Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les funérailles des deux enfants assassinés ont eu lieu hier à Constantine : Le pays pleure Brahim et Haroun

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les funérailles des deux enfants assassinés ont eu lieu hier à Constantine : Le pays pleure Brahim et Haroun

    Une foule nombreuse, attristée et indignée a accompagné hier à leur dernière demeure Ibrahim et Zaki, kidnappés samedi dernier, retrouvés mardi assassinés non loin de leur lieu de résidence.



    Les mots pour décrire la tristesse dans laquelle baignait hier toute Constantine, venue soutenir les familles d’Ibrahim et Zaki dans leurs douloureuses pertes, manquent.
    Une marée humaine écœurée et exacerbée par l’acte barbare commis par des bêtes immondes sur les deux victimes s’est rassemblée devant la maison des enfants à l’unité de voisinage 18 à la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Hébétés, les présents ne comprenaient pas comment peut-on arracher si violemment des bras de leurs familles des enfants à la fleur de l’âge qui n’ont rien fait. L’attente fut longue et douloureuse. Les cris et les lamentations qui fusaient de l’intérieur du domicile mortuaire ont fait pleurer même les plus endurcis parmi la foule.

    Les camardes de classe de Ibrahim et Zaki, âgés entre 10 et 15, lesquels ont tenu à exprimer leur chagrin et apporter leur soutien aux familles de leur copain, ont organisé une marche spontanée depuis leurs écoles jusqu’au domicile familial. Déchirant, des branches d’oliviers en main, ils scandaient en pleurs : « Allah Akber, achahid habib Allah » (Dieu est grand, le martyr est le bien-aimé de Dieu). Leurs regrets : ils ne pourront plus taquiner leurs copains, ils ne joueront plus, en riant avec Ibrahim et Zaki. Des individus à l’instinct bestial les ont privés à tout jamais de leur copain qu’ils chérissent tant.
    L’arrivée des dépouilles mortuaires au domicile familial où un dernier hommage leur a été rendu était très douloureuse.

    En pleurs, inconsolables, des milliers de personnes, membres de la famille des deux victimes, des proches, des amis où encore des anonymes venus des quatre coins de wilaya apporter leur soutien aux familles ont assisté aux obsèques de Ibrahim Hachich et Zaki Haroun. Etaient présents également à l’enterrement, le chef de cabinet du wali, le chef de daïra d’El Khroub, le directeur des affaires religieuses et des députés. Le wali de Constantine, accompagné du procureur général n’ont pas assisté aux funérailles. Restés à l’écart à l’extérieur du cimetière de Zoughi où ont été enterrés Ibrahim et Zaki. Ils se sont contentés de faire une déclaration à la télévision gouvernementale avant de repartir.

    Calme précaire

    Hier, un calme précaire régnait à la nouvelle ville laquelle a connu une nuit agitée.
    Les éléments de la brigade antiémeute dépêchés sur les lieux dans l’heure qui a suivi la découverte macabre ont été retirés. Aucun policier en tenue n’était visible. Même les éléments de la protection civile se sont faits discrets. Les dépouilles des deux enfants ont été acheminées depuis le CHU Ben-Badis par les familles mêmes des victimes dans des fourgons particuliers. En effet, les citoyens n’ont pas apprécié la présence des forces de sécurité et ont senti leur présence comme une provocation. Mardi dans la soirée, quelques heures seulement après la découverte des corps, des affrontements d’une rare violence ont éclaté entre émeutiers et forces de sécurité. Ils ne s’arrêteront que tard dans la nuit. Des dizaines de personnes « indélicates » ont tenté de mettre à sac le bureau de poste, celui de la Sonalgaz et la Seaco.

    Les forces de l’ordre ont usé de bombes lacrymogènes pour disperser les foules déchaînées lesquelles ont pris à partie des policiers leur causant des blessures graves. Plusieurs blessés sont à déplorer également parmi les émeutiers.
    Notons que des citoyens anonymes ont, dans un élan de solidarité, organisé une marche dans la soirée d’hier au centre-ville pour dénoncer cet acte. On outre, d’autres personnes ont assiégé la cour de Constantine pour les mêmes motifs. A la nouvelle ville, les commerçants ont observé un arrêt de travail d’une heure en signe de solidarité également.

    Écrit par Farid Benyamina
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    A qui la faute ?

    Le crime inqualifiable qui vient de secouer la ville Ali Mendjeli, et qui a coûté la vie à Ibrahim et Haroun, ne devra pas être un chiffre de plus, à ajouter à la liste déjà longue des violences sur les enfants, mais devra interpeller les consciences les plus tétanisées.

    Et pour cause, le phénomène de la maltraitance des enfants prend de plus en plus d’ampleur dans la société. Yasser, Chaïma, Yacine, Soundouss et d’autres… Devra-t-on attendre encore que d’autres innocents fauchés viennent allonger la liste ? A qui la faute ? A la famille ? A la société ? A l’école ou à l’Etat ? Elle est commune et partagée.

    A la famille, car quelles que soient les conditions ou les circonstances dans lesquelles elle évolue, rien ne peut justifier l’abandon d’un enfant ou l’inattention qu’on peut témoigner envers lui. Cela va de la négligence des résultats scolaires aux retards répétés, tolérés, ou aux changements non perçus dans le comportement qui peuvent susciter chez l’enfant un sentiment d’abandon. Ce qui le poussera à aller chercher ailleurs ce qu’il n’arrive pas à obtenir auprès des siens.
    A la société, car elle répond du poids des interdits qu’elle a engendrés et qui empêchent de faire prendre conscience aux enfants, sous prétexte de morale ou de pudeur mal placée, du danger qui les guettent. Au chacun pour soi, qui prend de plus de place en son sein et qui rend amorphe et insensible vis-à-vis de la violence ou de la souffrance de l’autre.

    A l’école, car au-delà de la dispense d’un savoir académique, elle devra aussi jouer un rôle social et éducateur. Un rôle qui tend de plus en plus à s’effriter, à l’ombre d’une cupidité à peine maquillée. L’école n’est même plus un endroit sûr, des violences abjectes y sont commises à l’intérieur même.

    A l’Etat, car, non seulement il n’a aucune stratégie de prévention pour protéger cette frange vulnérable, mais aussi, parce qu’il a failli à son rôle d’offrir à ses administrés les conditions idoines pour leur sécurité et leur tranquillité. Les mutations sociologiques que connaît l’Algérie ne sont pas prises en compte et le développement de l’espace de vie tarde à suivre. L’existence de structures extrascolaires, qui auraient pu constituer un prolongement de l’école et accueillir les enfants pour les protéger et leur permettre de s’épanouir en sécurité, aurait permit d’éviter bien des crimes.
    Écrit par Boudjemaa Medjkoun
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

    Commentaire

    Chargement...
    X