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Des mineures esclaves dans des maisons de riches

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  • Des mineures esclaves dans des maisons de riches

    .....Séquestrées, exploitées et maltraitées.

    C'est honteux, dégoûtant.... dégueulasse aussi cette autre stupidité:
    lue sur cet article << ... Ses ennuis ont commencé quand ses frères aînés ont décidé de la retirer du collège. “Ils m’interdisaient de sortir et me battaient”, raconte la jeune fille.>>
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    Souad et Ahlem sont deux jeunes filles réfugiées au centre d’accueil de l’association SOS Femmes en détresse. Encore mineures, elles étaient employées en tant que domestiques par des familles aisées.

    Leurs témoignages ne confirment pas seulement une existence de petites bonnes. Pis, les privations et les abus dont elles ont été victimes s’apparentent à de l’esclavage.
    Si Cosette avait eu la peau noire, on l’aurait qualifiée d’esclave. La traite de petites “misérables” est pourtant loin d’être un roman, même chez-nous. En relatant les vilenies que les Tenardier faisaient endurer à son héroïne, Victor Hugo ne devait pas imaginer, que de nos jours, en Algérie, cette ancienne colonie de la France, regorgeant jadis de Fatma, des filles à peine sorties de l’enfance font les bonnes dans des familles aisées, où elles ne se contentent pas de porter des sceaux d’eau. “Je me réveillais à l’aube et me couchais après que tout le monde était au lit”, résume Souad avec flegme. Elle a 22 ans, mais on aurait pu lui en donner 15. Au centre d’accueil de SOS femmes en détresse où elle a trouvé refuge depuis un mois, ses bienfaitrices la surnomment “le P’tit oiseau”. Menue et frêle, Souad a arrêté de grandir depuis l’âge de 17 ans. Par manque d’espace, son corps avait dû s’adapter au réduit où elle passé 5 ans. Elle mangeait, dormait et se lavait dans un comble situé sous l’escalier d’une maison cossue du centre d’Alger, sur les hauteurs de Didouche-Mourad plus exactement. “Dans mon entourage, beaucoup de filles font le ménage chez des particuliers. Je me disais que je pouvais gagner ma vie grâce à ce travail”, relate-t-elle. Ingénue mais aigrie, Souad quitte le domicile de ses parents à Hammadi, dans la banlieue-est de la capitale. “Des problèmes entre ses parents”, qu’elle ne veut guère détailler, la poussent à fuguer. Une femme qu’elle décrit comme étant une ancienne voisine la recueille. Elle lui offre le gîte et le couvert pendant quelques semaines.
    Souad est vendue à ses maîtres : le début du cauchemar
    Un jour, une invitée s’annonce. Elle propose à Souad son “boulot de rêve” : entretenir la maison de gens riches qui, non seulement lui donneront un salaire, mais l’élèveront comme leur propre fille. Souad est enchantée. Elle piaffe d’impatience de rejoindre son nouveau “chez-soi”. Elle s’y rendra avec comme unique bagage un baluchon où sont empilées quelques robes. Tout le long de son séjour chez ses “in”fortunés hôtes, elle n’aura pas d’autres vêtements. Privée de tout, même de sommeil, elle est réduite à l’état d’esclave. Sa placeuse s’avère être une sous-traitante. Tenant un réseau de “boniches”, elle monnaye leurs services en contrepartie de commissions. Souad a été vendue à ses maîtres. Mais elle ne gagnera rien au change. 10 000 DA est le montant du salaire que sa maîtresse avait promis de lui donner à son arrivée. Elle n’en percevra même pas un centime. Qu’aurait-elle pu faire avec de l’argent de toute façon ? Séquestrée, Souad n’a pas le droit de mettre le nez dehors. Les voisins l’aperçoivent quelquefois dans la cour, mais ne se doutent pas de son supplice. La patronne, une femme d’un certain âge, instruite et active, la fait chanter. Elle réprime ses velléités de fuite en la menaçant d’alerter les services de police et leur apprendre qu’elle s’est enfuie du domicile familial. Au fil des années, s’apercevant que le désir de Souad de partir est tenace, sa geôlière devient plus vigilante. “Même en étant à la maison, elle prenait toujours la précaution de fermer la porte d’entrée à clé”, raconte Souad. La jeune fille est privée de tous ses droits. Même regarder la télévison lui est interdit. En revanche, elle est abonnée à la cuisine où elle prépare tous les repas de la famille. Une fois la table desservie, elle pouvait ramasser les restes dont elle se nourrissait dans l’ombre de son réduit. “Je ne mangeais ni la viande ni les fruits”, révèle la victime. La sérénité qui couvre le timbre de sa voix dévoile une grande amertume. Souad avait des rêves plein la tête. Il y a 5 ans, quand elle avait franchi le seuil de la belle villa, elle pensait naïvement que des employeurs aussi aisés allaient la combler. Des promesses, elle en a eues. “La dame assurait qu’elle allait m’acheter mon propre logement”, témoigne-t-elle dans un soupir. Ce logis, Souad le concevait avec une véritable salle de bains, pas aussi vaste, ni belle comme celle de ses maîtres, mais juste assez grande pour contenir un lavabo et une baignoire. Durant sa captivité, Souad devait transporter une bassine remplie d’eau dans son cagibi et s’y douchait. “Après avoir fini, j’épongeais les flaques d’eau sur le sol et je remettais en place mon matelas”, décrit-elle. Outre les corvées de vaisselle, de linge, de repassage… la jeune fille est employée aussi en tant que nourrice. Elle garde les petits-enfants de sa patronne. La fille de celle-ci travaille également. Quelquefois, Souad se rend à son domicile situé tout près pour accomplir des travaux ménagers. Elle en profitera pour prendre le large. “Des voisins qui se sont rendu compte de ma situation, m’ont encouragée à partir. Ils m’ont donné l’adresse de SOS femmes en détresse et m’ont demandé d’y aller”, confie encore l’ancienne captive. Sa fuite a sonné le glas d’une très longue patience et d’une insoutenable endurance. “Voyant que je commençais à me rebeller, ma patronne a décidé de m’envoyer chez sa fille, croyant que j’allais abdiquer”. Mais la jeune fille vaincra. Sortie de sa prison, elle réapprend à vivre libre. Sans armes ni atouts, elle prend des cours d’analphabétisme et de couture dans le centre de SOS femmes en détresse. Néanmoins, actuellement, Souad sait qu’elle ne peut rien faire d’autre de ses mains, rien d’autre que le ménage. “Il faut bien que je gagne ma vie. Mais cette fois, je serai plus vigilante. Il n’est plus question d’emménager dans une famille. Le matin, j’irai travailler et je rentrerai ici le soir”, prédit le “P’tit oiseau”.

