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Saadani intronisé : Main basse sur le FLN

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  • Saadani intronisé : Main basse sur le FLN




    Amar Saadani a été élu secrétaire général du FLN, lors d’une élection dont la partition et les acteurs avaient été soigneusement préparés.


    Il fait une drôle de tête Amar Saadani au moment où le porte-parole de la commission de candidature annonce son élection. Pas un sourire, malgré les très nombreux militants qui se jettent dans ses bras pour le féliciter, ni lorsqu’une nuée de photographes se presse pour immortaliser l’instant. L’homme reste de marbre, comme s’il venait de réaliser que cet instant de grâce n’allait pas durer longtemps et que les difficultés allaient rapidement l’assaillir. Le candidat d’El Mouradia connaît trop bien les coulisses du système pour ne pas ignorer que les très nombreuses casseroles qu’il traîne depuis des années allaient refaire rapidement surface. «Saadani n’est pas naïf, juge un membre du comité central sous le couvert de l’anonymat. Il sait très bien que cette élection peut se transformer en calvaire. Il est soutenu par le clan du Président, mais il a contre lui l’autre force du système qui fera tout pour lui pourrir son élection.» Pourtant, hier à El Aurassi, ils sont venus nombreux assister à son élection. Seule une centaine de membres a refusé de cautionner le vote. Même Abdelhamid Si Affif, qui tenait des propos très durs, il y a une semaine, contre le camp Saadani avait fait le déplacement. L’homme paradait parmi les journalistes et assurait de son «estime» et de sa «considération» au nouveau maître des lieux.


    Chronomètre


    Hier, en quinze minutes, l’élection de Amar Saadani fut réglée. Elle fut rondement menée. Pour éviter toute mauvaise surprise, l’élection a eu lieu avec un seul candidat. L’urne posée face à la tribune, les enveloppes et bulletins, soigneusement disposés sur la table ne seront jamais utilisés. Rapidement, les autres prétendants furent priés de rester en dehors du jeu. Seul Mustapha Maâzouzi, qui avait annoncé fièrement sa candidature la veille, restait en lice avant qu’il ne vienne à la tribune déclarer d’une voix chevrotante son retrait au profit du «frère» Amar Saadani, pour le «bien du parti» et qu’il se dirige en larmes dans les bras du futur patron du parti. «Ils ont fait en sorte de ne pas avoir d’autres candidatures que celle de celui qui était désigné pour gagner, analyse un membre du comité central. Ils n’ont pas voulu prendre de risque avec une élection à bulletins secrets.» Les statuts du parti sont clairs : au cas où il n’y a qu’une seule candidature, le vote a lieu à main levée. Donc hier, 270 mains se sont tendues pour avaliser la victoire de Amar Saadani. Seule le Dr Hafsi, vieux militant du parti, a osé gâcher l’unanimisme qui était prévu, en votant contre. C’est donc un Amar Saadani auréolé d’un score qui ferait pâlir de jalousie les anciens membres du Politeburo au temps de l’URSS, qui s’est s’adressé aux membres du comité central. Dans une longue déclaration, le nouveau patron du premier parti d’Algérie s’est voulu conciliant avec le camp adverse. Il a appelé à «l’unité du parti» et demandé à ses troupes d’«éviter toute invective ou esprit de revanche».


    Rumeurs


    Cette élection sans surprise débuta pourtant par une succession de rumeurs. Dans les salons feutrés de l’hôtel El Aurassi, des membres du comité central distillaient des informations aux journalistes qui ont eu le droit à l’annulation pure et simple de la réunion, suite à une décision prise par le DRS. Mais il fut également question d’une rencontre qui aurait eu lieu le matin même au ministère de la Défense nationale entre des moudjahidine de la Wilaya 4, venus déclarer leur opposition à cette élection, et Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major de l’armée. «Cette réunion va avoir de graves conséquences. Ce passage en force du clan Saadani ne restera pas impuni. Il faut s’attendre à une riposte et la façon dont la décision du Conseil d’Etat a été piétinée en dit long sur le degré d’acharnement que ces gens peuvent avoir pour obtenir gain de cause», déclare un membre du comité central qui s’empresse de demander à ne pas être cité.


