E P-DG DU PÔLE AUTOMOTIVE AU GROUPE CEVITAL À “LIBERTÉ”
Automobile : Omar Rebrab annonce ses grands projets
Toujours aussi professionnel dans sa vision et les projets qu’il manage, intransigeant dès qu’il s’agit de défendre l’économie nationale et l’image de l’Algérie, et convaincu que le succès n’appartient qu’aux investisseurs racés, le patron du pôle Automotive au groupe Cevital, Omar Rebrab, a accepté de répondre à toutes nos questions. à bâtons rompus, il fait une halte sur les acquis du groupe, l’évolution de Hyundai Motor Algérie (HMA) et la montée en puissance de la marque coréenne en Algérie, que ce soit dans le véhicule léger, l’utilitaire, le camion, le bus ou encore les engins de travaux publics. Il abordera ensuite les grands projets, dont une industrie automobile “qui ne fera pas que du boulonnage”, insiste-t-il. Bien mieux, il révélera la teneur d’autres projets puisque cette filiale est appelée à devenir, dans peu de temps, un pôle d’excellence pour bâtir un tissu de sous-traitance qui accompagnera cette industrie, d’une part, et contribuera, d’autre part, à une intégration à hauteur de 40% pour le camion et de 60% pour le bus. Mais aussi pour le véhicule léger, avec les plastiques, le verre, la pièce de rechange et autres accessoires. L’ambition y est, le cœur aussi, M. Rebrab regrette, cependant, que les pouvoirs publics ne développent pas de mesures incitatives pour accompagner les investisseurs, comme il déplore le manque de communication entre les concessionnaires et les sept ministères qui interfèrent dans le secteur de l’automobile. En plus du nouveau cahier des charges, notre interlocuteur met le doigt sur la plaie et interpelle les autorités à mettre fin à l’hécatombe routière.
Liberté : M. Rebrab, vous êtes dans l’automobile depuis plus de 25 ans. Pouvez-vous nous faire le point sur le pôle Automotive, la filière du groupe Cevital, d’autant que vous avez gagné en notoriété et vous êtes, de surcroît, sur d’importants projets ?
Omar Rebrab : D’abord, je vous remercie de m’avoir accordé ce moment pour m’exprimer sur vos colonnes. Il vrai que le groupe Cevital est dans l’automobile depuis plus de 25 ans. On avait commencé, à l’époque, avec la marque Dacia. Comme les voitures qui venaient de Roumanie ne répondaient pas aux normes de sécurité, nous sommes passés directement à la marque Hyundai. Cette marque est déjà à sa 18e année en Algérie. On a démarré, durant la première année, avec un volume de 230 unités. Juste après, nous avons atteint 2 500 unités et, aujourd’hui, nous réalisons une moyenne de 4 000 ventes par mois. Nous le faisons avec un réseau direct de 18 agences et un réseau externe avec 45 agents distributeurs. Avant fin 2015, nous ouvrirons 3 nouvelles succursales à Alger, Blida et Mostaganem.
En 2016, nous allons ouvrir à Tlemcen, Biskra, Béjaïa et Annaba. Ces succursales répondent toutes aux normes des 3S, c’est-à-dire vente, après-vente et pièces de rechange, en sus de la qualité de service et il y aura toute la gamme de Hyundai. Ça, c’est notre premier investissement. Le second projet, que nous négocions avec nos partenaires, concerne une usine de fabrication de camions et de bus pour une marque coréenne, une marque chinoise et une marque européenne. Je dis bien fabrication et non boulonnage.
Et j’insiste là-dessus. C’est notre objectif n°1 aujourd’hui. Il faut savoir que le groupe Cevital a investi dans le domaine du verre plat pour le bâtiment et nous sommes en négociations pour faire de nouveaux équipements pour la partie de l’électroménager et aussi du verre pour l’automobile.
Par ailleurs, le groupe a acquis une aciérie en Italie pour développer des aciers spéciaux et à partir desquels on développera la pièce de rechange automobile, des lames de ressort et de la tôle. Là aussi, on fera de l’emboutissage pour maîtriser toute la partie tôlerie. Cela veut dire que le groupe Cevital développe des projets ambitieux comme l’usine de fabrication de camions et de bus, de pièces de rechange et de tôlerie.
