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Des affrontements et une ville sous tension

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  • Des affrontements et une ville sous tension

    Bonsoir
    Source : Le Quotidien d'Oran
    Un véritable cauchemar a été vécu, hier, aux alentours du tribunal de Aïn M’lila, une commune de la wilaya de Oum el Bouaghi, qui aura frisé le drame à chaque montée de fièvre, lors d’une journée pourtant glaciale.


    Et pour cause, la contestation des habitants - qui se comptaient par centaïnes - de Ouled Zaïd , une localité distante d’une dizaïne de kilomètres de la ville de Aïn M’lila, commençant presque timidement tôt le matin devant la brigade de gendarmerie, s’est transformée, à mesure que la journée avançait, en véritable déferlante à laquelle les grands renforts de gendarmerie et de police anti émeute ne pouvaient opposer, aux environs du tribunal, que des charges de plus en plus musclées.
    L’entrée dans la ville de Aïn M’lila, vers 7 heures du matin, des premiers véhicules lourds et légers pleins à craquer de jeunes et moins jeunes du douar de Ouled Zaïd qui avaient défrayé, rappelons-le, la chronique il y a presque un mois et demi, n’augurait rien de bon. Ils étaient munis, qui d’un gourdin, qui d’une barre de fer, mais ce qui retenait surtout l’attention, c’était les frondes accompagnées de grosses pierres, que tenaient des dizaïnes de maïns. Trente-quatre des leurs allaient être présentés en cette matinée devant le juge d’instruction près le tribunal de Aïn M’lila. La gendarmerie nationale les avaient convoqués pour ce samedi. Ils avaient été arrêtés et entendus par la gendarmerie lors des événements ayant secoué la localité de Oued Zaïd , il y a un mois et demi, quand fut décidé par les autorités compétentes le redémarrage des carrières se trouvant à proximité. L’affrontement fut très violent puisque les habitants de Ouled Zaïd s’opposant violemment aux forces de l’ordre avaient incendié, à l’époque, cinq véhicules, dont un léger de l’APC de Aïn Mlila, un camion d’une entreprise publique et un camion de la gendarmerie. Les pertes avaient été estimées à près de deux milliards de centimes. Hier, les forces de l’ordre avaient prévu un éventuel débordement et ce n’est donc pas sans raison que la police avait bouclé un large périmètre entourant le tribunal de Aïn M’lila. On comptait, aux alentours de huit heures du matin, entre 70 et 80 policiers qui empêchaient toute circulation près de l’édifice de la justice.
    Les habitants de Ouled Zaïd commencèrent alors à affluer vers l’endroit. Dix, vingt, cent, en un laps de temps, c’est une foule immense menaçante voulant coûte que coûte libérer les trente-quatre personnes se trouvant déjà à l’intérieur du tribunal, du moins influer sur la décision du parquet. Ces personnes avaient été déjà escortées par les gendarmes depuis la brigade qui se trouve à près de cinq cents mètres. Un premier mouvement de foule fut repoussé sans grande difficulté par le cordon de sécurité de la police. Mais c’était en fait le début des hostilités. En une sorte de démonstration de force des jeunes de Ouled Zaïd commencèrent par barrer la route à l’aide de grosses pierres et de pneus usagés auxquels ils mirent le feu.
    Les autorités ne tardèrent pas à réagir à cette menace et c’est en grands contingents que les brigades anti émeutes de la police et de la gendarmerie affluaient. Vers dix heures du matin, on comptait dans un rayon de deux cents mètres, près de 500 agents des forces de l’ordre. Un camion muni de pelle mécanique, Aïnsi qu’un autre muni d’une lance à eau ne tardèrent pas à arriver. Les jeunes survoltés commencèrent par lancer des pierres à coups de fronde vers les policiers et gendarmes. Ces derniers chargèrent, en lançant des bombes lacrymogènes pour les disperser. Deux jeunes sont blessés. L’ambulance arrive. Ils sont aussitôt évacués vers l’hôpital de Aïn M’lila. La pluie de grosses pierres reprit de plus belle. Les gendarmes protégés par leurs boucliers commencèrent à leur tour par lancer des pierres en direction des manifestants. La foule est débordée, par les côtés, par les gendarmes. Les forces de l’ordre arriveront à disperser le rassemblement compact, non sans mettre la mAïn sur les retardataires. Mais cette offensive ne sera pas sans dégâts. Les blessés se comptaient par dizaïnes dans les rangs de la foule, mais sans gravité du moins le croyons-nous. Car, beaucoup de blessés ne pouvaient aller à l’hôpital, de peur d’être identifiés. Par contre, le bilan est déjà significatif dans les rangs des forces de l’ordre. Quatre gendarmes et trois policiers sont sérieusement blessés.
    Ils sont aussitôt évacués vers l’hôpital par ambulance. Un des éléments des brigades anti émeutes a été atteint, malgré son casque de protection, on ne sait trop comment, en plein visage par une pierre, un autre avait la mâchoire inférieure fracturée, un troisième avait été atteint au genou et un quatrième a reçu une pierre en plein bas ventre. A midi, le camion-pelle entra en scène suivi du camion muni de la lance à eau. A coups de bombes lacrymogènes, les forces de l’ordre finirent par faire reculer la foule loin du tribunal. On apprendra que quinze manifestants ont été arrêtés. Stationnés à près de trois cents mètres du tribunal, les manifestants se calmèrent, donnant l’impression d’observer une trêve. Puis sans avertir, ils se déplacèrent en masse vers le siège de la mairie de Aïn M’lila, situé tout près de la prison. Les forces de l’ordre craignant le pire leur emboîtèrent le pas pour aussitôt constituer un cordon sécuritaire impressionnant autour de l’édifice municipal et la prison. Au tribunal, les auditions des personnes impliquées dans les émeutes d’il y a un mois et demi continuaient. Vers les coups de 14 heures, en petites grappes, des habitants de Ouled Zaïd regagnaient les alentours du tribunal. Vers quinze heures, ils sont près de deux cents à stationner à 300 mètres de l’édifice, faisant face à un impressionnant dispositif des forces de l’ordre. Le reste des manifestants se trouvait toujours près de la prison.
    C’est le calme. Mais, la précarité de la situation reste toujours omniprésente. On est dans l’attente de la décision du parquet. Vers dix-sept heures, les échos qui parvenaient du tribunal faisait état de l’interruption de l’audition des personnes impliquées dans les événements d’il y a un mois et demi de Ouled Zaïd. Renseignement pris, ce sont les quinze personnes, dont deux mineurs, qui avaient été arrêtées au courant de la journée, qui allaient être présentées devant le juge d’instruction. Dix-sept heures passées, c’est toujours le calme aux environ du tribunal. Un peu plus tard, il est annoncé que les quinze personnes arrêtées ont été relâchées.
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