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Flux migratoires: Près de 2 millions d’Algériens ont quitté le pays de 1990 à 2013

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  • Flux migratoires: Près de 2 millions d’Algériens ont quitté le pays de 1990 à 2013

    Schématisés sous forme de carte interactive qu’il a publiée le 2 septembre dernier, jamais chiffres sur les flux migratoires n’ont été si précis que ceux agrégés et harmonisés par le think-tank américain Pew Research Center.



    Installé à Washington, le centre, qui se voue à la collecte d’informations sur les questions relatives aux attitudes et tendances qui influencent les Etats-Unis et le monde, a compilé des milliers de statistiques sur les migrants vivant dans le monde entier depuis 1990 à 2013, soit sur une durée de plus de 20 ans, affichant l’origine, les pays de départ et de destination, à partir des données de migrants internationaux publiés par l’Organisation des Nations unies. A défaut d’identifier précisément le nombre de migrants dans un pays, l’ONU en donne une indication, et ce, depuis les statistiques obtenues à partir des recensements de la population dans le pays d’origine ou, selon les circonstances, de destination, ainsi que des registres de la population et des enquêtes au niveau national qui fournissent des informations sur le nombre et la composition des migrants. Une opération de collecte que l’organisation onusienne renouvelle le 1er juillet de chaque année.

    1 770 000 Algériens essaiment le monde
    Au total, ils ont été 232 millions de migrants en 2013 à résider ailleurs que dans leur propre pays de naissance, pour autant de nationalités que de raisons de départ, la plupart étant économiques. Evidemment, les Algériens ne dérogent pas à la règle. Lorsque, en 1990, ils étaient seulement 930 000 citoyens nés en Algérie à être partis du pays, en 2013, leur nombre cumulé depuis cette date a atteint 1 770 000 d’Algériens répartis à travers tout le globe. En regardant de plus près la chronologie migratoire, de 1990 à 2000, 110 000 Algériens ont grossi les rangs des « émigrés ». Le flux est devenu plus important la décennie suivante qui a vu le départ de 670 000 Algériens en direction d’autres horizons lointains. A partir de 2010 et jusqu’en 2013, ils ont été 60 000 tout de même à avoir franchi les frontières. Dans l’autre sens, celui des pays où les Algériens se rendent dans l’objectif de « s’enraciner », sans surprise aucune, c’est la France qui est la première terre d’accueil des Algériens, pour les raisons que l’on sait déjà : proximité géographique, linguistique, culturelle… La France, avec
    1 460 000 d’Algériens qui y sont installés à 2013, s’adjuge à elle seule plus de 82% du total du flux migratoire au départ de l’Algérie. Il s’agit là bel et bien du seul « flux migratoire » par individu et non des Algériens qui y sont nés ! De loin, vraiment de très loin, l’Espagne figure comme la deuxième patrie des 60 000 Algériens qui y vivent, immédiatement suivie par la Palestine où 50 000 citoyens nés en Algérie y ont élu domicile. Le Canada est le dernier pays qui compte la plus forte communauté des « nôtres » avec 40 000 Algériens qui s’y sont établis à 2013. Puis ce sont les pays aux « 20 000 Algériens » qui suivent, que sont l’Italie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Maroc. Enfin, l’Allemagne et la Tunisie clôturent la liste des pays où le nombre d’Algériens qu’ils accueillent est de 10 000. A partir de là, c’est de l’ordre de l’estimation, où ils sont moins de 10 000 autant en Belgique qu’en Egypte ou en Norvège, quand ils ne sont pas moins d’un millier au Tadjikistan, en Russie ou encore aux îles Salomon.

    L’Algérie, terre de réfugiés
    Inversement, l’Algérie aussi est une terre d’accueil, mais au vu des nationalités qui prédominent et ce qui caractérise leur pays d’origine, il ressort que le pays est largement considéré comme une terre de « réfugiés ». Parmi les 270 000 migrants qui ont choisi l’Algérie comme destination pour s’y installer, 100 000 se trouvent dans les camps de réfugiés de Tindouf, étant tous originaires du Sahara occidental. C’est d’ailleurs la première population émigrée en Algérie, suivie de 60 000 Palestiniens, 20 000 Somaliens et enfin 20 000 Irakiens. Les Occidentaux, à l’image des Américains, des Français, des Anglais, pour ne prendre que cet échantillon, ne sont pas moins de 10 000 chacun à être installés dans le pays. Selon l’ONU, la plupart des migrants le deviennent pour plus de 74% pour des considérations économico-professionnelles, les femmes comptant pour 48% de la population migratoire.

    Apport financier nul et non avenu
    La politique nationale de changes étant ce qu’elle est, si au moins la moitié de ces 1,7 million d’Algériens parsemés dans le globe envoyaient chaque mois l’équivalent de 100 dollars, cela représenterait une contribution financière qui flirterait avec le demi-milliard mensuel en taxes de transfert qui viendraient s’ajouter aux recettes du Trésor.
    Or, dans l’un des derniers rapports de la Banque mondiale sur les transferts de devises des diasporas, ce que les Algériens ont envoyé au pays a représenté à peine 1,8 milliard durant toute une année – 2012 – au moment où de 2001 à 2009, ils ont expédié un peu plus de 16 milliards de dollars au moment où les Marocains ont envoyé à leur pays d’origine plus de 45 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.
    A l’époque, le secrétaire d’Etat chargé de la Communauté algérienne à l’étranger, Belkacem Sahli, avait estimé que « ce qui peut sembler comme une exportation de capitaux des pays industrialisés vers les pays d’origine aurait dû être plus important ».
    Ce flux d’argent est ce qui transite par le canal officiel, la plupart des Algériens préférant la voie « informelle », nettement plus… économique ! Pour faire simple, l’économie nationale ne profite pas – pas du tout – de sa diaspora.



    Auteur: Samir Tazaïrt
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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