Yacef Saâdi à Bouteflika : «Partez, Monsieur le Président»
EL WATAN 22.01.2014
Avec quelques journalistes qu’il a invités à l’occasion de son 86e anniversaire, en son domicile, Yacef Saâdi n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, assenant ses vérités à propos du travestissement de l’histoire en se basant sur le dernier ouvrage de Zohra Drif, «truffé de mensonges» selon lui, et qu’il faudra mettre au compte de la falsification de l’histoire.
[...]
Evoquant la situation actuelle Yacef considère que le pays baigne dans la confusion la plus totale. «Les dirigeants actuels doivent partir pour laisser place à une autre génération capable de relever les immenses défis qui nous attendent.» Yacef a rappelé l’amitié qui le lie à Bouteflika que «j’ai connu à l’indépendance lorsque, nous faisions partie de la même délégation chargée de la mise en place de l’Organisation de l’unité africaine». «Au cours d’une de nos rencontres il y a quelques années, au lendemain de son accession à la magistrature suprême, M. Bouteflika m’avait avoué qu’il était fasciné par le pouvoir et que nul ne pouvait le lui ravir, si ce n’est la mort. J’ai eu plusieurs contacts avec lui par la suite», a-t-il ajouté. «Dernièrement, j’ai transmis un message par le biais de M.Sellal à Abdelaziz Bouteflika où je lui conseille de se retirer de la politique vu son âge et surtout sa maladie.» «Chausse tes pantoufles, soigne-toi et reste loin des turbulences de la politique, ce serait mieux pour toi. C’est l’histoire qui te jugera. Tu as fait du bon et du mauvais, mais tu aura marqué le paysage politique de notre pays. Tu ne peux aspirer à un quatrième mandat. Vu ton état de santé et ton handicap, tu ne pourras logiquement assumer ces hautes fonctions qui déterminent la destinée de tout un pays.»
Actuellement, la situation est floue et les indicateurs n’incitent pas à l’optimisme «tant le manque de visibilité et de clarté est criant» a constaté Yacef. Les jeunes, a-t-il suggéré, doivent prendre leur avenir en main. La génération de la guerre doit impérativement passer le témoin. Ce pays a été miné dès le départ, a déclaré Yacef en faisant allusion aux officiers déserteurs de l’armée française qui ont rejoint la Révolution selon un calendrier établi par l’ennemi, pour qu’ils prennent les rênes du pays, l’indépendance acquise, en les citant nommément, précisant qu’ils étaient pour la majorité des rejetons de caïds et de bachaghas au service de la France. «Nous en subissons aujourd’hui les conséquences», a conclu Yacef Saâdi.
EL WATAN 22.01.2014
Avec quelques journalistes qu’il a invités à l’occasion de son 86e anniversaire, en son domicile, Yacef Saâdi n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, assenant ses vérités à propos du travestissement de l’histoire en se basant sur le dernier ouvrage de Zohra Drif, «truffé de mensonges» selon lui, et qu’il faudra mettre au compte de la falsification de l’histoire.
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Evoquant la situation actuelle Yacef considère que le pays baigne dans la confusion la plus totale. «Les dirigeants actuels doivent partir pour laisser place à une autre génération capable de relever les immenses défis qui nous attendent.» Yacef a rappelé l’amitié qui le lie à Bouteflika que «j’ai connu à l’indépendance lorsque, nous faisions partie de la même délégation chargée de la mise en place de l’Organisation de l’unité africaine». «Au cours d’une de nos rencontres il y a quelques années, au lendemain de son accession à la magistrature suprême, M. Bouteflika m’avait avoué qu’il était fasciné par le pouvoir et que nul ne pouvait le lui ravir, si ce n’est la mort. J’ai eu plusieurs contacts avec lui par la suite», a-t-il ajouté. «Dernièrement, j’ai transmis un message par le biais de M.Sellal à Abdelaziz Bouteflika où je lui conseille de se retirer de la politique vu son âge et surtout sa maladie.» «Chausse tes pantoufles, soigne-toi et reste loin des turbulences de la politique, ce serait mieux pour toi. C’est l’histoire qui te jugera. Tu as fait du bon et du mauvais, mais tu aura marqué le paysage politique de notre pays. Tu ne peux aspirer à un quatrième mandat. Vu ton état de santé et ton handicap, tu ne pourras logiquement assumer ces hautes fonctions qui déterminent la destinée de tout un pays.»
Actuellement, la situation est floue et les indicateurs n’incitent pas à l’optimisme «tant le manque de visibilité et de clarté est criant» a constaté Yacef. Les jeunes, a-t-il suggéré, doivent prendre leur avenir en main. La génération de la guerre doit impérativement passer le témoin. Ce pays a été miné dès le départ, a déclaré Yacef en faisant allusion aux officiers déserteurs de l’armée française qui ont rejoint la Révolution selon un calendrier établi par l’ennemi, pour qu’ils prennent les rênes du pays, l’indépendance acquise, en les citant nommément, précisant qu’ils étaient pour la majorité des rejetons de caïds et de bachaghas au service de la France. «Nous en subissons aujourd’hui les conséquences», a conclu Yacef Saâdi.