Le conseil des notables de Guerrara réagit pour la première fois aux derniers événements qui ont secoué cette paisible ville, située à 120 km au nord-est de la vallée du M’zab.


Se basant sur des cas avérés, le conseil a confirmé l’existence de «dépassements» commis par des policiers à l’encontre de manifestants mozabites.
Dans une déclaration rendue publique hier et dont El Watan détient une copie, les notables de Guerrara regrettent ainsi que «des individus qui portent l’uniforme de police agissent contre les valeurs prônées par cette institution républicaine qui défend les droits des citoyens, qui veille sur leur sécurité et protège leurs intérêts et ceux de leur pays».

Insistant sur la nature «isolée» de ces dépassements, le conseil des notables demande au directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, d’enquêter sérieusement sur «ces excès condamnables et inacceptables» et de punir leurs auteurs.
Le conseil affirme avoir reçu des agents de la DGSN qui enquêtaient sur les événements de Guerrara et souligne leur avoir fait état de ces abus.
Ces notables ont assuré avoir recensé des cas de citoyens qui ont été maltraités, humiliés et insultés lors de leur arrestation et de leur détention au niveau de la sûreté de daïra de Guerrara.
Dans ce sillage, le conseil des notables dénonce de manière énergique «les déclarations de certaines parties, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, qui portent préjudice aux intérêts de notre Etat».
Pour ces notables, «les auteurs de ces déclarations surfent sur la vague des fâcheux affrontements intercommunautaires de Guerrara pour réaliser des objectifs purement politiques et personnels». Le conseil des notables s’élève ainsi contre «ces parties qui tentent d’exploiter ces dépassements isolés pour ternir l’image de la police algérienne».
Avant ces notables, la section locale de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) avait carrément accusé la police d’avoir torturé des manifestants dans les commissariats à Guerrara et Ghardaïa. Le FFS avait, lui aussi, envoyé des parlementaires pour enquêter.

Alors que la DGSN avait récusé ces accusations d’arrestations raciales et de torture, la Sûreté nationale avait assuré que ses éléments avaient agi dans «le cadre de la loi et du respect des droits de l’homme, pour préserver la sécurité des biens et des personnes».
Une enquête a été tout de même ouverte sur d’éventuels dépassements d’ordre individuel.


El Watan