Scènes d'eux

Il est vrai que ce monsieur, fin politicien, avait misé sur cette période de printemps arabes. Mais là aussi, il y a théâtralisation. Sachant que les périodes révolutionnaires, périodes d'inversion et de flottement du pouvoir, font également appel aux mises en scène, parfois macabres lorsque la tête des «ennemis du peuple» se promène au bout d'une pique.
Les révolutions populaires sont particulièrement intéressantes du point de vue de la mise en scène, car le peuple devenant momentanément détenteur du pouvoir, on assiste à une inversion des représentations qui puisent leurs motifs aux sources du carnaval. Mais faut-il que ces révolutions soient effectivement populaires, qu'elles ne soient pas dictées ou mises en situation par des acteurs externes.
Monsieur le fin politicien, soyez certain que le peuple n'a jamais fait dans la mise en scène, il a toujours préféré l'improvisation. Acteur, il le sera un jour et spectateur forcé vous le serez, si vous êtes toujours là. Car le silence de la majorité qui a refusé l'invitation aux urnes en dit long sur les prochaines représentations.
par El-Guellil
Le Quotidien d'Oran