La cinquantaine passée, Abdelkader est un éboueur, fonctionnaire de l’APC de Ghardaïa. Il exerce et habite à Mélika, un des sept K’sour (palais) de la pentapole. Mais à la différence de la majorité des habitants de cette cité, Abdelkader n’est pas un Mozabite.Il se revendique comme un Arabe, un des descendants des Zoghba, une confédération chaâmbie, dont la famille a vécu de père en fils parmi la communauté mozabite. Abdelkader était au centre des derniers événements qui ont marqué la ville de Ghardaïa.
Non parce qu’il a pris part aux échauffourées, mais tout simplement parce que, les jeunes de son quartier natal, Mélika, à majorité écrasante Mozabite, se sont livrés aux jets de pierres aux jeunes du quartier à dominance chaâmbie, Théniet El Mekhzen. Les hostilités et les affrontements entre les deux communautés se sont poursuivis durant trois jours. Mais à Mélika, "ma famille n’a été nullement intimidée, encore mois agressée. A Ghardaïa, qu’on soit Mozabite, Chaâmbi ou autre, la notion de voisinage est sacrée". Mais chez notre interlocuteur, il se dégage un certain sentiment d’anxiété quant au devenir des relations entre les deux communautés. L’exemple du terrain de 600 mètres carrés disputé par les deux parties à l’origine des derniers événements dénote de l’antagonisme qui oppose Mozabites et Chaâmba. Nous sommes à Mélika, un des principaux K’sour qui surplombe la vallée du M’Zab. Pour accéder à l’intérieur de cette cité, on peut emprunter l’une des cinq portes, dont deux sont situées dans la partie sud. C’est dans cette partie du K’sar que sont concentrées les quelques familles chaâmba dont celle d’Abdelkader.
La cité de Mélika se trouve à quelque mille mètres du quartier chaâmbi, Théniet-El-Mekhzen. Mais le contact direct entre les deux communautés se situe au niveau de leurs cimetières respectifs. Celui des Chaâmba est situé à une centaine de mètres du K’sar, alors celui des Mozabites est situé sur le flanc gauche du K’sar. Entre les deux, se trouve un lit d’oued, un terrain vaste de quelque six cent mètres carrés où les jeunes du K’sar s’adonnent à des parties de football. Or, le terrain en question est au centre d’un différend qui oppose les deux communautés depuis des années. Si pour les Malékites, il s’agirait d’un bien wakf, l’autre partie le revendique comme une propriété de la communauté mozabite, d’où sa revendication pour l’édification d’un CEM. Mardi 5 mai, des échauffourées éclatent entre les jeunes des deux communautés. A l’origine des incidents, a-t-on appris sur place des pneus incendiés sur le même terrain. Un fait considéré comme le déclenchement des premiers heurts. Le carrefour Merrakchi, un lieu-dit qui sépare la cité malékite des premières habitations chaâmba devient dès lors le théâtre d’affrontements, avant que le foyer de tension ne se propage au centreville, en l’occurrence le principal quartier chaâmbi, Théniet El- Mekhzen. Dans ce dernier qui longe le rue du 1er-Novembre, se trouve une grande partie de magasins appartenant aux Ibadites.
Aux origines de la rivalité entre les deux communautés
En somme, les hostilités n’ont duré que deux journées. Les services de police ont réussi en un laps de temps à maîtriser la situation. L’intervention et l’implication des notables et autres représentants des deux communautés ont été également d’un apport considérable pour le retour au calme. Mais la tension est restée vive. Le calme est précaire. Pour preuve, six jours après, de nouvelles échauffourées, mais vite maîtrisées ont éclaté entre des lycéens mozabites et chaâmbis scolarisés au sein du même établissement en l’occurrence le lycée Moufdi-Zakaria. Les notables des deux communautés sont de nouveau sollicités pour apaiser la tension. Le différend qui oppose les deux communautés remonte loin dans l’histoire. Il est clairement établi que la question de la construction du CEM n’est qu’un prétexte. L’antagonisme entre les deux communautés avait déjà fait les épreuves de la démonstration de force en 1985 et 1991. Et chaque fois, c’est la question du foncier qui est posée. En effet, l’aspect historique et religieux constitue les deux fondements à l’origine de la création de la vallée du M’zab. Les premières populations étaient composées de Béni Mozab, d’origine berbère Zénéte. Alors que les Chaâmba d’origine hilallienne de la tribu des Béni-Hamyenne et d’autres tribus ne sont venus que quelques temps après. Ces peuplades avaient des modes de vie différents et se complétaient en matière économique.
Les habitants de la vallée, en l’occurrence les Mozabites étaient des agriculteurs et artisans, par contre les Chaâmba étaient éleveurs. La particularité entre les deux communautés tient également au fait que les populations de la vallée du M’zab étaient sédentaires alors que les Chaâmba étaient nomades et ne séjournaient à M’tlili qu’en période estivale. Cela dit, il y a lieu toutefois de noter que contrairement aux autres communautés, chez les Ibadites on trouve une forme d’échelle confédérale. En d’autres termes, au niveau de la région, il y a deux assemblées, l’une qui s’appelle Ammi Saïd et l’autre Al-Kourthi. La première a une vocation religieuse, elle est l’instance suprême habilitée à statuer sur les questions d’ordre religieux que lui sont transmises des cités du M’Zab. Elle regroupe l’élite religieuse de la région ainsi qu’un représentant des Ibadites de Ouargla. La seconde a pour tâche de prendre des décisions politiques qui déterminent et engagent l’avenir de la communauté. On y trouve donc des personnalités représentant l’ensemble des cités. Ce schéma organisationnel qui, en partie perdure encore a connu de grands chambardements depuis la conquête coloniale.
