Je n’ai pas vécu la grandiose et glorieuse Révolution, mais j’ai lu l’appel du 1er novembre. Je n’ai pas vécu la lutte armée pour l’Indépendance, mais j’ai lu et écouté les témoignages et les espérances de ces Moudjahidine qui ont été martyrisés dans leur chair pour libérer notre pays du joug colonialiste. Je n’ai pas été entraîné dans les camps militaires de l’armée de libération nationale, mais j’ai été élevé et éduqué par les valeurs qui ont façonné l’imaginaire de mes aïeux.
Des valeurs qui insistent sur l’insoumission à l’encontre de tout autoritarisme. Je n’ai pas tiré une balle la nuit du 1er novembre 1954. Mais j’ai longtemps été nourri par cette combativité guerrière de ces Algériens qui luttaient pour leur honneur et leur dignité. Oui, je ne suis pas un Moudjahid, je suis juste un jeune algérien fier de son histoire. Un jeune algérien qui, 60 ans après le déclenchement de la Révolution qui lui a permis d’exister en tant qu’être humain digne et respectable, s’est retrouvé dans un commissariat parce qu’il a osé réclamer son droit de se rassembler pacifiquement.
Un commissariat bel et bien algérien. Un commissariat situé à Alger et non pas à Paris. Un commissariat situé dans une Alger libre et indépendante. Une Alger débarrassée des forces coloniales, mais encore étouffée par les effluves de leur pensée totalitaire et répressive. La répression et le totalitarisme, ces deux maux, l’Algérien que je suis, et censé être libre, en souffre encore en 2014. Soit 60 ans après la première balle de ce 1er novembre fondateur de ma mémoire et de mon identité. Mais en ce 1er novembre 2014, dans ce commissariat algérois, aucun policier ne m’a récité le fameux appel du 1er novembre. Aucun policier ne m’a expliqué comment un pays, qui a perdu des millions de ses habitants dans un long combat de 132 ans contre la colonisation, se retrouve à enfermer ses habitants en 2014 pour une simple tentative de rassemblement pacifique.
Un rassemblement interdit au nom d’une loi scélérate décidée par des dirigeants qui nous bercent durant toute notre enfance, avec cette éducation révolutionnaire consacrant la liberté et la dignité. Des valeurs tolérées uniquement dans l’espace privée. En public, l’Algérie glorieuse et indépendante n’accepte pas que l’on souille ses rues. Premier novembre ou pas, l’arbitraire est plus fort que tout. Il prend le dessus sur notre histoire, notre passé révolutionnaire, nos valeurs humanistes et notre mythe fondateur d’un pays libéré de tout joug.
Le joug, je l’ai bien ressenti ce 1er novembre 2014. On l’a fait suffisamment sentir pour que je comprenne que dans mon pays indépendant, pour la mémoire il y a les musées, pour la revendication démocratique légitime, il y a les commissariats. L’appel du 1er novembre n’a jamais dit cela. Mais bon, le totalitarisme, qu’il soit colonialiste ou de fabrication locale, il ignore toujours le sens de l’histoire. Il ne tire surtout jamais les bonnes leçons…
Des valeurs qui insistent sur l’insoumission à l’encontre de tout autoritarisme. Je n’ai pas tiré une balle la nuit du 1er novembre 1954. Mais j’ai longtemps été nourri par cette combativité guerrière de ces Algériens qui luttaient pour leur honneur et leur dignité. Oui, je ne suis pas un Moudjahid, je suis juste un jeune algérien fier de son histoire. Un jeune algérien qui, 60 ans après le déclenchement de la Révolution qui lui a permis d’exister en tant qu’être humain digne et respectable, s’est retrouvé dans un commissariat parce qu’il a osé réclamer son droit de se rassembler pacifiquement.
Un commissariat bel et bien algérien. Un commissariat situé à Alger et non pas à Paris. Un commissariat situé dans une Alger libre et indépendante. Une Alger débarrassée des forces coloniales, mais encore étouffée par les effluves de leur pensée totalitaire et répressive. La répression et le totalitarisme, ces deux maux, l’Algérien que je suis, et censé être libre, en souffre encore en 2014. Soit 60 ans après la première balle de ce 1er novembre fondateur de ma mémoire et de mon identité. Mais en ce 1er novembre 2014, dans ce commissariat algérois, aucun policier ne m’a récité le fameux appel du 1er novembre. Aucun policier ne m’a expliqué comment un pays, qui a perdu des millions de ses habitants dans un long combat de 132 ans contre la colonisation, se retrouve à enfermer ses habitants en 2014 pour une simple tentative de rassemblement pacifique.
Un rassemblement interdit au nom d’une loi scélérate décidée par des dirigeants qui nous bercent durant toute notre enfance, avec cette éducation révolutionnaire consacrant la liberté et la dignité. Des valeurs tolérées uniquement dans l’espace privée. En public, l’Algérie glorieuse et indépendante n’accepte pas que l’on souille ses rues. Premier novembre ou pas, l’arbitraire est plus fort que tout. Il prend le dessus sur notre histoire, notre passé révolutionnaire, nos valeurs humanistes et notre mythe fondateur d’un pays libéré de tout joug.
Le joug, je l’ai bien ressenti ce 1er novembre 2014. On l’a fait suffisamment sentir pour que je comprenne que dans mon pays indépendant, pour la mémoire il y a les musées, pour la revendication démocratique légitime, il y a les commissariats. L’appel du 1er novembre n’a jamais dit cela. Mais bon, le totalitarisme, qu’il soit colonialiste ou de fabrication locale, il ignore toujours le sens de l’histoire. Il ne tire surtout jamais les bonnes leçons…
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