Écrit par M’hamed Rebah
A une trentaine de kilomètres à l’est d’Alger, sur le littoral, le marais de Reghaïa, grande étendue d’eau qui ressemble à une mer, reste le seul témoin de ce que furent autrefois les marécages de cette riche plaine, rescapée des projets d’assèchement puis d’aménagement, à la grande joie des oiseaux migrateurs, qui s’y dirigent instinctivement en automne, quand ils fuient l’Europe du Nord à la recherche de microclimats plus cléments.
Il n’y a pas que les oiseaux migrateurs comme curiosités à observer, les richesses aquatiques du marais sont inestimables. Elles ont, un temps, souffert des rejets, notamment industriels, qui se déversaient dans le lac, et qui ont entraîné la disparition presque totale de toutes les espèces autochtones de poissons qui se trouvaient à l’origine dans ce marais, tels le barbeau, l’anguille et le mulet. La faune de mammifères, peu abondante, n’avait pas été épargnée, en particulier la loutre commune, Lutra lutra, qui figure sur l’annexe une de la Convention internationale sur le commerce des espèces sauvages (Cites) et qui est protégée par la loi algérienne. Il y a une vingtaine d’années, on la signalait du côté de Heuraoua (près de Surcouf, Aïn Taya). Elle est pourtant généralement difficile à observer, évite de se déplacer le jour, et le fait très discrètement à la tombée de la nuit. Elle nageait dans les oueds (notamment oued El Harrach, le Mazafran, le Rhummel) et les lacs d’Algérie quand ils n’avaient pas encore leur aspect actuel d’égouts à ciel ouvert. Les sites spécialisés en donnent une description détaillée : corps allongé, entre 60 et 85 cm de long pour les animaux adultes, pattes courtes et robustes avec des doigts palmés et des griffes pointues ; elle possède une grande queue effilée de 35 à 55 cm de long ; pelage dense, imperméable ; 12 à 14 kg. Elle s’alimente majoritairement de poissons, mais également de petits rongeurs, comme les rats ou les mulots, d’écrevisses, d’amphibiens en tout genre, de gros insectes, de fruits et d’oiseaux. La loutre commune est toujours en danger, d’après des échos qui nous parviennent, cette fois, de Béchar, signalant la découverte, cet été, de plusieurs spécimens morts sur les berges du barrage Djorf Ettorba, un plan d’eau qui constitue l’une des plus importantes zones humides du sud-ouest du pays. La direction de l’environnement a promis une enquête pour déterminer les responsabilités dans cette situation. Selon des responsables locaux, dont les propos sont rapportés par l’APS, la loutre se retrouve enfermée dans les nasses de pêcheurs qui s’adonnent à la pêche continentale sur ce site, mais elle est aussi victime d’actes de massacres délibérés. Peu de gens le savent et c’est une surprise pour beaucoup, la loutre a été introduite dans le barrage Djorf Ettorba depuis plusieurs années et elle fait maintenant partie intégrante de sa faune aquatique. On trouve également ce chien d’eau (comme certains la désignent) dans le lac Tonga, à El Kala (wilaya d’El Tarf) et dans des oueds de la wilaya de Jijel. Les écologistes interpellent les structures concernées (Agence nationale des barrages, Conservation des forêts et le secteur de l’environnement) pour qu’elles prennent en urgence des mesures pour la sauvegarde de cette espèce, à Béchar mais aussi ailleurs, là où elle survit encore.
REPORTERS.DZ
A une trentaine de kilomètres à l’est d’Alger, sur le littoral, le marais de Reghaïa, grande étendue d’eau qui ressemble à une mer, reste le seul témoin de ce que furent autrefois les marécages de cette riche plaine, rescapée des projets d’assèchement puis d’aménagement, à la grande joie des oiseaux migrateurs, qui s’y dirigent instinctivement en automne, quand ils fuient l’Europe du Nord à la recherche de microclimats plus cléments.
Il n’y a pas que les oiseaux migrateurs comme curiosités à observer, les richesses aquatiques du marais sont inestimables. Elles ont, un temps, souffert des rejets, notamment industriels, qui se déversaient dans le lac, et qui ont entraîné la disparition presque totale de toutes les espèces autochtones de poissons qui se trouvaient à l’origine dans ce marais, tels le barbeau, l’anguille et le mulet. La faune de mammifères, peu abondante, n’avait pas été épargnée, en particulier la loutre commune, Lutra lutra, qui figure sur l’annexe une de la Convention internationale sur le commerce des espèces sauvages (Cites) et qui est protégée par la loi algérienne. Il y a une vingtaine d’années, on la signalait du côté de Heuraoua (près de Surcouf, Aïn Taya). Elle est pourtant généralement difficile à observer, évite de se déplacer le jour, et le fait très discrètement à la tombée de la nuit. Elle nageait dans les oueds (notamment oued El Harrach, le Mazafran, le Rhummel) et les lacs d’Algérie quand ils n’avaient pas encore leur aspect actuel d’égouts à ciel ouvert. Les sites spécialisés en donnent une description détaillée : corps allongé, entre 60 et 85 cm de long pour les animaux adultes, pattes courtes et robustes avec des doigts palmés et des griffes pointues ; elle possède une grande queue effilée de 35 à 55 cm de long ; pelage dense, imperméable ; 12 à 14 kg. Elle s’alimente majoritairement de poissons, mais également de petits rongeurs, comme les rats ou les mulots, d’écrevisses, d’amphibiens en tout genre, de gros insectes, de fruits et d’oiseaux. La loutre commune est toujours en danger, d’après des échos qui nous parviennent, cette fois, de Béchar, signalant la découverte, cet été, de plusieurs spécimens morts sur les berges du barrage Djorf Ettorba, un plan d’eau qui constitue l’une des plus importantes zones humides du sud-ouest du pays. La direction de l’environnement a promis une enquête pour déterminer les responsabilités dans cette situation. Selon des responsables locaux, dont les propos sont rapportés par l’APS, la loutre se retrouve enfermée dans les nasses de pêcheurs qui s’adonnent à la pêche continentale sur ce site, mais elle est aussi victime d’actes de massacres délibérés. Peu de gens le savent et c’est une surprise pour beaucoup, la loutre a été introduite dans le barrage Djorf Ettorba depuis plusieurs années et elle fait maintenant partie intégrante de sa faune aquatique. On trouve également ce chien d’eau (comme certains la désignent) dans le lac Tonga, à El Kala (wilaya d’El Tarf) et dans des oueds de la wilaya de Jijel. Les écologistes interpellent les structures concernées (Agence nationale des barrages, Conservation des forêts et le secteur de l’environnement) pour qu’elles prennent en urgence des mesures pour la sauvegarde de cette espèce, à Béchar mais aussi ailleurs, là où elle survit encore.
REPORTERS.DZ
Commentaire