    Coup de force


    Pour rappel, cette élection a été précédée d’un imbroglio juridique entre les deux camps du FLN. Dans la soirée de mercredi, le groupe de Abderrahmane Belayat pensait avoir réussi le plus dur. Le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction du pays, avait accepté le recours introduit contre la tenue de la réunion. Mais moins de deux heures plus tard, Amar Saadani assurait que la réunion était maintenue. Même le JT de 20h de l’ENTV a annoncé la tenue de la réunion en omettant de parler de la décision du conseil d’Etat. Le lendemain, la chambre administrative allait accorder au groupe de Saadani le sésame grâce à une nouvelle autorisation accordée par la wilaya d’Alger.


    Salim Mesbah
    El Watan
    30.08.13
    كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

  • #2
    Il a dit :

    Le Conseil d’Etat a annulé l’autorisation accordée au groupe de Boumehdi pour l’organisation de cette réunion, d’où son caractère illégal. Le coordonnateur du bureau politique est le seul habilité à convoquer une réunion extraordinaire pour l’élection d’un nouveau secrétaire général du parti conformément à l’article 9 de son règlement intérieur. Le groupe du président de la 6e session Boumehdi n’est pas qualifié pour convoquer les membres du CC à une session extraordinaire pour l’élection du secrétaire général. Cette rencontre s’est tenue sans autorisation. La décision du Conseil d’Etat invalide cette autorisation.

    Abderrahmane Belayat. Coordonnateur du bureau politique.
    كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

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    • #3
      j'espère que cette élection sera le coup de grâce pour ce parti
      شبابنا ساهي متزنك في المقاهي مبنك

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      • #4
        Aammmiiiiiiine !!

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        • #5
          Lombardia : je commence vraiment à comprendre pourquoi les pays arabes sont tous partis en ruine quand on voit qu'une désicion d'une haute cours n'est pas respecté!

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          • #6
            En tout cas, on peut dire que le règne de la forfaiture et du Tag 3la men Tag vient de passer à la vitesse supérieure.

            Yadra wech rah yestanna fina !
            كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

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            • #7
              Saadani intronisé : Main basse sur le FLN
              Je doute fort qu'El-Watan aurait utilisé le même titre si c'était Belayat qui a fait main basse sur le FLN. El Watan est bien sûr le porte voix de son maître Toufik qui a perdu cette bataille.

              Saadani est sûrement exécrable, mais quand on sait que Belayat voulait par sa main basse sur le FLN soutenir la candidature de Benflis, on sera pas trop déçu de voir ce Saadani à la tête de ce parti.

              Toufik qui garde intact son pouvoir de nuisance, a encore le RND qui peut soutenir son autre poulain Ouyahia.

              Ce qui est à craindre est que la prochaine élection présidentielle vire à un affrontement verbal par presses interposées voire physique.

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              • #8
                son maître Toufik qui a perdu cette bataille.
                Si, c'est vrai ces histoires de clans boutef vs toufik au seins du FLN (ou ailleurs), et qu'en 2 temps 3 mouvements ils ont réussi à faire élire cet escroc de Saadani, en s'en foutant même d'une décision du conseil d'état.... c'est que ce Toufik, patron du DRS, n'est pas aussi "tout puissant" qu'on le dit -_-

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                • #9
                  Envoyé par Myst
                  Si, c'est vrai ces histoires de clans boutef vs toufik au seins du FLN (ou ailleurs), et qu'en 2 temps 3 mouvements ils ont réussi à faire élire cet escroc de Saadani, en s'en foutant même d'une décision du conseil d'état.... c'est que ce Toufik, patron du DRS, n'est pas aussi "tout puissant" qu'on le dit -_-
                  Ben si. Tu n'as pas encore vu la réaction de Toufik pour juger. Il va certainement à mon avis s'accaparer le RND.

                  En fait, le clan présidentiel a utilisé tout simplement son pouvoir administratif en se faisant délivrer une autorisation pour la tenue d'une session extraordinaire après l'annulation de la première par le conseil d'Etat. Daho ould Kablia étant de même bord que Boutef.

                  Après avoir réussi à , pour le moins, neutraliser l'armée, il était devenu plus facile pour le clan présidentiel d'affronter le DRS. Ca risque d'être chaud dans les jours et mois à venir d'autant plus qu'ils ne se cachent plus.

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                  • #10
                    Je ne crois pas à ta théorie zen.man. Myst au contraire soulève un paradoxe interressant.

