Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La reculade tactique de Yacef Saâdi

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La reculade tactique de Yacef Saâdi




    Yacef Saâdi, ancien commandant politico-militaire de la Zone autonome d’Alger (ZAA), fait marche arrière. Après avoir accusé ouvertement Zohra Drif de trahison, il soutient, dans «une mise au point» adressée à la presse nationale, n’avoir rien contre elle.


    «Et je ne l’accuse pas, comme rapporté par certains médias. Je l’ai citée dans mon Mémorandum, comme plusieurs autres d’ailleurs, dans la ‘Chronologie rétrospective de l’historique ZAA’ et de la Bataille d’Alger, chacun dans son comportement et j’en ai le droit, en tant que commandant politico-militaire de cette même ZAA. Que l’on revienne alors à mon écrit qui est un document officiel et authentique», souligne-t-il dans cette «mise au point».

    Or, ce n’est pas dans «le document officiel» que Yacef Saâdi a attaqué Zohra Drif mais bien dans la discussion qu’il a eue avec les journalistes, invités chez lui à Alger le 20 janvier 2014, à l’occasion de la célébration de son 86e anniversaire. Les journalistes présents ont tous rapporté les mêmes propos accusateurs contre Zohra Drif. Selon lui, Zohra Drif aurait adressé une lettre à Hassiba Ben Bouali en septembre 1957, au moment où elle était dans une cache à La Casbah d’Alger avec Petit Omar et Ali La Pointe. «C’est une trahison. Zohra avait été arrêtée en même temps que moi. Après une semaine, ils l’ont emmenée dans un autre endroit pour que je ne me rende compte de rien. Pour moi, el harki a plus de valeur qu’elle», a soutenu Yacef Saâdi. D’après ses dires, Zohra Drif aurait ainsi livré Ali La Pointe et ses compagnons à l’armée coloniale française.

    Pour appuyer cette accusation et comme pour «vider» sa propre «mise au point» de sa substance, Yacef Saâdi a envoyé deux copies de la lettre qu’aurait écrite Zohra Drif à Hassiba Ben Bouali. Des copies tirées du livre Le FLN, documents et histoire, 1954-1962 de Mohamed Harbi et Gilbert Meynier.

    A la sortie de ce livre en juin 2004 aux éditions Fayard à Paris, le mensuel français Le Monde diplomatique avait écrit : «L’introduction explique en quoi le Front de libération nationale (FLN), devenu objet d’histoire, émanation du patriotisme, est bien un contre-Etat et non une révolution et incarne, après combien de luttes intestines, la victoire sur le joug colonial (…). Cette œuvre ne se résume pas : elle se visite. Vole ainsi en éclats le mythe fondateur du 1er Novembre 1954, dans son aspect d’interprétation unique.»

    La source des copies des lettres attribuées à Zohra Drif est le SHAT. Le SHAT ? Le Service historique de l’armée de terre, qui se trouve au château de Vincennes, à Paris.

    L’historienne Malika Korso a soutenu, samedi, au journal El Khabar, avoir trouvé cette «lettre» de Zohra Drif dans une boîte portant la mention : «Guerre psychologique» au château de Vincennes. Un journaliste a insisté auprès de Yacef Saâdi pour dire que «cette lettre pouvait être une fabrication des services secrets français (le IIe Bureau) pour décrédibiliser le combat libérateur du FLN. «Non, non. Il y a son écriture et il y a tout», a répondu Yacef Sâadi. Il a accusé Zohra Drif d’avoir truffé ses mémoires de mensonges (Mémoires d’une combattante de l’ALN, parus aux éditions Chihab en 2013) sans préciser lesquels. Il n’a pas aimé que Zohra Drif l’appelle «El Kho» dans ce livre.

    Yacef Saâdi, qui prépare ses mémoires, avec l’aide de l’ancien ambassadeur Kamel Bouchama, s’était attaqué en mai 2011 à Louisette Ighilahriz, lui reprochant d’«usurper» sa qualité de moujahida. Elle lui avait alors lancé, en public, un défi : «Je demande à Yacef Saâdi, s’il est un homme, dhargaz, de démissionner de son poste de sénateur afin que l’immunité parlementaire soit levée. Yacef, ne te caches pas et viens me parler en face.» Yacef Saâdi n’a pas répondu à cet appel…


    El Watan
    27.01.14
    كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

  • #2
    La mise au point de Yacef Saâdi

    Le 20 janvier 2014, j’ai invité, en mon domicile, quelques directeurs de journaux à l’occasion de mon 86e anniversaire. J’ai tenu, au crépuscule de ma vie, à entretenir la presse sur quelques aspects de notre lutte héroïque pour le recouvrement de notre souveraineté, longtemps spoliée, et où des frères et des sœurs ont adopté des positions courageuses en faisant face aux plus grands défis de cette période.

