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Quel avenir pour tamazight ?

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  • Quel avenir pour tamazight ?

    Dix ans après l’introduction au forceps de tamazight dans le système éducatif et 4 ans après sa consécration comme langue nationale, en réponse, timide et frileuse, aux sanglants évènements du Printemps noir, tamazight est encore, officiellement, à la recherche d’une graphie.

    Les caractères latins, arabes et tifinah ont, certes, leurs partisans plus ou moins nombreux déployant légitimement à chaque occasion qui leur est offerte leurs batteries d’arguments techniques, politiques et idéologiques mais, pour certains, en marge de la tradition consacrée depuis quelques décennies au profit des caractères latins complétés par des emprunts aux caractères grecs effectués par Mouloud Mammeri dans sa grammaire intitulée Tajerrumt.

    C’est d’ailleurs ce système de transcription amélioré par l'Inalco, qui est actuellement en usage chez les enseignants de tamazight en Kabylie. Le pouvoir qui pèse lourdement dans la bataille autour de la graphie joue, par conséquent, sur du velours discréditant la langue et ses chauds partisans décourageant, par ailleurs, les apprenants, essayant en définitive de reprendre d’une main ce qu’il a été contraint de céder de l’autre.

    Cette question de graphie qui semble pourtant tranchée dans la pratique, selon certains enseignants et spécialistes, par les travaux de recherche scientifique et par la production, riche et variée notamment des 50 dernières années, reste toujours pendante aux yeux du pouvoir politique. Elle lui sert, avec entre autres prétextes, la diversité des parlers, d’argument pour retarder la mobilisation des moyens indispensables à la revalorisation et la standardisation de cette langue qui plonge ses racines dans l’histoire plusieurs fois millénaire du Maghreb en général et de l’Algérie en particulier. Voilà, soit dit en passant, qui devrait donner à réfléchir à certains idéologues de l’authenticité réductrice aux dimensions arabe et islamique de la personnalité nationale.

    C’est pour tenter de mettre un terme à cette question récurrente et à l'équivoque volontairement entretenue par le pouvoir sur les capacités intrinsèques de tamazight de refléter tous les aspects de la modernité que l’association des enseignants de tamazighit de Tizi-Ouzou a organisé deux journées d’étude sur le choix de la graphie et plus généralement sur l’aménagement de tamazight.

    Pour ce faire, elle a fait appel à des spécialistes parmi lesquels figurent des linguistes, des praticiens, des enseignants des départements de langue et culture amazighes de Béjaïa et de Tizi- Ouzou, le SG du Haut- Commissariat à l’amazighité, le directeur du CNPLET, des producteurs et des étudiants. Deux journées pleines au cours desquelles les participants ont entendu 12 communications tantôt strictement académiques parfois terre à terre, par moments politico- idéologiques suivies d’intenses débats qui ont fait le tour de la question sur tous les plans.

    Presque tous, et malgré les différences d’approches et de points de vue, ont opté pour la graphie latine. Leurs recommandations ne laisse place à aucune équivoque à cet égard. “Les participants aux journées d’étude considèrent que l’usage a tranché en faveur de la graphie latine. Il est recommandé l’organisation de rencontres pour la résolution des problèmes en suspens dans le cadre de la graphie latine.”

    Au plan de l’enseignement, il est recommandé la généralisation de l’enseignement de tamazight dans les établissements où des cours sont dispensés en attendant l’ouverture de nouvelles divisions pédagogiques là où l’enseignement ne s’est pas encore concrétisé. L’ouverture de l’UFC à la formation des enseignants et le recrutement des diplômés sortant des départements de langue et culture amazighes, la révision à la hausse du coefficient et du volume horaire figurent également parmi les recommandations des participants proposant entre autres la suppression du caractère facultatif de l’enseignement de tamazight ainsi que de l'autorisation des parents...

    Au plan de la terminologie les participants demandent la création de commissions de terminologies spécialisées pour l’environnement, la justice et les massmédias... et l’organisation d’une rencontre autour de l’homogénéisation du lexique scolaire.

    Pour finir, on demande d’encourager les productions écrites et audiovisuelles, ainsi que la traduction d’œuvres universelles vers tamazight.

    Par le soir

  • #2
    Cette question de graphie qui semble pourtant tranchée dans la pratique, selon certains enseignants et spécialistes, par les travaux de recherche scientifique et par la production, riche et variée notamment des 50 dernières années, reste toujours pendante aux yeux du pouvoir politique. Elle lui sert, avec entre autres prétextes, la diversité des parlers, d’argument pour retarder la mobilisation des moyens indispensables à la revalorisation et la standardisation de cette langue qui plonge ses racines dans l’histoire plusieurs fois millénaire du Maghreb en général et de l’Algérie en particulier. Voilà, soit dit en passant, qui devrait donner à réfléchir à certains idéologues de l’authenticité réductrice aux dimensions arabe et islamique de la personnalité nationale.
    Ce n'est certe pas un pouvoir inculte et dictatorial incarné par un Boutef qui va contribuer à la consécration et à la promotion de la première langue parlée en Algérie!
    Quand on voit le respect qu'a ce pouvoir vis à vis du peuple, on peut se faire une idée précise de celui qu'il peut avoir pour une langue quand bien même serait-elle le socle de l'identité Algérienne!
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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    • #3
      Hbenamara: "Ce n'est certe pas un pouvoir inculte et dictatorial incarné par un Boutef qui va contribuer à la consécration et à la promotion de la première langue parlée en Algérie!"