Ce sera pour quand M. Rebrab ? Peut-on connaître une échéance ?
Mes équipes travaillent d’arrache-pied pour avancer. C’est un peu trop tôt pour vous le dire. Car tout dépendra des autorités, des démarches, du site et des négociations avec nos partenaires. Nous sommes en pleines négociations avec nos partenaires coréens et chinois. Et nous sommes en phase de démarrage pour enclencher les négociations avec nos partenaires européens.
Cela veut dire que vous avez bien avancé ?
Je peux vous dire que nous avons très bien avancé. Je peux vous rassurer que les choses vont s’accélérer dans les jours à venir !
Donc, au niveau du pôle Automotive de Cevital, les choses s’accélèrent ?
Je peux vous dire que nous sommes sur plusieurs projets et nous y croyons vraiment à leur faisabilité, leur succès et leur impact sur l’économie nationale. D’ailleurs, je vous révèle que nous sommes aussi sur le développement d’équipements liés à la partie plastique. Nous investirons sur des moules bien définis et qui contribueront à développer la partie liée à l’automobile aussi.
Cela suppose un taux d’intégration énorme si on revoit cette chaîne de projets !
Merci de le dire ! Je peux vous rassurer que le taux d’intégration dans le cas du camion atteindra les 40% et dans le cas du bus, il sera de l’ordre de plus de 60%.
Dans ce cas-là, vous comptez contribuer sensiblement au tissu de l’industrie automobile ?
Exactement ! Je ne vous cache pas que ces projets avancent doucement, mais sûrement.
Et en termes d’emplois, cela générerait combien de postes ?
Là est la question ! Je peux vous dire que des dizaines de milliers d’emplois seront créés. Il faut savoir que dans un véhicule, il a y des milliers de références. Chaque référence génère au minimum 50 emplois directs. Chaque entreprise signifie un montage et un organigramme pourvoyeur d’emplois. Cela va d’un directeur au comptable jusqu’aux ingénieurs et autres commerciaux. Là est la valeur ajoutée que nous allons apporter à notre Algérie. Ce n’est pas en faisant du boulonnage ! Le boulonnage signifie zéro emploi, zéro intérêt en termes de contribution et zéro intérêt en termes d’impôt à notre nation. Si on veut être nationalistes, il faut développer l’intégration. Et l’Algérie a tous les moyens pour le faire. Il suffit que nos autorités nous encouragent à travers des avantages fiscaux. Et là, on peut même exporter. Ainsi, il ressort des négociations que nous menons avec nos partenaires qu’il faut produire pour le marché local, mais aussi pour le marché international en utilisant nos réseaux.
Vous voulez dire que le nouveau cahier des charges tombe à point nommé…
Oui ! Il tombe au bon moment ! Ce cahier des charges nous encourage justement à aller de l’avant. Il va professionnaliser le métier de l’automobile. Du coup, il ne restera dans le paysage de l’automobile que les professionnels, les investisseurs, ceux qui aiment leur pays et leur métier. Le bricolage, c’est fini !
Y a-t-il des points qui constitueraient un frein dans ce cahier des charges concernant l’investissement ?
Le seul frein difficile, mais je vous le dis quand même, c’est l’équipement imposé sur la petite voiture. Nous avons des références même en Europe. Cette histoire de 4 airbags sur une petite voiture, c’est beaucoup à mon sens. C’est déjà un grand pas en la dotant de deux airbags. En revanche, les autres équipements de sécurité, comme l’ABS, l’ESP ou autres, je suis parfaitement d’accord. Sur les grosses voitures, le problème ne se pose pas, car ce sont des clients avant-gardistes et qui peuvent se payer 4, 6 ou 8 airbags. Mais pas sur une petite citadine ! Donc, il faut penser au consommateur et aux autres bourses.
Car, la citadine qui était à moins de 1 million de dinars sera vendue à 1 200 000 DA au minimum ! Je ne connais pas beaucoup de gens qui l’achèteront. Du coup, ces derniers vont se rabattre sur l’occasion. Et qui dit marché d’occasion, face à ce fait imposé par la loi, dit flambée des prix.
