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Conférence-débat sur le mariage consanguin à Bouira : Sérieux risque de handicap physique et mental

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  • Conférence-débat sur le mariage consanguin à Bouira : Sérieux risque de handicap physique et mental

    Le département des sciences humaines et sociales de l’université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira a organisé, dimanche, un symposium sur le mariage consanguin. Des éducateurs et des spécialistes y ont pris part pour faire du slogan « La prévention du handicap, une affaire de tous » un sacerdoce.



    La première à avoir pris la parole est le docteur Mezhoura Amarouche, enseignante au département des sciences humaines et sociales, qui donnera une définition du mariage consanguin : « Il est une union entre deux individus ayant au moins un ancêtre en commun. Généralement, ce sont des unions qui se font entre cousins et cousines, aussi bien du côté maternel que paternel. » L’intervenante, en s’appuyant sur les résultats d’une étude, a fait connaître les graves conséquences du mariage consanguin sur la société algérienne. Cette étude a été réalisée par la Fondation nationale de la promotion de la santé et du développement de la recherche (Forem), qui a effectué un travail de recensement à travers douze wilayas.

    Cette étude relève que la commune de Bir El Ater, dans la wilaya de Tébessa, à l’extrême est du pays, recense le taux le plus élevé de mariages consanguins, estimé à 88%. Elle est suivie de la wilaya de Ghardaïa, avec 56%. La wilaya de Aïn Defla prend la troisième place du classement avec 52% d’unions consanguines. La wilaya de Béjaïa vient en quatrième position avec un taux de 50%.

    Pour ce qui est de la wilaya de Bouira, la proportion des mariages consanguins est de 42%. Cette étude a reconnu la présence de maladies handicapantes, comme la trisomie 21, la surdité, la cécité… qui sont des conséquences des unions consanguines. Selon un travail statistique établi dans la wilaya de Bouira, il ressort q’un taux de 42% d’enfants nés de mariages consanguins sont malheureusement victimes d’une défaillance mentale.

    L’oratrice a insisté sur un point important, qui est le fait de ne pas condamner et stigmatiser tous les mariages entre familles, car il y a des mariages qui ne procréent pas systématiquement des handicapés mentaux et physiques. Une manière de dire que les chiffres étalés ne sont pas sans appel et qu’il faut les dédramatiser pour faire la part des choses. Autrement, notre vision serait apocalyptique. Quoique des études ont démontré que les mariages consanguins amplifiaient les effets des maladies détectées ou dépistées chez les ancêtres, sans toutefois les déclencher de manière directe.

    Cependant, la conférencière a exhorté les présents à ce colloque ouvert au public à éviter de contracter des mariages consanguins, et ce, par prévention. Puisque 80 % des maladies neurologiques, à savoir la myopathie, la neuropathie, l’épilepsie, l’ataxie, la maladie de Parkinson et d’autres pathologies sont liées aux gènes et à l’hérédité. Et pour limiter cette inquiétante préoccupation des maladies engendrées par les unions consanguines, l’universitaire a conseillé une forte mobilisation de la communauté médicale et scientifique, du mouvement associatif et de la société civile, pour lancer des campagnes de sensibilisation et de prévention, particulièrement en milieu rural, où les populations ignorent presque totalement tout du sujet. Pour ce qui est du comment procéder au dépistage précoce pour diagnostiquer les pathologies citées, il est vivement recommandé de convaincre les familles concernées à franchir le pas. Un autre point de vue probant qui déconseille le mariage consanguin émane de la religion musulmane.

    Le deuxième intervenant dans ce débat est Fatah Lazili, éducateur spécialisé (les personnes atteintes de handicaps moteurs) et responsable à la direction de l’action sociale. Ce dernier a situé son intervention sur le rôle vital des éducateurs concernant l’aide à apporter aux enfants atteints de maladies motrices et mentales. Il dira que « nous intervenons auprès de personnes en situation de handicap mental (déficience intellectuelle légère ou profonde, maladie mentale...), physique (sourds et malentendants, non-voyants et malvoyants) ou moteur. Dans toutes les situations, notre mission est la même, préserver ou restaurer l'autonomie de ces personnes en les valorisant par le biais d'un accompagnement collectif ou individualisé ». Les structures spécialisées sont dépourvues actuellement de moyens adéquats par rapport aux ambitions assignées, fera remarquer l’éducateur spécialisé. En définitive, il y a fort à faire dans ce domaine, notamment pour le secteur de la santé, qui est bien placé pour apporter son savoir-faire.
    Écrit par Farid Haddouche
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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