    Pour cela, j’ai produit un «Mémorandum» que j’ai distribué aux convives en tant que document officiel où j’ai consigné des faits et des événements, dans l’honnêteté du propos, avec le sentiment d’apporter des éclairages qui ne seront que bénéfiques pour ceux qui, demain, écriront l’Histoire de notre Révolution. J’ai fait la rétrospective de cette âpre lutte que nous avons menée ensemble, différemment peut-être, mais chacun avec les moyens dont il disposait et les sentiments qu’il ressentait.

    Je me suis exprimé dans un langage franc, sans fioriture, et ai affirmé à la face de certains nihilistes, vivant dans la négation des valeurs militantes et patriotiques, que le bilan de l’historique Zone autonome et notre engagement dans la Bataille d’Alger ont été un exemple de ces luttes obstinément menées par notre peuple, depuis la nuit des temps, en faisant appel à son esprit d’unité et de sacrifice contre les envahisseurs à travers l’Histoire.

    Quant à notre résistance pendant la Bataille d’Alger, elle a été une étape qui doit être racontée comme une épopée glorieuse, malgré certaines séquences douloureuses qui, du reste, se produisent dans toutes les révolutions. Ainsi, nous ne pouvons en aucun cas nous flageller par un jeu machiavélique qui tend à dire demain, devant l’Histoire, que ce combat, homérique à plus d’un titre, a été funeste et nuisible. Réfléchir de la sorte, c’est méconnaître tous les sacrifices consentis et l’immense espoir suscité par la Révolution.

    Pour cela, je me suis exprimé en répondant aux accusations dont j’ai fait l’objet et auxquelles je n’ai jamais répliqué, jusqu’à ce jour, parce que les archives existent, beaucoup plus chez les Français, hélas, que chez nous. De ces documents, on saura si Yacef Saâdi a eu des moments d’égarement ou s’il a persisté à être le militant constant, déterminé, irréprochable. Franchement, on ne peut écrire l’Histoire en nous appuyant sur les bavardages et les présomptions, à l’image de certains responsables ne mesurant aucunement le danger dans lequel notre Révolution sera jetée en pâture.

    C’est pour ces raisons que je public cette mise au point, afin que tout le monde – les journalistes notamment – reviennent au document, honnêtement rédigé par mes soins, pour constater que je n’ai aucunement incriminé un de nos militants, tant je suis persuadé que tous ont fait leur devoir avec zèle et abnégation. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais intenter un procès à mes sœurs et frères de combat ; mais quand l’Histoire se trouve enserrée dans un carcan de fausseté et de subornation, il est de mon devoir de rétablir les faits et permettre à celle-ci de s’écrire sous le sceau de la droiture et la noblesse de la vérité.

    Ainsi, je n’ai rien contre la sœur Zohra Drif et je ne l’accuse pas, comme rapporté par un certain média. Je l’ai citée dans mon Mémorandum, comme plusieurs autres d’ailleurs, dans la «Chronologie rétrospective de I’historique Zone autonome d’Alger et de la Bataille d’Alger», chacun dans son comportement et j’en ai le droit, en tant que commandant politico-militaire de cette même ZAA. Que l’on revienne alors à mon écrit qui est un document officiel et authentique,
    Ainsi, je voudrais terminer cette mise au point par ce paragraphe significatif qui existe dans le Mémorandum.

    A tous les combattants de la ZAA, j’adresse un vibrant hommage et une fière reconnaissance pour tout ce qu’ils ont donné en termes d’engagement et de sacrifices. Je dis également à mes frères et sœurs rescapés de cette bataille et que le destin a épargné que même si nous ne sommes pas obligés d’être d’accord partout et sur tout, du fait des divergences d’opinions et d’idées sur des sujets variés, nous pouvons tout de même partager fraternellement (...), dans un esprit militant, avec respect, nos expériences et notre vécu durant cette phase historique de notre nation afin de nous enrichir mutuellement de nos différences.

