Chronique de Mustapha hamouche (Liberte)
Dès sa sortie du palais présidentiel, mercredi, auréolé de sa nouvelle couronne de Premier ministre, Belkhadem s’est promis d’entreprendre sur-le-champ des consultations pour former son gouvernement. Moins de vingt-quatre heures plus tard, la composition du nouveau cabinet formé de l’ancien cabinet d’Ouyahia était rendue publique.
La promesse de consultations n’engageait pas le nouveau chef de l’Exécutif. C’était juste pour faire république. Quelques jours plus tôt, l’ancien ministre d’État avait menacé son prédécesseur, qui conduisait le même gouvernement, d’une motion de censure.
Finalement, la motion de censure, il l’a eue. Mais pas celle prévue par la Constitution. Il n’était pas nécessaire, si ce n’est le réflexe mimétique envers les démocraties, de brandir l’ultimatum d’un vote de défiance parlementaire ni d’annoncer des consultations. Puisque c’est Ouyahia, pas le gouvernement, qu’on a voulu changer.
Le Président, qui avait accusé certains ministres de lui mentir et d’autres de ne pas “gérer”, aurait pu en profiter pour promouvoir une gouvernance sincère, histoire d’améliorer la performance exécutive. Belkhadem, s’il avait le souci et la permission de “consulter”, aurait pu restructurer un gouvernement qu’il venait de menacer de motion de censure.
Soltani, un moment porte-parole du projet de sacrifice d’Ouyahia, découvrait les vertus d’un Premier ministre technocrate. Comme si le technocrate était une espèce d’eunuque politique qui grandirait l’honnêteté d’une élection. Et comme si la fraude était un penchant naturel des personnalités partisanes.
Rien à voir pourtant. Les convictions ne sont pas contradictoires avec le respect des règles du jeu. La morale politique ne nie pas l’opinion politique. Seulement, en république, celle-ci doit se soumettre à celle-là. Mais on n’est pas en république. Ce qui permet à des leaders d’un système clanique qui, au mieux, aspire à un équilibre théocratique de malmener le lexique république pour justifier un ordre qui, comme on dit dans le langage algérien courant, “ne ressemble à rien”.
On le voit, ni l’échec, ni le déficit de gestion, ni le mensonge ne sanctionnent les responsables. Pourquoi faire le détour de ces coquetteries républicaines : remaniement, motion de censure, Premier ministre technocrate, etc. ?
Dans ce système qui ne tient de la république que le vocabulaire, on s’angoisse depuis un temps devant le cornélien choix entre parlementarisme et présidentialisme. Rien que ça !
Imposée sans aucun fondement scientifiquement comme une nécessaire alternative par un théocrate — ô paradoxe ! —, la question fait débat. Entre lui et quelques journalistes. Il est tellement difficile de classifier les constitutions qu’on peut dire qu’il y en a autant qu’il y a de démocraties. Et de dictatures.
En attendant que la révision constitutionnelle ou le statu quo qui concrétise la primauté de celui qui l’aura emporté dans le conflit de cénacle s’impose.
Parlementaires, présidentielles ou autres, les constitutions sont, dans un État de non-droit, la voie royale de l’abus et de la servitude.
Dès sa sortie du palais présidentiel, mercredi, auréolé de sa nouvelle couronne de Premier ministre, Belkhadem s’est promis d’entreprendre sur-le-champ des consultations pour former son gouvernement. Moins de vingt-quatre heures plus tard, la composition du nouveau cabinet formé de l’ancien cabinet d’Ouyahia était rendue publique.
La promesse de consultations n’engageait pas le nouveau chef de l’Exécutif. C’était juste pour faire république. Quelques jours plus tôt, l’ancien ministre d’État avait menacé son prédécesseur, qui conduisait le même gouvernement, d’une motion de censure.
Finalement, la motion de censure, il l’a eue. Mais pas celle prévue par la Constitution. Il n’était pas nécessaire, si ce n’est le réflexe mimétique envers les démocraties, de brandir l’ultimatum d’un vote de défiance parlementaire ni d’annoncer des consultations. Puisque c’est Ouyahia, pas le gouvernement, qu’on a voulu changer.
Le Président, qui avait accusé certains ministres de lui mentir et d’autres de ne pas “gérer”, aurait pu en profiter pour promouvoir une gouvernance sincère, histoire d’améliorer la performance exécutive. Belkhadem, s’il avait le souci et la permission de “consulter”, aurait pu restructurer un gouvernement qu’il venait de menacer de motion de censure.
Soltani, un moment porte-parole du projet de sacrifice d’Ouyahia, découvrait les vertus d’un Premier ministre technocrate. Comme si le technocrate était une espèce d’eunuque politique qui grandirait l’honnêteté d’une élection. Et comme si la fraude était un penchant naturel des personnalités partisanes.
Rien à voir pourtant. Les convictions ne sont pas contradictoires avec le respect des règles du jeu. La morale politique ne nie pas l’opinion politique. Seulement, en république, celle-ci doit se soumettre à celle-là. Mais on n’est pas en république. Ce qui permet à des leaders d’un système clanique qui, au mieux, aspire à un équilibre théocratique de malmener le lexique république pour justifier un ordre qui, comme on dit dans le langage algérien courant, “ne ressemble à rien”.
On le voit, ni l’échec, ni le déficit de gestion, ni le mensonge ne sanctionnent les responsables. Pourquoi faire le détour de ces coquetteries républicaines : remaniement, motion de censure, Premier ministre technocrate, etc. ?
Dans ce système qui ne tient de la république que le vocabulaire, on s’angoisse depuis un temps devant le cornélien choix entre parlementarisme et présidentialisme. Rien que ça !
Imposée sans aucun fondement scientifiquement comme une nécessaire alternative par un théocrate — ô paradoxe ! —, la question fait débat. Entre lui et quelques journalistes. Il est tellement difficile de classifier les constitutions qu’on peut dire qu’il y en a autant qu’il y a de démocraties. Et de dictatures.
En attendant que la révision constitutionnelle ou le statu quo qui concrétise la primauté de celui qui l’aura emporté dans le conflit de cénacle s’impose.
Parlementaires, présidentielles ou autres, les constitutions sont, dans un État de non-droit, la voie royale de l’abus et de la servitude.