                    Le clan présidentiel contrairement à ce que tu penses ne pèse rien et ne represente rien. Et pour cause, le chef du clan est un 3/4 de président et il est entre la vie et la mort.

                    Les généraux du DRS n'ont rien à faire de cette élection du FLN. Elle ne les interresse pas. Bien au contraire! Un chef d'Etat inexistant, un parti moribond et à sa tête un drebkki arrange bien leurs affaires.

                    Mais quand ils l'auront décidé, Toufik, Bachir et Djebbar sonneront dans le clairon et remplaceront le p'tit en cinq sec!
                    Pensez faux, s'il vous plaît, mais pensez par vous-même. (DORIS LESSING)

                    Commentaire


                    • #11
                      L'élection de Saadani en dit long ..

                      Pour faire court .. le pays est foutu !!..
                      Les politiciens ont fait le dos rond .. histoire de survivre au printemps arabe !..
                      Maintenant que c'est fait .. Il n'y a plus rien à espérer d'eux .. pour 10-15 ans !

                      Seul l'OTAN est capable de nous débarrasser de ces racailles !.. voilà où nous en sommes

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                      • #12
                        Envoyé par Mounir2008
                        Le clan présidentiel contrairement à ce que tu penses ne pèse rien et ne represente rien. Et pour cause, le chef du clan est un 3/4 de président et il est entre la vie et la mort.
                        T'es bloqué à 1999 que Boutef se faisait élire pour le première fois. Tu dois te mettre à jour.

                        Envoyé par Mournir2008
                        es généraux du DRS n'ont rien à faire de cette élection du FLN. Elle ne les interresse pas. Bien au contraire! Un chef d'Etat inexistant, un parti moribond et à sa tête un drebkki arrange bien leurs affaires.
                        Mais là, je ne peux rien pour toi car t'es complètement déconnecté de la réalité.

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                        • #13
                          Comment le clan a imposé Saïdani

                          Mercredi 28 août en fin d’après-midi, une surprenante décision de justice ébranle le Front de libération nationale et tout le microcosme politique algérois : le Conseil d’Etat annule, en dernier recours, la session du comité central qui devait avoir lieu à l’hôtel El-Aurassi pour désigner le candidat de Abdelaziz Bouteflika à la tête du FLN, Amar Saïdani. Stupeur et grosses interrogations !

                          Conflit au sommet ? Bouteflika a-t-il été désavoué par les décideurs ? Rien de tout cela ! En début de soirée, Bouteflika revient à la charge et donne une nouvelle instruction : rectifier au plus vite cette «erreur», et ordonne à Abdelmalek Sellal de réunir une cellule de crise comprenant les ministres de la Justice et de l’Intérieur, entre autres. Quelque temps après, la nuit même de ce mercredi, la wilaya d’Alger délivre une nouvelle autorisation au clan de Amar Saïdani pour la tenue de la session du comité central à la date et au lieu convenus malgré l’interdiction formelle de la justice prononcée quelques minutes auparavant !

                          Le Conseil d’Etat, dont les décisions sont pourtant censées être définitives et sans appel, «rectifiera le tir» et se fera hara-kiri en entreprenant lui-même de trouver un habillage juridique à son propre viol. La parade sera donc trouvée sous la forme d’un renvoi du dossier à une juridiction inférieure, la chambre administrative qui, bien sûr, accepte la nouvelle demande déposée en urgence, de nuit, par le clan Saïdani auprès de la Wilaya d’Alger. La suite n’en sera, dès lors, qu’une simple formalité.

                          Amar Saïdani débarque le lendemain, jeudi, à l’hôtel El-Aurassi dans les atours d’un secrétaire général désigné et imposé d’en haut. D’ailleurs, la cérémonie d’ouverture, les travaux et toute la mise en scène faisant office «d’élections» ont duré tout juste une heure de temps !

                          De tous les candidats concurrents de la veille, il ne restait personne. Le ministre de la Santé Abdelaziz Ziari avait inauguré le bal des désistements en se retirant de la course trois jours auparavant. Saïd Bouhadja et Abdelhamid Si Affif n’ont même pas jugé utile de se présenter tandis que Mustapha Mazouzi a demandé la parole pour annoncer son retrait en plénière et son soutien à Amar Saïdani.

