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EI : ce qui vous attend, nous l’avons vécu Par : Mustapha Hammouche

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  • djiga
    a répondu
    N est ce pas?

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  • EI : ce qui vous attend, nous l’avons vécu Par : Mustapha Hammouche

    Une coalition de quarante États, dont les plus grandes puissances occidentales et la plupart des pays arabes du Moyen-Orient, se prépare à la contre-offensive contre l’État islamique.
    La situation créée par la spectaculaire intrusion de l’EI et la réaction, tant émotionnelle que politique et militaire, que celle-ci suscite dans le monde, n’est pas sans rappeler l’ambiance moins compatissante suscitée par l’irruption fracassante du terrorisme islamiste en Algérie dans les années 1990.
    Quand d’anciens “Afghans” et des membres du FIS s’engagèrent dans la constitution de groupes armés (la première opération, contre une caserne de Guemar eut lieu en novembre 1991), l’Algérie eut droit, en plus du MIA (reprise du sigle du groupe de Bouyali démantelé en 1987), à son Mouvement pour l’État islamique (MEI). Groupes, qui furent ensuite dépassés par l’AIS (en projet dès 1992) et le GIA, puis le GSPC (actuel Aqmi).
    Les renseignements américains évaluent la légion de l’EI entre 20 000 et 31 500 éléments. La question du nombre de terroristes ayant sévi dans les maquis algériens n’est pas tranchée, mais, en se basant sur les chiffres de la “repentance”, l’on peut avancer qu’ils étaient encore quelques milliers sous la bannière de l’AIS, à sa dissolution en 2000, et sous les ordres de Zouabri, à sa mort en 2002.
    Ainsi, et en dépit du caractère “étudié” ou approximatif de l’évaluation officielle, il ne fait pas de doute que les maquis algériens ont accueilli des dizaines de milliers de terroristes. Le bilan même de leurs atrocités étant significatif de leur prolifération.
    Mais, en ce temps-là, l’œuvre conquérante et destructrice du projet d’État islamique n’avait pas provoqué l’émotion que suscite l’œuvre de l’EI aujourd’hui. Une complaisance quasi universelle avait trouvé une justification dans le fait que le FIS fut spolié d’une victoire électorale… Et la mise à nu de la nature déshumanisée et meurtrière du projet d’État islamique n’avait pas suffi à persuader l’Occident de l’urgence d’éviter une prise de pouvoir par le FIS. Le “coup d’État” servant alors, et en même temps, de prétexte au passage à l’acte de groupes qui purent passer à l’action, quelques mois à peine après le “putsch” ! Quand l’autre argument, selon lequel l’armée algérienne aurait été tantôt l’auteur réel des exactions et crimes terroristes, tantôt le manipulateur de groupes infiltrés par elle, tendait — même s’il y avait un peu de vrai dans l’accusation — en filigrane, à purement et simplement disculper le projet islamiste de ses actes terroristes !
    Et, ne s’arrêtant pas là, les démocraties “amies” avaient ouvert grand les frontières de leurs pays, qui allaient servir de bases aux dirigeants de “l’Instance exécutive du FIS à l’étranger”, tels les Kamareddine Kherbane (en France), Rabah Kebir (en Allemagne), Anouar Haddam (aux États-Unis)... Ainsi, Haddam pouvait-il revendiquer l’attentat du boulevard Amirouche depuis Philadelphie, et Abou Qutada rédiger le communiqué du GIA, à partir de Londres !
    L’on a presque envie de dire à la coalition rugissante qui s’embarque pour l’Irak et la Syrie, en paraphrasant le chanteur, “Ce qui vous attend, je l’ai déjà vécu”. Parce qu’en ce temps-là, la démocratie s’était crue assez forte pour s’émanciper des principes de liberté et d’humanité qui l’ont fondée.
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