Abdelaziz Bouteflika a choisi le douzième anniversaire de son arrivée au pouvoir pour annoncer des réformes politiques. Une situation à laquelle il ne s’attendait pas
quand on sait qu’en juillet 2008, à huit mois de l’élection présidentielle d’avril 2009, il avait fait réviser
la Constitution, qui limitait à deux le mandat présidentiel, pour s’octroyer, à l’instar de Ben Ali et d’Hosni Moubarak, une présidence à vie. Mais voilà, les changements
de régime en Tunisie voisine et en Égypte, le fait que les chefs d’État avec qui il s’affichait lors des sommets arabes – Muammar Kadhafi, Bachar Al Assad, Abdallah Ali Saleh (Yémen), le roi de Jordanie, les monarchies de Bahreïn et d’Oman et du Maroc – soient confrontés à des mouvements populaires exigeant le changement, et que lui-même fasse face à une situation socialement explosive, ont dû peser lourdement dans sa décision.
Selon le rapport de la gendarmerie algérienne, l’Algérie a connu en 2010 plus de 11 500 mouvements sociaux. Et depuis le début de l’année, pas moins de 300 rassemblements, marches, grèves, aux portes mêmes de la présidence algérienne avec en point d’orgue cette énorme manifestation étudiante (plusieurs dizaines de milliers de personnes), mardi dernier, dans les rues d’Alger. La crainte qu’une détérioration du climat social ne dérive vers ldes revendications politiques (pour l’heure limitées) a donc poussé le président algérien à déminer au plus vite le terrain. Et ce, même s’il entend garder la main sur la conduite des réformes dans un but de sauver un système politique à bout de souffle.
Qui plus est, pour le chef de l’État algérien, qui s’est vu ainsi dicter, par la conjoncture nationale et régionale, des réformes qu’il refusait jusque-là, c’est tout de même un aveu d’échec personnel. Voilà à peine quelques mois, juste avant les révolutions arabes, l’Algérie prenait le même chemin de la succession dynastique que l’Égypte avec Gamal Moubarak, la Libye avec Seif el Islam Kadhafi, le Yémen avec Ahmed Ali Saleh.
En novembre 2011, la presse algérienne annonçait la formation d’un nouveau parti politique, le Rassemblement pour la concorde nationale (RCN), avec pour candidat à la présidentielle de 2014, Said Bouteflika, frère et conseiller du chef de l’État. Le RCN s’apprêtait à lancer une campagne de récolte de deux millions de signatures en faveur de son candidat. Et ce dernier avait alors commencé à multiplier les sorties publiques pour soigner sa stature de présidentiable. Un rêve qui a peut-être pris fin !
H. Z.
L'Humanité
Selon le rapport de la gendarmerie algérienne, l’Algérie a connu en 2010 plus de 11 500 mouvements sociaux. Et depuis le début de l’année, pas moins de 300 rassemblements, marches, grèves, aux portes mêmes de la présidence algérienne avec en point d’orgue cette énorme manifestation étudiante (plusieurs dizaines de milliers de personnes), mardi dernier, dans les rues d’Alger. La crainte qu’une détérioration du climat social ne dérive vers ldes revendications politiques (pour l’heure limitées) a donc poussé le président algérien à déminer au plus vite le terrain. Et ce, même s’il entend garder la main sur la conduite des réformes dans un but de sauver un système politique à bout de souffle.
Qui plus est, pour le chef de l’État algérien, qui s’est vu ainsi dicter, par la conjoncture nationale et régionale, des réformes qu’il refusait jusque-là, c’est tout de même un aveu d’échec personnel. Voilà à peine quelques mois, juste avant les révolutions arabes, l’Algérie prenait le même chemin de la succession dynastique que l’Égypte avec Gamal Moubarak, la Libye avec Seif el Islam Kadhafi, le Yémen avec Ahmed Ali Saleh.
En novembre 2011, la presse algérienne annonçait la formation d’un nouveau parti politique, le Rassemblement pour la concorde nationale (RCN), avec pour candidat à la présidentielle de 2014, Said Bouteflika, frère et conseiller du chef de l’État. Le RCN s’apprêtait à lancer une campagne de récolte de deux millions de signatures en faveur de son candidat. Et ce dernier avait alors commencé à multiplier les sorties publiques pour soigner sa stature de présidentiable. Un rêve qui a peut-être pris fin !
H. Z.
L'Humanité
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