                          A l’arrivée, l’ancien président de l’Assemblée se retrouve candidat unique, comme au bon vieux temps de l’ex-parti unique et sera élu à l’unanimité par les 270 membres annoncés par les organisateurs. «Moi, j’aurais bien préféré être élu à travers l’urne», dira le désormais successeur à Abdelaziz Belkhadem lors de sa toute première conférence de presse.

                          Au sujet des circonstances précédant son «élection», Saïdani qui voulait donner l’image d’un «rassembleur», tentera de contenir le parfait viol de la justice opéré la nuit, dans un strict chapitre «technique». «Une autorisation, c’est une formalité administrative. C’est juste que l’on informe les autorités de la tenue d’une réunion. Pour le reste, la légitimité du comité central suffit. Comme vous le voyez, ils sont 270 à répondre à l’invitation.»

                          Très contesté par ses adversaires au sein même du FLN qui l’ont toujours accusé d’être impliqué dans des affaires de corruption, le nouveau SG du FLN se défend : «On prétend que j’ai détourné 3 200 milliards.

                          Vous vous rendez compte ? Il me faudrait combien de semi-remorques pour transporter tout cet argent ? Je défie quiconque détenant quelque chose contre moi de le présenter devant la justice.»

                          Se sachant quand même contesté par l’équipe Belayat et une majorité d’anciens moudjahidine du parti comme Belayat lui-même, Salah Goudjil, Mustapha Cherchali, Mohamed Boukhalfa, Affane Guezzane Djillali et dont le poids moral est considérable dans un parti comme le FLN, Amar Saïdani a soigneusement évité de verser dans le triomphalisme. «Dans notre parti, nous comptons beaucoup de sages que nous allons solliciter pour convaincre tous les frères de contribuer à l’unité des rangs.» Mais Saïdani a failli commettre une erreur fatale le jour même de son «élection», celle d’annoncer la composante du nouveau bureau politique. «C’aurait été sa propre fin politique», nous confie une source crédible. «Outre en effet le fait que cela le priverait d’une carte maîtresse de négociation avec ses opposants, la nomination de la composante du BP se fera, comme sa propre désignation du reste, ailleurs !»

                          Le nouveau bureau politique du FLN se fera en tenant compte de plusieurs paramètres qui dépassent le parti. D’ores et déjà, l’on sait par exemple qui sera «inspiré» de la présidence.

                          «Une instruction est donnée pour ne prévoir aucun ministre dans le BP», nous confie-t-on de bonne source. Autre instruction soufflée jeudi à Saïdani : éviter de prononcer «ni directement ni indirectement le Président Bouteflika lors de son allocution d’investiture et cela en raison des péripéties judiciaires de la veille». Il faut dire que la session de jeudi dernier à l’hôtel El-Aurassi était bien encadrée par toute la «garde présidentielle».

                          A l’exception notable des trois ministres en exercice du BP sortant que sont Ziari, Amar Tou et Rachid Harraoubia et dont l’absence avait intrigué tout le monde, tous les autres étaient là. Tous les ministres en exercice, à savoir Tayeb Louh, Mahmoud Khodri, Moussa Benhamadi et Rachid Benaïssa. Les anciens aussi comme Djamel Ould Abbès, Saïd Barkat, Hachemi Djiar, et bien d’autres personnalités du même clan présidentiel comme Ouahid Bouabdellah.
                          Ces présences-là achevaient de confirmer si besoin était d’où est imposée «l’option Amar Saïdani».

                          En «nommant» Saïdani avec la manière que l’on sait à la tête du FLN, Bouteflika aura «accompli» le premier des chantiers qu’il a laissés en suspens pour cause de sa maladie depuis mai dernier. En même temps qu’il donne un aperçu de ce que sera son retour sur scène…


                          Le Soir d'Algérie
                          31.08.2013
                          كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

                          Commentaire


                          • #14
                            Réaction fulgurante du tribunal administratif d’Alger

                            La justice est, une nouvelle fois, intervenue dans la gestion interne du Front de libération nationale. Il semblerait que le tribunal d’Alger ait réagi avec une rapidité jamais égalée en rejetant le recours en le fond introduit par le groupe de Salah Goudjil. C’est cette décision inédite qui a permis la tenue de la session du Comité central et l’intronisation de Amar Saïdani au poste de secrétaire général.

