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Jijel-Femmes à la recherche d'un emploi : Un nouveau défi

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  • Jijel-Femmes à la recherche d'un emploi : Un nouveau défi

    Une forte demande est enregistrée surtout dans les secteurs de l’enseignement et de la santé par des candidates dont le principal souci est d’avoir une source de revenus, une sorte d’autonomie financière.


    Qu’elles soient diplômées ou non, le nouveau défi des femmes est de trouver un poste d’emploi. Le nombre sans cesse croissant des femmes qui investissent le monde du travail est un indice fort révélateur du souci de la gent féminine de se libérer de certaines traditions qui ont toujours voulu qu’elle reste cloitrée chez elle.

    A Jijel, une wilaya plutôt accrochée à son conservatisme, un poste d’emploi représente pour beaucoup de femmes une sorte d’assurance-vie. «Le souci est davantage lié au désir d’avoir une autonomie financière, de s’émanciper de la domination du frère ou même du père», soutiennent certaines femmes.

    La peur des lendemains incertains dans un contexte où le mariage n’est plus un destin pour de nombreuses femmes qui se retrouvent célibataires à un âge avancé est, pour d’autres, l’explication de cette ruée effrénée vers les postes de travail. Mêmes les postes précaires du filet social, des contrats de la direction de l’action sociale, ou de l’agence nationale de l’emploi (ANEM) sont majoritairement occupés par les femmes.

    Dans les secteurs de l’administration, de la santé ou de l’éducation, c’est une féminisation en règle qui est en train de s’opérer. La quasi-disparition des hommes dans les métiers d’infirmiers ou médecins dans le secteur de la santé est l’autre exemple édifiant de cette nouvelle donne. Dans un établissement hospitalier, on a assisté à un constat des plus révélateurs de cette tendance. Sur onze postes ouverts pour le recrutement de médecins, dix sont revenus aux femmes. «Il n’y a presque plus aucun jeune diplômé paramédical, il n’y a que des filles ; les concours de recrutement d’aide- soignant sont investis par les filles qui se taillent la part du lion à l’annonce des résultats», assure-t-on.

    Dans les services hospitaliers, les blouses blanches sont quasi exclusivement des femmes.

    Dans le secteur de l’éducation, le constat est le même. Sur les 370 postes qui ont été ouverts au début de l’année scolaire pour le recrutement d’enseignants dans la wilaya, les femmes ont eu droit à 340 postes, soit seulement une quarantaine pour les jeunes diplômés masculins.


    Dans le secteur de la justice, le métier d’avocat de la nouvelle génération est devenu presque un apanage exclusif des femmes. Les tribunaux sont aussi investis par le sexe dit faible. Dans les autres secteurs, la donne ne change pas puisque les métiers qui étaient réservés jusque-là pour les hommes sont désormais occupés par des femmes. A l’université, les étudiantes sont là, plus importantes en nombre que les étudiants. Les promotions des diplômés universitaires ou des stagiaires des centres de formations professionnelles sont dominées par les filles. Priée de nous livrer son opinion sur ce sujet, une jeune fille, cadre d’une administration publique, a mis en cause le comportement de l’homme vis-à-vis de la femme.

    D’abord, selon elle, le travail de la femme est, de nos jours, motivé par des mutations sociales qui intègrent aussi un facteur strictement pécuniaire. La raison est d’ordre économique dans la mesure où, selon les propos de cette jeune darde, l’apport du salaire de l’épouse est devenu indispensable pour l’équilibre du budget familial.

    «Le salaire de la femme est de nos jours un gage qui peut lui permettre de trouver un mari», constate-t-elle.

    «Avant, l’homme à Jijel était conservateur jusqu’à la moelle, il n’acceptait jamais que sa femme aille travailler, hormis quelques exceptions qui voient en la femme enseignante ou infirmière une épouse valable ; aujourd’hui, et avec l’évolution des mentalités où on a besoin de ce salaire, la femme qui travaille est devenue le choix de tout homme, d’où cet engouement pour les études et les postes d’emploi chez les jeunes filles», soutient notre interlocutrice.

    Zouikri A.- El Watan
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