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L'Etat, prérogatives, missions et abandon...

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  • L'Etat, prérogatives, missions et abandon...

    Un article où il est question d'un soi disant état moderne ou qui aspire à l'être...

    Algérie: Au fil des jours - L'exercice de l'autorité en question

    La Tribune (Algiers)

    27 Août 2006
    A. Samil

    Alors que les rapports entre l'administration et les administrés, loin de s'améliorer, sont toujours marqués du sceau de la méfiance et de la défiance, c'est l'autorité de l'Etat dans sa globalité, désormais, qui est sévèrement jugée par les citoyens.

    Chacun l'aura relevé, dans les discussions les plus sérieuses comme dans les invectives, chaque jour l'Etat algérien en prend pour son grade à force de se laisser dégarnir, presque sans résistance, des derniers galons de ses pouvoirs régaliens. L'Etat n'inspirait pas le respect, on le savait, mais ce n'était pas grave tant que les symboliques de son fonctionnement n'avaient pas encore dilapidé l'héritage qui les portait en substrat et tant que les apparences d'un fonctionnement ordinaire étaient plus ou moins sauves. L'Etat, à présent, n'inspire plus aucune crainte, et c'est ce qui est terrifiant. La nature du rapport qui le lie à la majorité de la population est celle de la nécessité, de la rapine, de l'assistance obligée, rare ment celle de l'obligation ou du devoir.
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    Pour le reste, on l'observe dans cette quotidienneté supportée plus que vécue, tout le monde courbe l'échine et se fond dans la banalité de l'abdication Hier, dans une rue du populaire quartier de Belcourt, un homme disait à un autre, sur un ton de colère : «N'importe qui vend une vache dans son douar et vient planter une baraque à Alger !» Jeudi dernier, à Douéra, à une vingtaine de kilomètres du centre d'Alger, un quidam énervé pointait le doigt sur une file de fourgonnettes et camions aux matricules étrangers à la wilaya : «Ils viennent de partout faire leur "tidjara" ici, sur la voie publique.»

    Le même jour, sur le bas-côté de la nouvelle rocade qui contourne Baraki vers Birtouta et Blida, des sacs de pomme de terre par dizaines sont exposés à la vente. Bigre, le commerce informel ne fait plus dans le détail, maintenant. Pour la gouverne de nos gouvernants mités par le populisme et la démagogie, un chargement du même féculent, dan s une «403» bâchée, rapporte à son «commerçant informel» plus de 5 000 dinars de bénéfices nets d'impôts ! Faites une extrapolation pour un camion aux ridelles débordantes de melons et de pastèques La meilleure de toutes : de plus en plus de «commerçants» exercent, au coeur de la capitale et dans la périphérie, dans des locaux bien visibles et identifiés, sans registre du commerce, alors qu'une copie de ce document est censée être affichée sur la devanture, ainsi qu'une déclaration d'existence.
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    Pessimisme, résignation, défaitisme, lassitude les Algériens passent maintenant à l'auto-flagellation. Ils voyagent, reviennent de Tunisie, du Maroc, d'Egypte et font des comparaisons. «Les plus sales, les plus corrompus, les plus pourris, les derniers des derniers» sont des propos qui reviennent sur toutes les bouches. Un peu exagéré ? Sans doute, mais difficile de trouver un démenti dans la réalité. Il n'y a pas à se voiler la face plus longtemps : nous sommes bel et bien face à un problème d'exercice de pouvoir et d'autorité. En est-on conscient en «haut lieu» ? Probablement, oui. Récemment, le président de la République, par le truchement des caméras de la télévision, avait dit tout le bien qu'il pensait des autorités alignant d'informes bâtiments qui vont produire de la délinquance et de la

    criminalité quand le défi à relever est dans un aménagement d'espaces urbains de convivialité et de cohésion sociales. Lui emboîtant le pas, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a passé, le mois dernier, un mémorable savon aux autorités locales d'Alger pour leur incapacité -leur refus ?- à prendre en charge les problèmes de la capitale qu'il trouve «la plus sale du Monde arabe».

    Au stade actuel, il est prématuré de parler de ressaisissement des autorités, mais les opérations d'assainissement de la voie publique menées tambour battant par la police sont de bon augure, pour peu qu'elles s'inscrivent dans la durée. La mobilisation de la force publique est, certes, indispensable et elle commence à donner quelques résultats, mais les autres intervenants tardent à se manifester, en particulier l'appareil judiciaire, les services de répression des fraudes, les bureaux communaux d'hygiène, les services des transports, etc. En somme, s'agissant de renouer avec les normes d'une vie policée, toutes les institutions de l'Etat doivent s'y mettre.
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