
Invité de l'émission "Hiwar Essaâ" (débat de l'heure) de la télévision nationale, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du parti du Rassemblement national démocratique (RND) et Premier ministre, a indiqué que sa formation politique s'oppose à ce que l'Algérie "retombe dans le dérapage qu'elle a connu par le passé".
A ce propos, le leader du RND a souligné que "le salafisme existe en Algérie". Néanmoins, il précise à ce sujet que les propositions du RND ne portent pas sur "une question de lutte contre le courant islamique, ce dernier étant sur la scène politique", explique Ahmed Ouyahia.
Concernant les instructions du président de la République d'ouvrir les médias lourds, Ahmed Ouyahia a reconnu qu'elles n'"ont pas été respectées". Dans ce contexte, il a estimé "nécessaire de changer les textes et les mentalités", appelant les responsables qui n'appliquent pas ces instructions à se réviser", a-t-il déclaré en rappelant que le RND avait proposé "une ouverture du champs audiovisuel" avec une "période de transition où le capital public serait majoritaire et avec un cahier de charge claire".
Ahmed Ouyhia a regretté, par ailleurs, les accusations portées contre le journaliste du quotidien "Al Khabar" à qui on reproche d'avoir divulgué des secrets de l'enquête sur l'affaire de l'assassinat de l'ex directeur général de la sûreté nationale, M. Ali Tounsi.
Pour ce qui de la proposition de l'ancien Secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelhamid Mehri, concernant la tenue d'une conférence nationale regroupant tous les courants politiques, Ahmed Ouyahia a précisé que "l'Algérie a vécu toutes sortes d'expériences en l'espace de 20 ans et renferme différentes positions politiques".
"L'expérience de la conférence de juin 1991 qui avait duré près de 70 heures avait laissé une image désastreuse", a-t-il encore relevé.
Ahmed Ouyahia a défendu également la démarche d'Abdelaziz Bouteflika qui s'est engagé à amender plusieurs lois dans le cadre d'un processus démocratique. "Le pays n'est pas en crise politique et la réforme politique prouve que le président de la République est fidèle à son programme, suit les évènements en cours dans le monde et est à l'écoute des préoccupations de la société", a-t-il assuré.
Au sujet des protestations sociales qui frappent de plein fouet plusieurs secteurs d'activité, Ahmed Ouyahia a fait remarquer que "nous traversons une étape particulière, dont tout le monde veut en profiter pour bénéficier d'une augmentation de salaire". A ce titre, il a réitéré à l'attention des médecins résidents, en grève depuis plus de 80 jours, la disposition de son gouvernement à dialoguer autour du service civil, l'augmentation des salaires et les conditions de travail.
Cependant, il n'a pas manqué de souligner à nouveau que la suppression du service civil était "une condition veto". Enfin, Ahmed Ouyhia a exprimé aussi son avis sur la situation de crise que traverse la sélection nationale de Football. Selon lui, l'Algérie ne sera forte qu'avec la "formation d'une équipe nationale" composée "de joueurs locaux" et encadrée par un entraîneur "algérien".
Abderrahmane Semmar
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