    Séquestrée, affamée et exploitée : le sort terrible de Ahlem
    Ahlem est tout aussi aguerrie, marquée au fer rouge. Refusant de dévoiler son véritable nom, par peur de représailles, cette autre locataire du centre de l’association dit ne pas avoir le choix. À 17 ans, l’unique métier qu’elle maîtrise est le ménage à domicile. Arrivée, il y a à peine une semaine, elle se dit prête à reprendre du service. Elle est toujours mineure. Mais, elle n’en a cure. Comme Souad, Ahlem a fait une incursion en enfer, dans l’ombre d’un appartement d’un quartier résidentiel de Sétif ou a elle été “employée” alors qu’elle avait 15 ans. Mais contrairement à sa nouvelle colocataire, rien ne la prédestinait à devenir une petite esclave des temps modernes. Issue d’une famille de commerçants, elle était scolarisée. Ses ennuis ont commencé quand ses frères aînés ont décidé de la retirer du collège. “Ils m’interdisaient de sortir et me battaient”, raconte la jeune fille. Elle trouvera son salut dans la rue dont elle choisira les coins les plus sombres pour se cacher. “Un matin, une femme s’est approchée de moi. Elle m’a demandé de la suivre chez-elle. Elle a proposé de m’héberger. Pour ma part, je devais l’aider dans les tâches ménagères”, soutient Ahlem. La suite des événements ressemble à quelques détails près, au parcours saisissant de Souad. Tout y est, les privations, l’exploitation et les mauvais traitements. “Si parmi toutes les corvées, l’une était mal faite, la maîtresse de maison me punissait en me privant de nourriture”, avoue la jeune fille. Dans son cas, la promesse de salaire était aussi un appât. “Dans la famille, il y a deux garçons et deux filles. L’une des filles se montrait parfois généreuse. Elle me donnait quelques pièces de monnaie. Au moment de mon cycle menstruel, elle m’offrait des serviettes hygiéniques. Sinon, je devais utiliser du vieux linge”, raconte Ahlem. Son unique havre de paix est une des pièces de la maison qu’elle occupe. Au milieu de la chambre au décor spartiate trône un matelas. Pour avoir bonne conscience, la patronne se débarrasse de ses vieilles robes en les confiant à Ahlem. Elle l’autorise aussi à utiliser la salle de bains, mais très tôt le matin. Dans les cases des interdits, la liste est plus longue. La défense à Ahlem de sortir est sans doute la privation la plus ignominieuse. “Tu es là pour garder la maison”, lui signifie la maîtresse.
    En son absence, la jeune fille se précipite dans le salon et allume la télévision. Un soir, elle découvre dans une émission de l’ENTV l’existence de SOS femmes en détresse. Ayant noté l’adresse sur un bout de papier, elle élabore un plan d’évasion, exécuté au début du mois de Ramadhan. Avec ses petites économies, elle prend un taxi jusqu’à Alger. Son objectif : respirer un air de liberté.
    La peur de devoir être confrontée de nouveau à sa geôlière lui a ôté le désir de la dénoncer à la police. Souad aussi n’a pas l’intention de porter plainte. “Qui va me croire ?” demande-t-elle, encore tétanisée par le pouvoir de sa patronne.
    S.L- Liberté-Algerie
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