    Alger, le 23 janvier 2014

    Yacef Saâdi
    Ancien commandant politico-militaire de l’historique Zone autonome d’Alger

    ......................................
    كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

    Commentaire


    • #3
      Abdelmadjid Merdaci. Professeur des universités, sociologue, historien
      «Les archives françaises sont convoquées à conforter une rente mémorielle familiale…»





      L’historien évoque une «forme perverse, insupportable de bleuite» pour qualifier des accusations de «trahison» lancées par Yacef Saâdi à l’endroit de Zohra Drif.



      - Redoutée, revendiquée par les Algériens – les historiens en particulier –, la déclassification et/ou restitution des archives de la guerre de Libération (détenues par le Service historique des armées françaises à Vincennes) ne risquent-elles pas de produire des effets autrement plus dévastateurs que ceux de la «bleuite» et autres coups fourrés des services «psychologiques» de l’armée coloniale. Est-ce l’acte II de la «bleuite» qui serait d’ores et déjà en marche ?


      La question des archives françaises de la guerre d’indépendance algérienne appelle, bien sûr, différents niveaux de lecture : celles de leur classement – combien d’années de protection – et de leur accessibilité à la recherche ; à bien y voir, ce sont les autorités françaises qui auraient le plus à craindre de leur divulgation. Beaucoup d’algériens s’adressent aussi, effectivement, aux services des archives de Vincennes ou d’Aix et leur démarche procède, d’une manière ou d’une autre, des effets du processus de privatisation de la mémoire de la guerre engagé depuis près de deux décennies. Les archives françaises sont ainsi convoquées, le plus souvent, à conforter une rente mémorielle familiale et éventuellement un pouvoir de négociation au sein des systèmes de pouvoir. L’usage que fait Saâdi d’une lettre attribuée à Mme Drif fait bien penser, comme votre question le suggère, à une nouvelle forme perverse de «bleuite» à tout le moins insupportable. La question politique demeure de savoir que font les pouvoirs publics, longtemps capables et coupables de censure pour réguler un rapport suffisamment complexe au passé et à celui de la guerre d’indépendance en particulier.



      - Un demi-siècle après l’indépendance, des acteurs de la guerre de Libération nationale (invoquant des archives françaises) s’étripent par presse interposée, s’accusent mutuellement de «haute trahison» etc., offrant ainsi le triste spectacle (aux jeunes générations) d’une Révolution pas aussi «immaculée» que prétendu, peuplée d’impostures et d’imposteurs. A quels impacts devrions-nous nous attendre à l’avenir dans le cas d’un lâcher intempestif (ou organisé) des archives françaises ?


      Le temps doit advenir du passage des mythes fondateurs à la connaissance historique, et ce passage est particulièrement difficile en Algérie où l’autoritarisme a longtemps institué les rapports à la guerre d’indépendance comme matrice des légitimités et de l’accès aux systèmes de pouvoir. Aujourd’hui, cette séquence d’une histoire officielle, mensongère, manipulatrice, imposée par le haut, est critiquée – sans doute à juste titre –, sauf que cette critique absout sans examen les Algériens d’une si longue et passive adhésion à cette histoire. Nous vivons les contrecoups prévisibles du passage de la thèse du peuple comme héros collectif à l’irruption du sujet comme acteur de l’histoire. Avec les dérives déjà relevées. Ce qu’il me paraît important de souligner est que les Algériens ne devraient ni avoir peur ni avoir honte de leur histoire. Nous avons sûrement, comme dans tous les processus politiques violents, des cadavres dans nos placards. Nous devons apprendre à les connaître, à les assumer et à considérer que la lutte des Algériens pour leur indépendance, nécessaire, douloureuse, légitime, ne fut jamais un long fleuve tranquille.



      - Qui doit (et comment doit-on) appréhender ce matériau (archives) ? Quelle valeur scientifique peut-il avoir ?


      La médiation des savoirs académiques est l’un des chemins de l’apaisement de la mémoire collective algérienne. Elle n’est pas imaginable dans la dépendance vis-à-vis des archives françaises et dans l’occultation des archives algériennes.


      El Watan
      27.01.14
      كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

      Commentaire


      • #4
        El Khabar a publié sur son site un extrait de l'enregistrement audio où Yacef Saâdi porte des accusations contre Zohra Drif.

        كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

        Commentaire


        • #5
          Merci Lombordia, et Merci à El-Khabar d'avoir publié l’enregistrement, une Yacef Saadi peut faire des tonnes de mise en point, la fond de ses pensées est clair et net dans l'enregistrement, une preuve de plus. On ne peut pas continuer à mentir indéfiniment sans se faire attraper.