      Ah si seulement le pouvoir algérien avait été une dictature ou régnerait l'autorité et l'ordre c'aurait été à mes yeux l'idéal. Appeler la présidence de Bouteflika "un pouvoir inculte et dictatorial" ne correspond vraiment pas à la réalité du pouvoir en Algérie. Au cours des elections qui ont vu l'election de Bouteflika acquérir plus de 80 % des voix, j'etais moi même observateur dans un bureau de vote dans un consulat algérien à l'etranger et je pourrais jurer sur le saint Coran que ce pourcentage correspondait vraiment à la réalité.

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      • #4
        Ah si seulement le pouvoir algérien avait été une dictature ou régnerait l'autorité et l'ordre c'aurait été à mes yeux l'idéal. Appeler la présidence de Bouteflika "un pouvoir inculte et dictatorial" ne correspond vraiment pas à la réalité du pouvoir en Algérie. Au cours des elections qui ont vu l'election de Bouteflika acquérir plus de 80 % des voix, j'etais moi même observateur dans un bureau de vote dans un consulat algérien à l'etranger et je pourrais jurer sur le saint Coran que ce pourcentage correspondait vraiment à la réalité.
        Il ne suffit pas de gagner les elections .
        Il y a une tache à accomplir ensuite.
        " Pour une algérie meilleure et une democratie majeure "
        Matoub lounes.
        Ma d lebher asma'aa yeqqar, Tamazight assen a tt-nag°i ... (Quand la mer sera devenue désert, ce jour-là nous refuserons tamazight)

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        • #5
          ....................
          Dernière modification par bauréal, 06 décembre 2006, 15h14.

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          • #6
            Quel avenir pour un dialecte qui ne tire sa légitimité que d’un passé fragmenté et qui cherche encore à s’édifier en système linguistique structurellement stable ?
            Ben oui tant que tamazight ne sera pas reconnu en tant que tel en algérie, elle n'appartiendra qu'au passé. Dire que l'algérie ne doit pas reconnaître tamazight parce qu'elle " ne tire sa légitimité que d'un passé fragmenté" c'est comme dire que les turcs ne doivent pas entrer en europe parce qu'ils ne sont pas européens
            Ma d lebher asma'aa yeqqar, Tamazight assen a tt-nag°i ... (Quand la mer sera devenue désert, ce jour-là nous refuserons tamazight)

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            • #7
              ....................
              Dernière modification par bauréal, 06 décembre 2006, 15h14.

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              • #8
                bauréal
                Quel avenir pour un dialecte qui ne tire sa légitimité que d’un passé fragmenté et qui cherche encore à s’édifier en système linguistique structurellement stable ? C’est une blague ! Le kabyle est un dialecte domestique, qui ne constitue de « langue vivante » que dans le cadre de la médiocre vie politique algérienne. Quand le corpus en découlant dépassera le cadre générique des contes, chansonnettes et pamphlets politiques, on pourra décemment le proposer comme langue.


                je crois que là tu as vraiment un problème! Tamazight n'est pas confiné à la seule kabylie, mais à tout le maghreb, ce n'est pas parceque les populations berbère du Rif ont été massacrées systèmatiquement par le régime féodal marocain qu'elles n'existent pas au contraire, zid les chaouiya , les mozabites, les touareg! il s'agit d'une langue et non pas d'un dialecte! LOUGHA WA LIYESSET LA3DJA.

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                • #9
                  cette question risque de devenir semblable à celle qu'on se pose à propos de l'oeuf et de la poule(qui est venu le premier?) et ça de facon systematique.
                  pour les deux langue que sont l'arabe et le t'amazighe(pour le Francais , on sait que ce n'est pas sa place, mais trop lâche pour le dire), on se la pose.
                  le parlé t'amazighe , chacun dit non! laquel on parle!! ce n'est pas possible! de parler une langue vieille de plusieurs millier d'années. . .etc etc, comme si ces argument suffisé à eux même.

                  un chose est sûr pour moi, la langue Amazighe est la langue de mes ancetre, de mes pères de mes frères et de mes enfants.(même si je suis arabo-Francophone) je ferai tout pour que mes enfants l'apprennent.

                  et à mes yeux et celui de tous(du moin, pour ceux qui se sont donner la peine de regardé de plus prés), c'est le Kabyle qui est pris comme langue de référence (désolé de dire ça, mais! je dis ça pour ceux qui ne le savent pas encore)
                  Dernière modification par bariza, 05 décembre 2006, 06h33.
                  En parlant, je change. Il n'est pas possible que je parle si ce n'est pour changer, à moins que je ne parle pour rien dire; mais dire, c'est changer et être conscient qu'on change.

                  la resposabilité de l'écrivain de Jean-paul Sartre

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                  • #10
                    Louali

                    Totalement d'accord avec toi, une dictature est un pouvoir megalo, un pouvoir qui n'accepte pas l'opposition, par contre il a une fierté (Sadam, Boumedienne, ..), notre pouvoir est un gang de voyeux, voleurs, corrompus, pourris, .. Et les mots sont simples.

