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Les fruits et légumes hors de prix en Algérie

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  • Les fruits et légumes hors de prix en Algérie

    La nuit n’a pas encore dit son dernier mot que Mostefa a déjà tout vendu de son lot de poivrons et de choux-fleurs, produits dans les serres de Sétif. Il a moins de chance cependant avec la tomate de Oued Seggane, visiblement fardée.

    Le jour se lève sur le marché de gros de fruits et légumes de Boussouf, à l’ouest de Constantine, et la fraîcheur matinale contraste sévèrement avec la cherté des prix. Des centaines de camions chargent et déchargent des marchandises fraîchement cueillies. Des milliers de commerçants occupent ces lieux, appelés communément Magrofel, et négocient quelques dinars de différence sur des prix très proches les uns des autres.

    Pour l’Algérien lambda, ruiné par la hausse du coût de son panier quotidien, c’est ici que se trame le complot contre sa bourse. Faux, se défendent les commerçants que nous avons interrogés. A l’unanimité, ils affirment que leur marge bénéficiaire ne dépasse jamais 10 DA au kilo. A qui la faute alors ? Le couple mandataire-fellah est désigné d’un doigt accusateur, mais la logique des prix, qui jouent au yoyo avec une tendance nettement haussière, semble bien plus complexe qu’elle n’y paraît.

    Mostafa, jeune grossiste dans un accoutrement de salafiste, explique la hausse par la baisse de l’offre, mais dès qu’intervient Mabrouk, un client sexagénaire, vendeur ambulant dans les quartiers 20 Août 1955 et Filali, les violons sont accordés pour désigner le téléphone portable comme source du mal. «Jadis, agriculteur et commerçant s’entendaient ingénument pour échanger la marchandise, maintenant ils se parlent au téléphone portable et décident des prix. Ils sont maîtres de la mercuriale et profitent de chaque occasion : les mariages pendant les week-ends, les fêtes religieuses et le Ramadhan», affirme Mostafa sous le regard approbatif de son client. «La courgette est aujourd’hui à 80 DA, à l’approche du prochain Aïd, elle sera à 200 DA», s’exclame Mabrouk. La ménagère est prévenue !


    L’inflation n’explique pas tout



    La spéculation est tapie entre les maillons de la chaîne production-distribution ; la rareté, la loi de l’offre et la demande s’occupent du reste pour plumer le consommateur. Ce jour-là, la tomate est cédée à 50 DA le kilo pour celle provenant des serres de Sétif et 80 DA pour celle produite à l’ouest du pays. Le poivron est à 70 DA, la courgette à 80 DA, le chou-fleur à 80 DA et la laitue à 70 DA aussi. Quant à la pomme de terre, provenant essentiellement des champs de Tébessa, elle est cédée entre 43 et 50 DA le kilo. La marchandise provient essentiellement de Sétif qui a pris le relais de Jijel, en attendant la saison des cultures de plein champ et des serres de Biskra.

    Ces légumes arrivent chez le marchand du coin avec au moins 10 DA de plus. Aucune baisse n’est prévue par les commerçants dans les jours à venir. Beaucoup parmi ceux qu’on a interrogés expliquent le phénomène par l’augmentation générale des prix et la baisse du niveau de vie, ou encore par le manque de main-d’œuvre pour récolter dans les champs, comme l’affirme Selim, grossiste à Magrofel et propriétaire d’une plantation de carottes à Oued Athmania : «Nous employons 22 ouvriers, tous venus de Djelfa et Relizane ; chez nous, il est quasiment impossible de trouver des travailleurs et je vous dis pas quand il y a mauvais temps !»

    Dans ce secteur juteux pour certains, force est de constater l’anarchie qui règne. Qui fait quoi ? La question demeure sans réponse. A l’entrée du gigantesque marché, des commerçants, qui doivent se reprocher des choses, échangent normalement leurs marchandises, à quelques centaines de mètres de la direction du commerce. A l’intérieur, il est aisé de rencontrer des agriculteurs qui viennent eux-mêmes vendre leur production. Mais il ne faut pas tirer de conclusions hâtives et croire le coupable épinglé. Les agriculteurs, en tout cas, rejettent la responsabilité et parlent savamment de leur misérable condition.


    «30 DA, c’est plus de l’argent !»



    A l’instar des fellahs de la plaine de Bazoul, Abderrazak Leham prépare la terre et contrôle ses 53 serres en prévision de la saison qui s’annonce. Avec ses frères, il a hérité de ces champs situés à environ 20 km à l’est de Jijel et fait partie des dizaines d’agriculteurs qui ont placé la wilaya en deuxième position en matière de cultures maraîchères sous serre. Depuis que les prix des légumes ont pris l’ascenseur, le mystère demeure intact quant à savoir à qui incombe la responsabilité des augmentations qui grèvent le porte-monnaie de la ménagère.
    Pour Azeddine, le fellah qui se trouve à la tête de la chaîne production-distribution n’a pas les moyens du monopole ou de la spéculation.

