Said Bouteflika, actuel président de la République ? La question semble tranchée au Café Presse de Radio M (Ph. M. Kerrouche)
Au Café Presse de Radio M, on est formels : c’est Said Bouteflika qui exerce le pouvoir, au nom de son frère Abdelaziz. Au plan sécuritaire, les généraux Gaid Salah et Toufik, usés et dépassés par les nouvelles menaces terroristes, sont bons pour la retraite.
Les images de la « réapparition » du président Bouteflika, diffusées par la télé publique pour démentir la rumeur de son décès ont quelque chose de « pathétique ». Elles ont mis mal à l'aise les journalistes-animateurs autour de la table du talkshow « Café Presse » de Radio M, la webradio libre de Maghreb Emergent. Et une question revient encore avec insistance sur les lèvres : qui exerce réellement le pouvoir à la place du président Abdelaziz Bouteflika. El Kadi Ihsane a une réponse tranchée : c’est son frère, Said, qui le fait « en son nom ». Et il cite deux cas précis : dans sa campagne contre les intérêts du Qatar en Algérie, soupçonné de soutenir l’opposition, Said Bouteflika s’est servi du téléphone présidentiel pour donner ordonner à Mobilis de surenchérir le sponsoring de la Ligue 1 professionnelle de football, et celui des jeux olympiques pour écarter l’opérateur de téléphonie Ooredoo. « C’est un ordre du président,» aurait lancé Said Bouteflika à Mustapha Berraf, président du Comité Olympique Algérien, pour l’amener à retenir Mobilis, malgré une offre financière plus conséquente d’Oredoo. Le procédé a fait ses preuves auparavant avec d’autres entreprises comme la Sonatrach, sommée de créer une filiale football, le MCA en l'occurrence. La situation inquiète : le pouvoir politique en Algérie est exercé de façon informelle.
Le temps des oligarques
Ali Haddad, le nouvel « oligarque » algérien s’apprête à s’emprarer de la présidence du FCE. Une occasion pour évoquer le cas du patron du groupe de travaux publics ETRHB, que sa proximité connue avec Said Bouteflika (encore lui) a permis d’être arrosé avec un généreux plan de charge de 10 milliards de dollars de contrats publics. Mais Ali Haddad n’est pas le seul à avoir bénéficié de la mamelle de l’Etat. D’autres oligarques, moins médiatiques, ont, eux aussi, largement profité de leur proximité avec les homme puissants du régimes pour construire leur fortunes. Mais ils n’ont pas profité pour autant de cette manne providentielle pour moderniser le management de leurs entreprises aux standards internationaux et penser à s’expatrier en allant à la conquête de marchés à l’étranger. Et réduire les risques en cas de retournements politiques.
Gaid Salah, Toufik out
L’assassinat de Hervé Gourdel fait encore parler de la gestion de la lutte antiterroriste en Algérie. Et cette fois-ci, c’est la propagande officielle qui pose problème : les attaques récurentes des groupes terroristes contre les militaires en Kabylie et ailleurs dans le pays ne peuvent pas être justifiées par les seules menaces libyenne ou malienne. L'effet des ces dernières est sciemment enflé par la propagande du DRS dans les médias, pour justifier l’incapacité des services de sécurité à protéger les algériens. Sur cette question, le Café Presse a aussi une opinion tranchée : « trop vieux, les généraux Toufik et Gaid Salah sont incapables de gérer les nouvelles menaces terroristes. Ils doivent partir. »
Maghreb Emergent
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