Inceste, agressions physiques et verbales en Algérie
Tutes les formes de violence à l’égard des enfants sont en constante augmentation. En Algérie, le réseau Nada, à lui seul, a reçu 13 000 appels pour maltraitance. Son président parle de pas moins de 9 000 cas d’agressions sexuelles sur mineurs chaque année .
L’Unicef lance une campagne de sensibilisation pour rendre la violence, souvent invisible, visible et pour que la souffrance des enfants soit enfin reconnue.
Abus sexuels, agressions physiques ou verbales sont le lot quotidien de milliers d’enfants. Ils souffrent dans le silence sans aucun accompagnement et souvent sous le regard complice ou lâche d’adultes préférant se taire plutôt que de signaler.
Un constat établi par la société civile et contre lequel réagit l’Unicef en lançant une campagne de sensibilisation afin que toutes les formes de violence ne soient plus une «affaire de famille» mais donnent lieu à des poursuites.
Unanimes, les participants à la rencontre organisée hier par l’Unicef ont considéré que l’institutionnalisation du signalement devenait une urgence. Maître Aït Zaï, président du Cidef, est formel : il faut construire ce mécanisme permettant à tout témoin de violence de signaler les abus. Voisins, amis, enseignants ou médecins sont tous concernés. Si ces derniers ont l’obligation morale de le faire, la loi ne les y contraint nullement. C’est le cas également des enseignants qui, souvent, préfèrent ne pas interférer dans ce qu’ils considèrent comme des affaires strictement familiales. Au-delà du signalent, c’est toute la problématique de la détection des cas de maltraitance qui est posée. Le réseau des assistantes sociales qui pouvaient intervenir dans les familles est aujourd’hui quasi inexistant. Même les services d’observation en milieu ouvert, jadis sous la coupe de la justice, ne jouent plus leur rôle.
Placé sous la tutelle du ministère de la Solidarité, ce service a pour mission de guetter le moindre signal d’alarme et d’alerter le juge des mineurs. Censé être présent dans toutes les wilayas, ce service ne joue plus son rôle faute de moyens. Idem pour les centres d’accueil pour enfants en danger moral qui ne sont pas toujours adaptés, ce qui fait souvent hésiter les juges à y placer les enfants.
Maître Aït Zaï expliquait hier que très souvent, des enfants victimes d’inceste restaient au sein de leurs familles en présence de leur bourreau parce que des juges n’avaient pas prononcé la déchéance paternelle, partant du principe que le meilleur endroit pour un enfant était le domicile familial. C’est pourtant, très souvent, à l’intérieur même de ce domicile que sont commises les agressions.
Le Pr Chitour du réseau Wassila estime que 98% des agressions sexuelles sont commises par des proches parents ou des personnes ayant autorité sur les victimes. Très peu d’affaires d’inceste arrivent au niveau de la justice, tant le tabou demeure énorme.
Une dramatique situation contre laquelle la société civile recommande le renforcement du travail social et la réhabilitation des assistantes sociales, en mesure de détecter les familles à risques et signaler toutes formes d’abus mais pas tous puisque la loi algérienne admet les «violences légères» comme les gifles ou les fessées et que la société algérienne est convaincue que les enfants sont la propriété unique des parents qui tout-puissants ne reconnaissent aux autres aucun droit d’intervention.
Le ministère de la Solidarité réfléchit d’ailleurs à la création d’un service de médiation familiale et à la réalisation d’un code pour les droits des enfants. En attendant, nul ne peut prétendre ne pas voir ou entendre la souffrance d’un enfant.
Nawal Imès - Alger (Le Soir)
Tutes les formes de violence à l’égard des enfants sont en constante augmentation. En Algérie, le réseau Nada, à lui seul, a reçu 13 000 appels pour maltraitance. Son président parle de pas moins de 9 000 cas d’agressions sexuelles sur mineurs chaque année .
L’Unicef lance une campagne de sensibilisation pour rendre la violence, souvent invisible, visible et pour que la souffrance des enfants soit enfin reconnue.
Abus sexuels, agressions physiques ou verbales sont le lot quotidien de milliers d’enfants. Ils souffrent dans le silence sans aucun accompagnement et souvent sous le regard complice ou lâche d’adultes préférant se taire plutôt que de signaler.
Un constat établi par la société civile et contre lequel réagit l’Unicef en lançant une campagne de sensibilisation afin que toutes les formes de violence ne soient plus une «affaire de famille» mais donnent lieu à des poursuites.
Unanimes, les participants à la rencontre organisée hier par l’Unicef ont considéré que l’institutionnalisation du signalement devenait une urgence. Maître Aït Zaï, président du Cidef, est formel : il faut construire ce mécanisme permettant à tout témoin de violence de signaler les abus. Voisins, amis, enseignants ou médecins sont tous concernés. Si ces derniers ont l’obligation morale de le faire, la loi ne les y contraint nullement. C’est le cas également des enseignants qui, souvent, préfèrent ne pas interférer dans ce qu’ils considèrent comme des affaires strictement familiales. Au-delà du signalent, c’est toute la problématique de la détection des cas de maltraitance qui est posée. Le réseau des assistantes sociales qui pouvaient intervenir dans les familles est aujourd’hui quasi inexistant. Même les services d’observation en milieu ouvert, jadis sous la coupe de la justice, ne jouent plus leur rôle.
Placé sous la tutelle du ministère de la Solidarité, ce service a pour mission de guetter le moindre signal d’alarme et d’alerter le juge des mineurs. Censé être présent dans toutes les wilayas, ce service ne joue plus son rôle faute de moyens. Idem pour les centres d’accueil pour enfants en danger moral qui ne sont pas toujours adaptés, ce qui fait souvent hésiter les juges à y placer les enfants.
Maître Aït Zaï expliquait hier que très souvent, des enfants victimes d’inceste restaient au sein de leurs familles en présence de leur bourreau parce que des juges n’avaient pas prononcé la déchéance paternelle, partant du principe que le meilleur endroit pour un enfant était le domicile familial. C’est pourtant, très souvent, à l’intérieur même de ce domicile que sont commises les agressions.
Le Pr Chitour du réseau Wassila estime que 98% des agressions sexuelles sont commises par des proches parents ou des personnes ayant autorité sur les victimes. Très peu d’affaires d’inceste arrivent au niveau de la justice, tant le tabou demeure énorme.
Une dramatique situation contre laquelle la société civile recommande le renforcement du travail social et la réhabilitation des assistantes sociales, en mesure de détecter les familles à risques et signaler toutes formes d’abus mais pas tous puisque la loi algérienne admet les «violences légères» comme les gifles ou les fessées et que la société algérienne est convaincue que les enfants sont la propriété unique des parents qui tout-puissants ne reconnaissent aux autres aucun droit d’intervention.
Le ministère de la Solidarité réfléchit d’ailleurs à la création d’un service de médiation familiale et à la réalisation d’un code pour les droits des enfants. En attendant, nul ne peut prétendre ne pas voir ou entendre la souffrance d’un enfant.
Nawal Imès - Alger (Le Soir)
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