    Pour la simple raison qu’il est impossible de conserver le poivron et la tomate comme on le fait pour la pomme et la pomme de terre, explique-t-il : «Le fellah est obligé de cueillir sans tarder et de vendre sur-le-champ ses produits, faute de quoi il perd sa plantation.» Les agriculteurs ne peuvent avoir le contrôle sur le marché, affirme Azeddine, pour qui la loi de l’offre et la demande est l’argument suprême pour expliquer le comportement du marché et son instabilité. Dans le feu de la discussion, cet universitaire converti au travail de la terre, mais ayant gardé des notions d’économie, lâche cependant quelques indications tirées de son expérience quotidienne pour mettre le doigt sur le mal.

    Comme un battement d’aile de papillon, le moindre dinar de plus sur les prix pratiqués par l’agriculteur se répercute fatalement sur la mercuriale. Et Azeddine reconnaît des augmentations à la source. «On vendait 30 DA en moyenne le kilo de poivron, avec l’inflation, 30 DA ce n’est plus de l’argent», avoue-t-il. Mais cette augmentation varie entre 10 et 20 DA, pas plus, ce qui est loin d’expliquer le prix du poivron qui descend rarement sous la barre de 100 DA sur les étals. Là, notre interlocuteur n’hésite pas à désigner les détaillants et les mandataires.


    Moins de fellahs, plus de commerçants


    Les premiers comme les derniers échappent à tout contrôle et imposent leur diktat en l’absence d’un système efficace de régulation du circuit. «J’ai vu des commerçants vendre à 70 DA le kilo le concombre qu’ils m’avaient acheté le jour même à 30 DA !», s’étonne-t-il devant l’avidité de ses clients. Mieux, Azeddine raconte l’histoire d’un commerçant de la commune voisine de Chekfa qui a été dénoncé par ses pairs auprès de la police pour avoir… cassé les prix. «Heureusement que la police a découvert la perfidie des plaignants !»
    Cet avis est partagé par Yacine Zeddam, secrétaire général de la chambre de l’agriculture de Jijel, pour qui les fellahs ne peuvent pas être tenus pour responsables de la folie des prix. Selon lui, la marge la plus importante revient aux mandataires. «Ce maillon est sous la tutelle du ministère du Commerce, mais il existe des spéculateurs et des parasites qui n’ont même pas de registre du commerce», regrette notre interlocuteur.

    Les détaillants profitent aussi de la rareté pour vendre plus cher, utilisent d’autres stratagèmes. Une chose est sûre : il y a plus de commerçants que d’agriculteurs. A Jijel, rares sont les hommes qui s’aventurent encore dans ce métier. Il est loin le temps où les cultures avaient le vent en poupe. Plusieurs voisins de Azeddine ont changé d’activité ou loué leurs terres, dit-il, faute de rentabilité. En dépit des aides octroyées par l’Etat, le métier est de plus en plus difficile, se plaint-on, à cause de l’augmentation des prix des intrants de production, à l’image des engrais qui sont passés du simple au double sur les cours mondiaux.

    Chacun se défend et défend son clan contre les accusateurs et tous s’en sortent impunis, d’autant que l’Etat est incapable d’intervenir efficacement alors que le consommateur ne pense même pas changer ses habitudes de consommation. Ce dernier est pourtant un facteur déterminant dans la fixation des prix. Par ailleurs, l’absence d’un organisme interprofessionnel de régulation offre une marge de manœuvre trop grande pour les intervenants. Les plus voraces sévissent en roue libre, face à un consommateur un peu masochiste.

    Nouri Nesrouche-El Watan

  • #2
    il a 25
    chaque fois qu'il veut se reveiller pour aller travailler..on lui dit tient un salaire et rgoude (recouches toi)

    il a 29
    chaque fois qu'il veut se reveiller pour aller travailler..on lui dit tient un salaire et rgoude (recouches toi)

    il a 35
    chaque fois qu'il veut se reveiller pour aller travailler..on lui dit tient un salaire et rgoude (recouches toi)

    il a 150 ans
    il n y a plus de semence...il se reveille sur cette nouvelle..mais quest ce que vous dites?? C'est quoi semence?? C'est une petite choses marrons qu'on met dans un verre en plastique et qu'on allume la lumière et pouff elle produit une tomate...tu me regardes comme ça tu veux ma photo?? (il cherche le pretexte) la suite est a decrire dans un roman de science fiction
    sujet ''lorsqu'Il n'y a plus de semence''

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