Non parce qu’il a pris part aux échauffourées, mais tout simplement parce que, les jeunes de son quartier natal, Mélika, à majorité écrasante Mozabite, se sont livrés aux jets de pierres aux jeunes du quartier à dominance chaâmbie, Théniet El Mekhzen. Les hostilités et les affrontements entre les deux communautés se sont poursuivis durant trois jours. Mais à Mélika, "ma famille n’a été nullement intimidée, encore mois agressée. A Ghardaïa, qu’on soit Mozabite, Chaâmbi ou autre, la notion de voisinage est sacrée". Mais chez notre interlocuteur, il se dégage un certain sentiment d’anxiété quant au devenir des relations entre les deux communautés. L’exemple du terrain de 600 mètres carrés disputé par les deux parties à l’origine des derniers événements dénote de l’antagonisme qui oppose Mozabites et Chaâmba. Nous sommes à Mélika, un des principaux K’sour qui surplombe la vallée du M’Zab. Pour accéder à l’intérieur de cette cité, on peut emprunter l’une des cinq portes, dont deux sont situées dans la partie sud. C’est dans cette partie du K’sar que sont concentrées les quelques familles chaâmba dont celle d’Abdelkader.
La cité de Mélika se trouve à quelque mille mètres du quartier chaâmbi, Théniet-El-Mekhzen. Mais le contact direct entre les deux communautés se situe au niveau de leurs cimetières respectifs. Celui des Chaâmba est situé à une centaine de mètres du K’sar, alors celui des Mozabites est situé sur le flanc gauche du K’sar. Entre les deux, se trouve un lit d’oued, un terrain vaste de quelque six cent mètres carrés où les jeunes du K’sar s’adonnent à des parties de football. Or, le terrain en question est au centre d’un différend qui oppose les deux communautés depuis des années. Si pour les Malékites, il s’agirait d’un bien wakf, l’autre partie le revendique comme une propriété de la communauté mozabite, d’où sa revendication pour l’édification d’un CEM. Mardi 5 mai, des échauffourées éclatent entre les jeunes des deux communautés. A l’origine des incidents, a-t-on appris sur place des pneus incendiés sur le même terrain. Un fait considéré comme le déclenchement des premiers heurts. Le carrefour Merrakchi, un lieu-dit qui sépare la cité malékite des premières habitations chaâmba devient dès lors le théâtre d’affrontements, avant que le foyer de tension ne se propage au centreville, en l’occurrence le principal quartier chaâmbi, Théniet El- Mekhzen. Dans ce dernier qui longe le rue du 1er-Novembre, se trouve une grande partie de magasins appartenant aux Ibadites.
Aux origines de la rivalité entre les deux communautés
En somme, les hostilités n’ont duré que deux journées. Les services de police ont réussi en un laps de temps à maîtriser la situation. L’intervention et l’implication des notables et autres représentants des deux communautés ont été également d’un apport considérable pour le retour au calme. Mais la tension est restée vive. Le calme est précaire. Pour preuve, six jours après, de nouvelles échauffourées, mais vite maîtrisées ont éclaté entre des lycéens mozabites et chaâmbis scolarisés au sein du même établissement en l’occurrence le lycée Moufdi-Zakaria. Les notables des deux communautés sont de nouveau sollicités pour apaiser la tension. Le différend qui oppose les deux communautés remonte loin dans l’histoire. Il est clairement établi que la question de la construction du CEM n’est qu’un prétexte. L’antagonisme entre les deux communautés avait déjà fait les épreuves de la démonstration de force en 1985 et 1991. Et chaque fois, c’est la question du foncier qui est posée. En effet, l’aspect historique et religieux constitue les deux fondements à l’origine de la création de la vallée du M’zab. Les premières populations étaient composées de Béni Mozab, d’origine berbère Zénéte. Alors que les Chaâmba d’origine hilallienne de la tribu des Béni-Hamyenne et d’autres tribus ne sont venus que quelques temps après. Ces peuplades avaient des modes de vie différents et se complétaient en matière économique.
Les habitants de la vallée, en l’occurrence les Mozabites étaient des agriculteurs et artisans, par contre les Chaâmba étaient éleveurs. La particularité entre les deux communautés tient également au fait que les populations de la vallée du M’zab étaient sédentaires alors que les Chaâmba étaient nomades et ne séjournaient à M’tlili qu’en période estivale. Cela dit, il y a lieu toutefois de noter que contrairement aux autres communautés, chez les Ibadites on trouve une forme d’échelle confédérale. En d’autres termes, au niveau de la région, il y a deux assemblées, l’une qui s’appelle Ammi Saïd et l’autre Al-Kourthi. La première a une vocation religieuse, elle est l’instance suprême habilitée à statuer sur les questions d’ordre religieux que lui sont transmises des cités du M’Zab. Elle regroupe l’élite religieuse de la région ainsi qu’un représentant des Ibadites de Ouargla. La seconde a pour tâche de prendre des décisions politiques qui déterminent et engagent l’avenir de la communauté. On y trouve donc des personnalités représentant l’ensemble des cités. Ce schéma organisationnel qui, en partie perdure encore a connu de grands chambardements depuis la conquête coloniale.
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