( à suivre )
Automobile : Omar Rebrab annonce ses grands projets
Toujours aussi professionnel dans sa vision et les projets qu’il manage, intransigeant dès qu’il s’agit de défendre l’économie nationale et l’image de l’Algérie, et convaincu que le succès n’appartient qu’aux investisseurs racés, le patron du pôle Automotive au groupe Cevital, Omar Rebrab, a accepté de répondre à toutes nos questions. à bâtons rompus, il fait une halte sur les acquis du groupe, l’évolution de Hyundai Motor Algérie (HMA) et la montée en puissance de la marque coréenne en Algérie, que ce soit dans le véhicule léger, l’utilitaire, le camion, le bus ou encore les engins de travaux publics. Il abordera ensuite les grands projets, dont une industrie automobile “qui ne fera pas que du boulonnage”, insiste-t-il. Bien mieux, il révélera la teneur d’autres projets puisque cette filiale est appelée à devenir, dans peu de temps, un pôle d’excellence pour bâtir un tissu de sous-traitance qui accompagnera cette industrie, d’une part, et contribuera, d’autre part, à une intégration à hauteur de 40% pour le camion et de 60% pour le bus. Mais aussi pour le véhicule léger, avec les plastiques, le verre, la pièce de rechange et autres accessoires. L’ambition y est, le cœur aussi, M. Rebrab regrette, cependant, que les pouvoirs publics ne développent pas de mesures incitatives pour accompagner les investisseurs, comme il déplore le manque de communication entre les concessionnaires et les sept ministères qui interfèrent dans le secteur de l’automobile. En plus du nouveau cahier des charges, notre interlocuteur met le doigt sur la plaie et interpelle les autorités à mettre fin à l’hécatombe routière.
Liberté : M. Rebrab, vous êtes dans l’automobile depuis plus de 25 ans. Pouvez-vous nous faire le point sur le pôle Automotive, la filière du groupe Cevital, d’autant que vous avez gagné en notoriété et vous êtes, de surcroît, sur d’importants projets ?
Omar Rebrab : D’abord, je vous remercie de m’avoir accordé ce moment pour m’exprimer sur vos colonnes. Il vrai que le groupe Cevital est dans l’automobile depuis plus de 25 ans. On avait commencé, à l’époque, avec la marque Dacia. Comme les voitures qui venaient de Roumanie ne répondaient pas aux normes de sécurité, nous sommes passés directement à la marque Hyundai. Cette marque est déjà à sa 18e année en Algérie. On a démarré, durant la première année, avec un volume de 230 unités. Juste après, nous avons atteint 2 500 unités et, aujourd’hui, nous réalisons une moyenne de 4 000 ventes par mois. Nous le faisons avec un réseau direct de 18 agences et un réseau externe avec 45 agents distributeurs. Avant fin 2015, nous ouvrirons 3 nouvelles succursales à Alger, Blida et Mostaganem.
En 2016, nous allons ouvrir à Tlemcen, Biskra, Béjaïa et Annaba. Ces succursales répondent toutes aux normes des 3S, c’est-à-dire vente, après-vente et pièces de rechange, en sus de la qualité de service et il y aura toute la gamme de Hyundai. Ça, c’est notre premier investissement. Le second projet, que nous négocions avec nos partenaires, concerne une usine de fabrication de camions et de bus pour une marque coréenne, une marque chinoise et une marque européenne. Je dis bien fabrication et non boulonnage.
Et j’insiste là-dessus. C’est notre objectif n°1 aujourd’hui. Il faut savoir que le groupe Cevital a investi dans le domaine du verre plat pour le bâtiment et nous sommes en négociations pour faire de nouveaux équipements pour la partie de l’électroménager et aussi du verre pour l’automobile.
Par ailleurs, le groupe a acquis une aciérie en Italie pour développer des aciers spéciaux et à partir desquels on développera la pièce de rechange automobile, des lames de ressort et de la tôle. Là aussi, on fera de l’emboutissage pour maîtriser toute la partie tôlerie. Cela veut dire que le groupe Cevital développe des projets ambitieux comme l’usine de fabrication de camions et de bus, de pièces de rechange et de tôlerie.
