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Le Dey off-shore vous écrit et vous explique
Résumons à l'usage des gens usés et fatigués par le feuilleton du Dey et de ses janissaires: les Bouteflika(s) cooptent un ancien joueur de tambour et de la hanche, qui servira de caillou de lapidation contre le DRS. Ensuite le caillou fait étalage de leur linge sale dans les journaux électroniques et dans les médias traditionnels. On laisse faire la rumeur, on s'insulte, se juge, on se menace mutuellement et on ne répond pas au peuple et au téléphone qui s'inquiètent. Puis on paralyse le pays par une chaise roulante, on va en France se faire soigner et on y laisse son dossier et ses secrets de notre Etat, puis on bloque le pays, on s'assoie dessus, on l'étrangle et on le ridiculise et on le met dans un coin et on prend l'avion et on le laisse par terre. Et ensuite, quand on voit que la pourriture a atteint l'alimentation et qu'il y a menace sur le Palais, on sort communiquer par le biais d'une lettre. Que dit Bouteflika dans sa dernière missive à partir de son au-delà ? Que c'est la faute aux cafés maures, aux rumeurs, aux «arabes», à la presse. Le proverbe algérien est connu: il m'a frappé puis a pleuré puis a couru et s'est plaint. Incroyable comme bigoterie. On se soigne en France puis on crie au complot externe, on se dévore entre intestins puis on nous accuse. Du jamais vu mais aussi de l'habituel. Cela remonte à longtemps. A toujours.
Donc, au final, le pays est menacé. Pas par le régime impotent mais par un complot étranger. L'armée doit être défendue mais pas contre les Saadani car c'est notre faute. Le DRS va bien, contrairement à ce que dit le peuple et la presse, alors qu'il s'agit de leur boy de service qui a tout dit. Il y a un ennemi intérieur et des clans, mais chez nous, pas chez eux dans le Palais où on chante à l'unisson. Tartufferie d'Etat. Vieille recette, comme dit plus haut. Indécence et manque de sérieux et de raison. Tout cela pour mettre fin à une guerre qu'ils ont déclenchée entre eux, sur nos dos et le dos de notre terre, et pour exprimer un nouvel accord avec l'inculpation du plus faible: le peuple et la presse.
Et ensuite ? On vient de signer un accord et Bouteflika a parlé. A cause de qui ? De Hamrouche. L'homme a parlé, l'autre a répondu. La lettre du vieux monsieur a eu ce bénéfice d'obliger notre président off-shore à écrire lui aussi. Les deux ayant fait la traversée du désert, les deux savent de quoi il s'agit, comment on en sort et sur appel de qui et qui tient la corde. Donc, le premier a dit qu'il faut sauver l'Etat, le second vient de répondre que l'Etat, c'est lui, et que l'ennemi c'est le peuple.
Et à la fin ? Un grand mystère: pour qui roule Saadani ? Bouteflika dit que ce n'est pas lui. Gaïd Salah ne dit rien. Saïd n'a pas téléphoné encore au peuple. Toufik est sa victime. Donc, qui est cet homme et c'est l'homme de qui ?
En Nouvelle-Zélande, le Premier ministre a été obligé, il y a deux jours, selon la loi, d'un »official information act», de répondre à la question de «Etes-vous un alien ?». La réponse a été faite par voie de conférence de presse et la question était sérieuse, selon la loi qui impose au Premier ministre d'y répondre, à la demande de n'importe quel citoyen de ce pays.
En Algérie, on n'a pas cette loi malheureusement. Mais on a l'Alien.
par Kamel Daoud
Le Quotidien d'Oran
Résumons à l'usage des gens usés et fatigués par le feuilleton du Dey et de ses janissaires: les Bouteflika(s) cooptent un ancien joueur de tambour et de la hanche, qui servira de caillou de lapidation contre le DRS. Ensuite le caillou fait étalage de leur linge sale dans les journaux électroniques et dans les médias traditionnels. On laisse faire la rumeur, on s'insulte, se juge, on se menace mutuellement et on ne répond pas au peuple et au téléphone qui s'inquiètent. Puis on paralyse le pays par une chaise roulante, on va en France se faire soigner et on y laisse son dossier et ses secrets de notre Etat, puis on bloque le pays, on s'assoie dessus, on l'étrangle et on le ridiculise et on le met dans un coin et on prend l'avion et on le laisse par terre. Et ensuite, quand on voit que la pourriture a atteint l'alimentation et qu'il y a menace sur le Palais, on sort communiquer par le biais d'une lettre. Que dit Bouteflika dans sa dernière missive à partir de son au-delà ? Que c'est la faute aux cafés maures, aux rumeurs, aux «arabes», à la presse. Le proverbe algérien est connu: il m'a frappé puis a pleuré puis a couru et s'est plaint. Incroyable comme bigoterie. On se soigne en France puis on crie au complot externe, on se dévore entre intestins puis on nous accuse. Du jamais vu mais aussi de l'habituel. Cela remonte à longtemps. A toujours.
Donc, au final, le pays est menacé. Pas par le régime impotent mais par un complot étranger. L'armée doit être défendue mais pas contre les Saadani car c'est notre faute. Le DRS va bien, contrairement à ce que dit le peuple et la presse, alors qu'il s'agit de leur boy de service qui a tout dit. Il y a un ennemi intérieur et des clans, mais chez nous, pas chez eux dans le Palais où on chante à l'unisson. Tartufferie d'Etat. Vieille recette, comme dit plus haut. Indécence et manque de sérieux et de raison. Tout cela pour mettre fin à une guerre qu'ils ont déclenchée entre eux, sur nos dos et le dos de notre terre, et pour exprimer un nouvel accord avec l'inculpation du plus faible: le peuple et la presse.
Et ensuite ? On vient de signer un accord et Bouteflika a parlé. A cause de qui ? De Hamrouche. L'homme a parlé, l'autre a répondu. La lettre du vieux monsieur a eu ce bénéfice d'obliger notre président off-shore à écrire lui aussi. Les deux ayant fait la traversée du désert, les deux savent de quoi il s'agit, comment on en sort et sur appel de qui et qui tient la corde. Donc, le premier a dit qu'il faut sauver l'Etat, le second vient de répondre que l'Etat, c'est lui, et que l'ennemi c'est le peuple.
Et à la fin ? Un grand mystère: pour qui roule Saadani ? Bouteflika dit que ce n'est pas lui. Gaïd Salah ne dit rien. Saïd n'a pas téléphoné encore au peuple. Toufik est sa victime. Donc, qui est cet homme et c'est l'homme de qui ?
En Nouvelle-Zélande, le Premier ministre a été obligé, il y a deux jours, selon la loi, d'un »official information act», de répondre à la question de «Etes-vous un alien ?». La réponse a été faite par voie de conférence de presse et la question était sérieuse, selon la loi qui impose au Premier ministre d'y répondre, à la demande de n'importe quel citoyen de ce pays.
En Algérie, on n'a pas cette loi malheureusement. Mais on a l'Alien.
par Kamel Daoud
Le Quotidien d'Oran