terrestre entre le Maroc et l’Algérie est fermée depuis août 1994. La fermeture avait été décidée par Alger après que Rabat a accusé les services secrets algériens d’être impliqués dans un attentat terroriste perpétré dans un hôtel de Marrakech et imposé un visa aux algériens.
TSA
Hamid Guemache
C'est un économiste qui parle de "nous avons juste les moyens d'acheter notre pain"? Ce n'est pas valorisant pour l'Algérie.
Et je n'ai pas aussi compris cette perle où lorsque la frontière était ouverte, "Nos produits alimentaires et notre carburant qui sont subventionnés passaient la frontière clandestinement"!!!
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