Enquète (Mardi 19 Décembre 2006)
Enquête sur un phénomène qui prend de l’ampleur
Quand les algériennes découvrent la chirurgie esthétique
Sous l’emprise d’un matraquage médiatique, beaucoup d’Algériens et d’Algériennes découvrent les bienfaits et, parfois, les miracles de la médecine et de la chirurgie esthétiques. Si l’intérêt de la gent féminine est bel et bien établi pour la beauté, ce qui représente 80% des consultations, les hommes aussi n’hésitent plus à corriger certaines imperfections. Spécialités en pleine expansion, la médecine et la chirurgie esthétiques connaissent une demande grandissante. Des praticiens en témoignent.
Botox (toxine botulique), lifting, greffe de cheveux, liposuccion, mésothérapie, produits de comblement, augmentation et réduction mammaire…, la médecine esthétique n’a plus de secret pour les Algériens. Et même si on est bien loin du Brésil, des États-Unis, de la France, de l’Italie, de l’Espagne, du Liban et autres pays du Golfe et même des voisins tunisiens et marocains en matière de demande, cette dernière est en plein essor en Algérie.
Relooking extrême et autres émissions où tous les miracles sont possibles nous ont rattrapés au détour d’une ouverture médiatique qui ne dit pas son nom, les chaînes étrangères sont entrées bon gré mal gré dans tous les foyers. Ce qui relevait hier du tabou s’installe petit à petit dans l’Algérie d’aujourd’hui, société de consommation en perpétuelle mutation. Veiller sur son bien-être, son apparence et sa beauté est désormais une culture dont on ne s’en cache plus.
Les instituts de beauté poussent comme des champignons dans la capitale comme dans les autres grandes villes du pays, certains représentants de grandes firmes de cosmétiques. Et la demande en la matière suit forcément.
Mais face aux petits soins épidermiques proposés par ces instituts ou en vente dans les pharmacies, à des prix assez élevés et dont le résultat n’est pas forcément assuré, d’autres méthodes sont proposées par des médecins spécialistes. Les résultats d’une petite injection de toxine botulique ou un léger lifting sont immédiats et simplement spectaculaire. Et là encore les femmes ne disent pas non.
Et si l’autonomie financière de la femme qui a investi le marché du travail est un des facteurs encourageants, la demande sur ce type de médecine et de soins, le poids du regard de la société l’est peut-être plus. Car avoir recours à ce type de médecine n’est pas forcément le signe d’un refus de vieillissement ou d’une obsession de beauté, mais plutôt une nécessité pour mieux s’adapter à une société de plus en plus exigeante, notamment par rapport à l’aspect physique. “Le regard que porte la société sur l’individu est un facteur déterminant de son comportement mais aussi de son psychique. C’est pourquoi nous recevons beaucoup d’adultes qui veulent se débarrasser des cicatrices de l’acné d’adolescence ou autres problèmes qui ont un impact sur leur vie”, dira le Dr Oughanem, dermatologue. Une personne dont l’aspect physique est acceptable, voire une personne belle, est plus avantagée qu’une autre qui l’est moins, affirment les sociologues.
L’Algérie n’échappe pas à la règle. Notre pays, où la chirurgie réparatrice a toujours existé, parce que très liée à un besoin thérapeutique, reconstituer un organe perdu ou endommagé par un accident, connaît depuis quelques années un plus grand intérêt pour tout ce qui est esthétique. Même si on reste très en retard par rapport à la demande dans d’autres pays. Un retard causé par une grande polémique sur la place de la médecine et la chirurgie esthétiques dans notre société.
Entre le pour et le contre, ce sont toutes les valeurs religieuses, culturelles et socioéconomiques des Algériens qui font surface. “Notre religion n’admet pas qu’on change son apparence, sauf en cas de besoin majeur comme les brûlures ou les accidents”, soutiennent certains, alors que d’autres personnes ne trouvent aucun mal à apporter une touche d’éclat à leur visage ou à se débarrasser de quelques graisses, qui peuvent constituer un danger sur la santé. “On ne peut pas toujours dire que la médecine et la chirurgie esthétiques relèvent de la fantaisie, car parfois elles sont étroitement liées à la santé. Et l’Algérie, comme tous les pays du monde, subit la grande médiatisation de la médecine et de la chirurgie esthétiques”, dira le professeur Ilouze, invité d’honneur du 4e Congrès de médecine esthétique en Algérie.