                            Amar Saïdani a finalement été élu, jeudi, au poste de secrétaire général du Front de libération nationale au terme d’une session expéditive du Comité central. Toutefois, des zones d’ombre pèsent sur le processus administratif et juridique qui a conduit à la tenue de cette session.

                            Comment se peut-il que deux juridictions administratives – le Conseil d’Etat et le tribunal administratif d’Alger — rendent, en l’espace de quelques heures, des décisions contradictoires ? Pour tenter de comprendre, il est important de revenir quelques jours en arrière.

                            Concrètement, tout débute le 21 août lorsque le wali d’Alger délivre une autorisation pour la tenue d’une session du Comité central du FLN pour les 29 et 30 août suite à une demande introduite par trois membres de cette instance, Ahmed Boumahdi, Mohamed Salah Slougha et Yahia Hassani.
                            Notons que le récépissé remis par la Wilaya d’Alger est loin d’être conforme aux conditions imposées par la loi du 31 décembre 1989 relative aux réunions et manifestations publiques. En effet, le document remis à Boumahdi ne précise pas le nombre de participants ni même l’ordre du jour exact de la rencontre. Reste que la décision administrative donne lieu à une réaction immédiate d’un autre groupe composé de 15 militants membres du CC. Menés par le sénateur Salah Goudjil, ces derniers vont saisir le tribunal administratif d’Alger afin d’annuler cette décision. Pour ce faire, ils introduiront deux actions contre le wali d’Alger, Boumahdi, Slougha et Hassani : un référé d’heure à heure et un recours au fond.

                            Le 26 août, cette juridiction décide de rejeter l’action en référé. Ils décident alors de faire appel de cette décision devant le Conseil d’Etat. Au vu de l’urgence, une nouvelle action en référé est engagée devant la plus haute juridiction administrative. Celle-ci rend un arrêt mercredi, en milieu d’après-midi, soit quelques heures seulement avant la tenue de la session du Comité central.

                            Grâce à Salah Goudjil, Abderahmane Belayat venait de remporter une importante bataille. Le coordinateur national du Front de libération nationale jubile. «Je n’ai cessé de dire que je ne réunirais pas le Comité central pour qu’il se disloque et se divise. On a voulu le faire sans moi, sans l’autorité de la loi, voilà ce qui est advenu ! Dieu merci, il y a une justice et l’Algérie est un pays de droit», a déclaré à la presse Belayat lors d’une conférence animée mercredi au siège du parti. Mais sa joie ne sera que de courte durée. Contre toute attente, jeudi matin, le tribunal administratif d’Alger se prononce dans l’action introduite au fond par Goudjil et les quatorze autres membres du Comité central. En rejetant leur recours, cette juridiction autorise de fait la tenue de la session du CC. Mais voilà, la réaction du tribunal d’Alger est inédite. Pour aboutir, ce type de procédure nécessite entre 3 et 6 mois. Le rythme a donc été accéléré au détriment des plaignants.

                            La quasi-majorité des membres de l’instance souveraine du parti est présente à El-Aurassi pour la consécration de Amar Saïdani. Désarmé, Abderahmane Belayat n’a plus que sa plume pour réagir : «Nous membres du Comité central, qui avons introduit une action en référé afin d’annuler l’autorisation délivrée pour réunir une session à l’hôtel El-Aurassi, au nom de tous les membres du Comité central (…) avons accueilli avec soulagement la décision rendue par le Conseil d’Etat visant à annuler la session du CC convoquée par des individus qui n’ont ni la qualité ni les prérogatives pour le faire. Cependant, les initiateurs de cette rencontre ont ignoré et défié la plus haute juridiction administrative et ont tenu cette rencontre en dehors de tout cadre légal», a-t-il écrit dans un communiqué de presse. En parallèle, le coordinateur du Front de libération nationale saisit officiellement le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales pour lui rappeler qu’il est seul habilité à convoquer une session du Comité central.

                            Aujourd’hui, la légalité de cette rencontre se pose sérieusement. Il est évident que des personnes, à différents niveaux de responsabilité, ont facilité la tenue de cette session et permis à Amar Saïdani de devenir le patron du FLN.
                            De son côté, Abderahmane Belayat dispose d’arguments juridiques imparables pour revenir à la situation d’avant le 29 août. Aura-t-il le courage de mener d’autres batailles ?