          Commentaire


          • #6
            Il a saccagé tout le travail qui l'a fait pendant la révolution, vu les nombreuses accusations il veut peut être s'accaparer la bataille d'alger à lui seul comme l'unique héro ou alors il a un complexe envers les femmes..

            l'image de l'époque est toujours glorieuse ou régnait la fraternité pour la cause noble, ... mais c'est vraiment de la bassesse de revenir dénoncer une femme qui a choisi le combat et par les armes , et elle n'avait que 22 ans, zohra drif ...
            22 ans.

            Commentaire


            • #7
              Et ces aveux qui les a donné et signés !


              Commentaire


              • #8

                Commentaire


                • #9
                  Que Yacef Saadi puisse comparer son interrogatoire avec celui de Zohra Drif ...
                  Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

                  Commentaire


                  • #10
                    Deuxième effet Kiskool !!
                    "- Redoutée, revendiquée par les Algériens – les historiens en particulier –, la déclassification et/ou restitution des archives de la guerre de Libération (détenues par le Service historique des armées françaises à Vincennes) ne risquent-elles pas de produire des effets autrement plus dévastateurs que ceux de la «bleuite» et autres coups fourrés des services «psychologiques» de l’armée coloniale. Est-ce l’acte II de la «bleuite» qui serait d’ores et déjà en marche ?"
                    En 1970, à la fac centrale d'Alger, un prof (du sud de la France et résistant) de haute voltige nous disait:
                    - Un jour viendra, jaloux et rancunier de votre révolution, où ils essayerons de dénaturer, de falsifier et vous distiller des contrevérités. C'est à vous d'écrire l'histoire de vos parents et personne d'autre ne le fera pour vous.
                    Il suffit de suivre certains débats dans ce forum pour s'en rendre compte. Que tous ces anciens (heureusement pas tous) se la ferment et laisser des historiens faire leur travail. Dans une guerre et surtout une révolution (comme celle qu'a connue le peuple algérien) n'importe quel dérangé, avec un but bien précis et qui maîtrise l'écriture, peut dénaturer toute la révolution.
                    Ne dit-on pas que c'est toujours les vainqueurs qui écrivent l'histoire!
                    Amusez-vous à réécrire l'histoire d'un pays puissant (même si vous ne dites que des vérités vérifiables).

                    Commentaire


                    • #11
                      je ne sais pas si c'est la vieillesse qui a fait de lui un calomniateur et un menteur, ce n'est pas la première fois qu'il s'attaque aux moudjahites
                      vivantes, avant zohra drif, il s'est attaqué à louisa ighilahriz, mais elle
                      l'a pas laissé , elle lui a dit si t'es homme laisses tomber l'immunité
                      parlementaire et vient devant le juge, chacun ses documents à l'appui. il s'est rétracté, après coup et a fait un démenti.
                      il oublie ce qu'il était avant d'être chef de la ZAA.
                      c'est mon opinion et rien ne m'empêche d'être du même avis qu'elle.

                      Commentaire


                      • #12
                        Envoyé par sidmark
                        Et ces aveux qui les a donné et signés !
                        A mon avis, il faut se méfier de ce genre de documents, tant que leur authenticité n'a pas été validée par des historiens professionnels. Ils pourraient très bien provenir des archives de l'action "psychologique" des services secrets de l'armée française, comme suggéré par le Pr. Merdaci.

                        Une petite recherche sur le net fait remonter ces documents à l'Association des amis de Raoul Salan, qui serait la première à les avoir mis en ligne. Quand on sait que Salan est l'un des fondateurs de l'OAS, on ne peut que redoubler de prudence...
                        كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

                        Commentaire


                        • #13
                          A mon avis, il faut se méfier de ce genre de documents
                          Lombardia

                          Je ne suis vraiment pas d'accord avec toi sur ce point. Ca reconstitue vraiment le puzzle. Car si tu te remémores cette histoire, juste après sa capture, c'était l'hécatombe sur les moudjahidines de tout l'Algérois.

                          De plus, tous ses propos incohérents et mensongers sont contre lui.

                          Mais bon !

                          Vrai ou pas, quelle mouche l'a piqué à essayer d'enfoncer les autres ???

                          Mais il faut prendre ce qu'il dit sur l'effet de la vieillesse !
                          Dernière modification par absent, 27 janvier 2014, 18h45.

                          Commentaire


                          • #14
                            Yacef Saadi bouch'kara

                            Commentaire


                            • #15
                              Capo a dit:
                              Yacef Saadi bouch'kara
                              Non !

                              Didi baratchou !

                              Commentaire

                              Chargement...
                              X