Ce sera pour quand M. Rebrab ? Peut-on connaître une échéance ?
Mes équipes travaillent d’arrache-pied pour avancer. C’est un peu trop tôt pour vous le dire. Car tout dépendra des autorités, des démarches, du site et des négociations avec nos partenaires. Nous sommes en pleines négociations avec nos partenaires coréens et chinois. Et nous sommes en phase de démarrage pour enclencher les négociations avec nos partenaires européens.
Cela veut dire que vous avez bien avancé ?
Je peux vous dire que nous avons très bien avancé. Je peux vous rassurer que les choses vont s’accélérer dans les jours à venir !
Donc, au niveau du pôle Automotive de Cevital, les choses s’accélèrent ?
Je peux vous dire que nous sommes sur plusieurs projets et nous y croyons vraiment à leur faisabilité, leur succès et leur impact sur l’économie nationale. D’ailleurs, je vous révèle que nous sommes aussi sur le développement d’équipements liés à la partie plastique. Nous investirons sur des moules bien définis et qui contribueront à développer la partie liée à l’automobile aussi.
Cela suppose un taux d’intégration énorme si on revoit cette chaîne de projets !
Merci de le dire ! Je peux vous rassurer que le taux d’intégration dans le cas du camion atteindra les 40% et dans le cas du bus, il sera de l’ordre de plus de 60%.
Dans ce cas-là, vous comptez contribuer sensiblement au tissu de l’industrie automobile ?
Exactement ! Je ne vous cache pas que ces projets avancent doucement, mais sûrement.
Et en termes d’emplois, cela générerait combien de postes ?
Là est la question ! Je peux vous dire que des dizaines de milliers d’emplois seront créés. Il faut savoir que dans un véhicule, il a y des milliers de références. Chaque référence génère au minimum 50 emplois directs. Chaque entreprise signifie un montage et un organigramme pourvoyeur d’emplois. Cela va d’un directeur au comptable jusqu’aux ingénieurs et autres commerciaux. Là est la valeur ajoutée que nous allons apporter à notre Algérie. Ce n’est pas en faisant du boulonnage ! Le boulonnage signifie zéro emploi, zéro intérêt en termes de contribution et zéro intérêt en termes d’impôt à notre nation. Si on veut être nationalistes, il faut développer l’intégration. Et l’Algérie a tous les moyens pour le faire. Il suffit que nos autorités nous encouragent à travers des avantages fiscaux. Et là, on peut même exporter. Ainsi, il ressort des négociations que nous menons avec nos partenaires qu’il faut produire pour le marché local, mais aussi pour le marché international en utilisant nos réseaux.
Vous voulez dire que le nouveau cahier des charges tombe à point nommé…
Oui ! Il tombe au bon moment ! Ce cahier des charges nous encourage justement à aller de l’avant. Il va professionnaliser le métier de l’automobile. Du coup, il ne restera dans le paysage de l’automobile que les professionnels, les investisseurs, ceux qui aiment leur pays et leur métier. Le bricolage, c’est fini !
Y a-t-il des points qui constitueraient un frein dans ce cahier des charges concernant l’investissement ?
Le seul frein difficile, mais je vous le dis quand même, c’est l’équipement imposé sur la petite voiture. Nous avons des références même en Europe. Cette histoire de 4 airbags sur une petite voiture, c’est beaucoup à mon sens. C’est déjà un grand pas en la dotant de deux airbags. En revanche, les autres équipements de sécurité, comme l’ABS, l’ESP ou autres, je suis parfaitement d’accord. Sur les grosses voitures, le problème ne se pose pas, car ce sont des clients avant-gardistes et qui peuvent se payer 4, 6 ou 8 airbags. Mais pas sur une petite citadine ! Donc, il faut penser au consommateur et aux autres bourses.
Car, la citadine qui était à moins de 1 million de dinars sera vendue à 1 200 000 DA au minimum ! Je ne connais pas beaucoup de gens qui l’achèteront. Du coup, ces derniers vont se rabattre sur l’occasion. Et qui dit marché d’occasion, face à ce fait imposé par la loi, dit flambée des prix.
( à suivre )
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