Il appelle à l’intervention de l’ONU
Un militant des droits de l’Homme accuse la police de torturer et de déshabiller des Mozabites dans les commissariats à Ghardaïa
Un militant des droits de l’Homme accuse la police de torturer et de déshabiller des Mozabites dans les commissariats à Ghardaïa
Le militant des droits de l’Homme Kamel Dine Fekhar accuse les services de sécurité de « racisme » et de « violations des droits humains » des Mozabites. « La minorité mozabite subit et vit au rythme de violations graves et périodiques de ses droits humains, depuis l'indépendance à nos jours », écrit-il dans un document rendu public, ce vendredi 29 novembre, et transmis à de nombreuses organisations internationales des droits humains.
Ce défenseur des droits de l’Homme cite des « arrestations sélectives, raciales et scandaleuses », la « complicité insolente des policiers en tenue officielle dans le soutien des agresseurs et les destructeurs des biens mozabites », le « passage à tabac et la torture des détenus mozabites dans les postes de police d’une façon humiliante et dégradante ».
Kamel Dine Fekhar évoque également la « mise à nu et le harcèlement sexuel » pratiqués sur « des Mozabites détenus à l'intérieur des postes de police ». « Le sadisme de ces derniers les a poussés jusqu’à les photographier dans des positions sexuelles humiliantes », ajoute-t-il.
Colonisation
Ce membre de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) compare la relation entre les forces de sécurité, l'appareil judiciaire et les Mozabites à la relation entre colons et colonisés. « La minorité mozabite souffre depuis des décennies et continue à souffrir de ces pratiques et de ces crimes commis par les forces de sécurité et l'appareil judiciaire qui se comportent d’une façon haineuse, comme des colonisateurs dans une terre conquise », dénonce-t-il.
M. Fekhar accuse les services de sécurité et l'appareil judiciaire de « férocité raciste », de « mépris » et de « l'application de la politique d'apartheid en plein jour ». Le militant des droits de l’Homme explique que ce genre de pratiques est encouragé par le « silence », « l’opacité », la « manipulation de l’information par les médias nationaux », le « silence déroutant adopté par l’intelligentsia et la classe politique » et celui des « gouvernements démocrates des pays occidentaux ».
Dans ce document publié quelques jours après les affrontements interethniques à Guerrara, Kamel Dine Fekhar appelle la communauté internationale à intervenir contre la « persécution » des Mozabites dans la wilaya de Ghardaïa. « Il ne nous reste plus que de demander avec insistance de la communauté internationale et à sa tête l’Organisation des Nations-Unies par le biais du haut-commissariat des droits de l’Homme et la Cour pénale internationale une intervention rapide », écrit-il dans ce document. Cette intervention devrait, selon lui, prendre la forme d’une « enquête complète et approfondie loin des représentants officiels du pouvoir et des Mozabites porte-parole du pouvoir. »
TSA
Hadjer Guenanfa
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