                            Le Soir d'Algérie
                            31.08.2013
                            كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

                            Commentaire


                            • #15
                              La justice instrumentalisée dans l’affaire FLN : L’Etat au service du clan

                              Après «la justice de la nuit» en 2004, on découvre un tribunal administratif qui accepte de statuer sur une affaire tranchée par le Conseil d’Etat et se permet même de l’autoriser.


                              Les derniers développements dans l’affaire de la réunion du comité central du FLN (CC) et la cooptation de Amar Saadani laissent pantois tous les juristes et observateurs de la scène nationale. Un cercle restreint composé de quelques membres du CC, conduits par Ahmed Boumehdi et Tayeb Louh, ministre du Travail, a réussi, avec le soutien d’une «haute autorité» dont on ignore encore l’identité, à défier l’instance suprême de la justice algérienne et impose un putsch à la tête du FLN. Un coup de force qui allait échouer, n’était l’intervention de ce tribunal administratif de Bir Mourad Raïs qui se place au-dessus du Conseil d’Etat et dont on ne sait pas encore d’où il a obtenu ce «super-pouvoir» qui lui permet d’autoriser une réunion publique interdite la veille.

                              Décidément, les conflits internes au FLN nous réservent encore des surprises. Après la justice de la nuit en 2004, on découvre un tribunal administratif qui accepte de statuer sur une affaire tranchée par le Conseil d’Etat et se permet même de l’autoriser. Du jamais vu, selon les juristes. «Le code de procédure civile et administrative est clair. Les décisions du Conseil d’Etat sont applicables immédiatement», souligne Nourredine Benissad, avocat et président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LAADH). Il précise, dans ce sens, que le Conseil d’Etat est la plus haute autorité judiciaire et, donc, il ne peut y avoir une nouvelle décision sur une affaire tranchée par cette instance. «Les procédures sont claires. Le Conseil d’Etat ne peut jamais renvoyer une affaire qui lui a été soumise à une autre juridiction qui se situe à un palier inférieur dans la hiérarchie juridique algérienne. Le Conseil d’Etat est appelé soit à confirmer la décision du tribunal administratif, soit de la rejeter. Il n’y a pas d’autre possibilité», indique-t-il.


                              «La procédure judiciaire marche sur la tête»


                              De son côté, l’avocat Nasrereddine Lezzar dénonce un précédent grave qui discrédite non seulement la justice mais tout le pouvoir. «Ce qui s’est passé jeudi dernier est un non-sens juridique et judiciaire. Le fait que le tribunal administratif prenne une décision qui va à l’encontre de celle du Conseil d’Etat, c’est que la procédure judiciaire est en train de marcher sur la tête», dit-il. Poursuivant, notre interlocuteur déplore aussi une nouvelle instrumentalisation de la justice à des fins politiques. «En tout état de cause, ces deux décisions contradictoires rendues par deux juridictions d’un même pays, en un laps de temps aussi court, sont le signe que le système judiciaire algérien fonctionne comme un instrument exploité et utilisé à souhait par des factions rivales du pouvoir», lance-t-il. Et d’ajouter : «Le tribunal administratif a une obligation de se conformer avec les positions du Conseil d’Etat qui est l’autorité suprême.» Maître Lezzar rappelle, également, que le tribunal administratif en question n’a pas pour vocation de donner des autorisations pour la tenue de réunions. «La justice doit se placer au-dessus de toutes les querelles politiques», dit-il encore.

                              L’avis des avocats est partagé par une grande partie des membres du comité central présents, jeudi dernier, à la kermesse d’El Aurassi. Ces derniers donnaient l’impression d’avoir été forcés à prendre part à la rencontre et d’observer le silence sur les dépassements constatés.

                              Et l’une des aberrations qu’ils ne voulaient pas avaler est cette décision obtenue, jeudi dernier à 10h, auprès du tribunal administratif de Bir Mourad Raïs. Alors que Amar Saadani et Tayeb Louh faisaient de «l’exégèse» pour convaincre les journalistes de «la légalité de leur démarche», les membres mécontents du CC ruminaient leur colère. Ils ne pouvaient, cependant, rien changer à une décision qui émanerait du frère-conseiller du président Bouteflika, ou peut-être de ce dernier même.


                              El Watan
                              31.08.2013
                              كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

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