Par :Wahiba Labrèche
Liberté
Enquête sur un phénomène qui prend de l’ampleur
Quand les algériennes découvrent la chirurgie esthétique
Sous l’emprise d’un matraquage médiatique, beaucoup d’Algériens et d’Algériennes découvrent les bienfaits et, parfois, les miracles de la médecine et de la chirurgie esthétiques. Si l’intérêt de la gent féminine est bel et bien établi pour la beauté, ce qui représente 80% des consultations, les hommes aussi n’hésitent plus à corriger certaines imperfections. Spécialités en pleine expansion, la médecine et la chirurgie esthétiques connaissent une demande grandissante. Des praticiens en témoignent.
Botox (toxine botulique), lifting, greffe de cheveux, liposuccion, mésothérapie, produits de comblement, augmentation et réduction mammaire…, la médecine esthétique n’a plus de secret pour les Algériens. Et même si on est bien loin du Brésil, des États-Unis, de la France, de l’Italie, de l’Espagne, du Liban et autres pays du Golfe et même des voisins tunisiens et marocains en matière de demande, cette dernière est en plein essor en Algérie.
Relooking extrême et autres émissions où tous les miracles sont possibles nous ont rattrapés au détour d’une ouverture médiatique qui ne dit pas son nom, les chaînes étrangères sont entrées bon gré mal gré dans tous les foyers. Ce qui relevait hier du tabou s’installe petit à petit dans l’Algérie d’aujourd’hui, société de consommation en perpétuelle mutation. Veiller sur son bien-être, son apparence et sa beauté est désormais une culture dont on ne s’en cache plus.
Les instituts de beauté poussent comme des champignons dans la capitale comme dans les autres grandes villes du pays, certains représentants de grandes firmes de cosmétiques. Et la demande en la matière suit forcément.
Mais face aux petits soins épidermiques proposés par ces instituts ou en vente dans les pharmacies, à des prix assez élevés et dont le résultat n’est pas forcément assuré, d’autres méthodes sont proposées par des médecins spécialistes. Les résultats d’une petite injection de toxine botulique ou un léger lifting sont immédiats et simplement spectaculaire. Et là encore les femmes ne disent pas non.
Et si l’autonomie financière de la femme qui a investi le marché du travail est un des facteurs encourageants, la demande sur ce type de médecine et de soins, le poids du regard de la société l’est peut-être plus. Car avoir recours à ce type de médecine n’est pas forcément le signe d’un refus de vieillissement ou d’une obsession de beauté, mais plutôt une nécessité pour mieux s’adapter à une société de plus en plus exigeante, notamment par rapport à l’aspect physique. “Le regard que porte la société sur l’individu est un facteur déterminant de son comportement mais aussi de son psychique. C’est pourquoi nous recevons beaucoup d’adultes qui veulent se débarrasser des cicatrices de l’acné d’adolescence ou autres problèmes qui ont un impact sur leur vie”, dira le Dr Oughanem, dermatologue. Une personne dont l’aspect physique est acceptable, voire une personne belle, est plus avantagée qu’une autre qui l’est moins, affirment les sociologues.
L’Algérie n’échappe pas à la règle. Notre pays, où la chirurgie réparatrice a toujours existé, parce que très liée à un besoin thérapeutique, reconstituer un organe perdu ou endommagé par un accident, connaît depuis quelques années un plus grand intérêt pour tout ce qui est esthétique. Même si on reste très en retard par rapport à la demande dans d’autres pays. Un retard causé par une grande polémique sur la place de la médecine et la chirurgie esthétiques dans notre société.
Entre le pour et le contre, ce sont toutes les valeurs religieuses, culturelles et socioéconomiques des Algériens qui font surface. “Notre religion n’admet pas qu’on change son apparence, sauf en cas de besoin majeur comme les brûlures ou les accidents”, soutiennent certains, alors que d’autres personnes ne trouvent aucun mal à apporter une touche d’éclat à leur visage ou à se débarrasser de quelques graisses, qui peuvent constituer un danger sur la santé. “On ne peut pas toujours dire que la médecine et la chirurgie esthétiques relèvent de la fantaisie, car parfois elles sont étroitement liées à la santé. Et l’Algérie, comme tous les pays du monde, subit la grande médiatisation de la médecine et de la chirurgie esthétiques”, dira le professeur Ilouze, invité d’honneur du 4e Congrès de médecine esthétique en Algérie.
Par :Wahiba Labrèche
Liberté
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