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                    • #11
                      bauréal

                      bauréal : Tu l'accepte ou tu le refuse, je suis algérien arabophone qui ne parle pas le tamazight, et en habitant dans un petit village à l'ouest avec à peine un 0.1 % de kabyle, et je peux te dire que tant que l'Algérie ne traite pas ce cas d'une façon honnête, fiere, juste, .. on aura toujours des problèmes. Tamazight est la langue de notre patrie, on est dans un pays ou on a trois langues (Arabe, Tamazight, Français), ce qu'il nous faut au bled, c'est des gens intelligents, de bonne volonté pour trouver un moyen de cohabitation pacifique entre ces langues. Je suis fier d'être d'un pays ou 2 langues sont parlés (Arabe, Tamazight), quand j'entends le tamazight même si je le comprends pas, j'ai une certaine fierté et une certaine affection, ça fait partie de ma culture(à moi), peut être lointaine(pour moi, hades), mais mon pays, dans le coin ou je reste, la terre ou je suis né (les mettres carrés) a vecu une periode ou on parlait que cette langue. Donc, il faut arrêter de faire la sourde oreille, et rendre justice à cette langue que l'Algérie a tant meprisé pendant une certaine période.

                      Pourquoi cette peur de la diversité, peur des femmes libres, la peur de la liberté, quand je lis ce forum, je constate que qq uns ont le vertige devant ce genre de valeurs !!!


                      Ce qui m'ennerve le plus dans cette histoire, vient du fait que les gens qui refusent de proumouvoir la langue tamazight font le nid de la division au sein du pays, ils veulent faire de l'Algérie un pays très fragile, imaginons un jour des US envoyer leurs boys en Algérie, ils ont des methodes très simples, ils envoient les consultants "Alors, ou sont les ethnis différentes ? Ah, il y'a les kabyles, les chawi, les touareg, les arabes, . OK, on va discuter avec les bereberes "Vous ne pensez pas que les arabes vous persecutent, votre langue la langue de votre patrie est meprisé, alors vous ne voulez pas prendre votre independance ?" (certes, il s'agit d'une fiction qui a marché dans beaucoup de pays).


                      Je m'addresse à tous ceux qui ont foutu le pays dans l'état actuel, ceux qui refusent la liberté : C'est fini, laissez nous vivre, cedez la place à des gens plus compétents, l'Algérie est un grand pays complexe, ou pour un grand pays, et qui est complexe, il faut des grands hommes.



                      PS :bauréal, ce message n'est pas pour toi precisement, mais pour les gens qui ont une certaine vision. Je suis désolé, le ton n'est pas courtois, parce que je fais partie des gens qui souffrent de voire leurs pays degringoler, je fais fais partie des gens qui ont honte de parler de l'Algérie devant les autres, surtout que lorsqu'on discute avec des américains, des israeliens, des français pour critiquer, ils ne retournent la question "Et votre pays monsieur ?"
                      Dernière modification par HadesDZ, 05 décembre 2006, 11h01.

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                      • #12
                        Hadesdz

                        Cela fait bien plaisir de voir qu'il existe beaucoup d'algériens qui sont pour la diversité culturelle et qui ne renie pas l'histoire d'Algérie.
                        Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                        • #13
                          @Louali

                          Ah si seulement le pouvoir algérien avait été une dictature ou régnerait l'autorité et l'ordre c'aurait été à mes yeux l'idéal.
                          Nous ne partageons pas le même idéal! Heureusement!
                          "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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                          • #14
                            Hbenamara

                            Louali a juste oublié que l'Algérie a connu la dictature sous Boumediène. C'est vrai que la sécurité y était meilleure mais au prix d'arrestations arbitraires et surtout un muselement totale de l'opposition. Certains sont persuadés que les algériens (les maghrébins en général) ont besoin d'une main de fer pour être gouvernés. Comme si nous étions encore des êtres non civilisés qui auraient besoin d'un fouet et d'un maitre pour nous diriger. Pourtant le temps des colonies me semblait terminé.........
                            Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                            • #15
                              Zwina

                              Zwina : C'est du relativisme, je préfere une dictature avec ses avantages, que le système qu'on a actuellement, que les inconvénients sans avoir les avantages, democratie sans democratie, et dictature sans fierté ni gros travaux.

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