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Les harkis font de la résistance

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  • Les harkis font de la résistance

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    Taoues Titraoui (à droite). D. R.

    «Pourquoi essayer de résoudre un problème ? Dissolvez-le ! Trempez-le dans une solution saline de mépris et d’indifférence.» (Henry Miller).

    Une fille de harki, de sinistre mémoire, élue locale, membre du Haut conseil des rapatriés pieds-noirs, tente de récupérer la lutte des résistants Kouider et Mokhtar Al-Titraoui, père et fils, plus particulièrement le fils Mokhtar, dont la tête est toujours conservée dans un emballage qui évoque une boîte à chaussures au Muséum de Paris. Elle en a fait sans vergogne ses propres aïeuls, ses papys, toute honte bue, par filiation directe et à bon marché, le web et Google aidant. Pour combler le vide, son identité flétrie et ses racines corrompues. De quoi faire retourner notre un million et demi de martyrs dans leur tombe.

    Voici le texte qui raconte cette affaire, dont je ne transcris pas l’Url pour ne pas lui faire de publicité gratuite : «Taoues Titraoui souligne que deux de ses aïeux, Kouider Al-Titraoui et son fils Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui, avaient combattu aux côtés de Cherif Boubaghla, qui au milieu du XIXe siècle avait lancé une révolte dans le Djurdjura, en Basse-Kabylie. En 2011, le crâne de Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui avait été découvert parmi d’autres, dont celui de Cherif Boubaghla dans une salle du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.»

    Cette affirmation est sans consistance. Il s’agit d’une flagrante tentative de récupération idéologique d’un pan de l’histoire algérienne par cette élue locale, auquel les harkis tentent de s’assimiler avec peine.

    Bouscarin, «l’homme à la musette»

    Voici un exemple pour comprendre comment naissent et s‘établissent certains pseudonymes. Des sobriquets ou des kounias factices ont parfois été forgés par la «rouerie» algérienne, par souci de moquerie. Ils concernent des officiers supérieurs français aux premiers temps de la colonisation.

    Le lieutenant-colonel Bouscarin, un métis né en Guadeloupe, fut affecté dans l’Oranais, où il se montrait, dit-on, juste envers les autochtones. Ce nom, Bouscarin, fut transformé en Bou-chkara (l’homme au sac) par les autochtones algériens. Peltingeas, à son tour, fut surnommé Bou-Lendjas (l'homme à la poire). Le commandant Boissonnet devint Bou-Senna (l'homme à la dent) pour les populations indigènes. Beauprêtre, le bourreau des populations de la Kabylie, qui périt dans les combats du 8 avril 1864, annonciateurs de l’insurrection des Ouled Sidi Cheikh, fut surnommé Bou-Berrit (l’homme à la diarrhée), berrit caractérisant la colique ou la dysenterie en arabe algérien.

    La kounia, l’ism, la nisba et le laqab

    Al-Titraoui n’est pas un patronyme dans le sens traditionnel du terme, il s’agit d’un simple pseudonyme d’appartenance à un lieu, un terme géographique. Le pseudonyme fait partie de la kounia coutumière qui fut durant des siècles en usage chez les anciens Arabes.

    La forme de kounia dont est fait Al-Titraoui est un simple pseudonyme, un surnom, un sobriquet, qui était utilisé au sein des populations arabes dans l’ancien temps. Son usage n’est plus obligatoire dans le monde arabe moderne depuis l’avènement de la transcription de l’identité à l’état civil, qui permet de reconnaître administrativement une personne au sein de la société. De nos jours, il suffit de se présenter à la mairie pour avoir la confirmation de notre identité ; les amis, les voisins, le bureau, les relations, la sécurité sociale, les impôts, tout le monde nous connaît. Cela n’était pas le cas au cours du moyen-âge arabe. L’emploi de lakounia dérivait d’une recommandation qui remonte au Prophète.

    Le Cherif Boubaghla, de son vrai nom Mohamed Lemdjed Ben Abdelmalek, était également appelé Bou-Seïf (Abou-Seïf, le possesseur de l’épée, l’homme à l’épée, l’écuyer, par extension le chevalier, le preux), sobriquet bien plus valorisant sur le plan social, que celui de père de la mule. Boubaghla, une fois tournée la page du souk des Aït Abbas, se mua en moul es-sa’a (le maître de l’heure), comme le furent Boumaza et d’autres chefs insurgés qui avaient choisi de se nommer Mohamed Ben Abdallah.

    En tant qu’insurgés issus du mouvement Derkaoua, les Mohamed Ben Abdallah sont dispensés du port du nom de leurs aïeux. Il n’y a aucune indication du nom du père, qui est ainsi voilé. Ce sont des clandestins ténébreux, qui pour éviter des ennuis prévisibles aux membres de leur famille, se dissimulent sous une identité spécifique qui sera adoptée par toute une génération d’agitateurs.

    L'origine parentale ou nisba, c’est-à-dire la source des noms de famille, est renfermée dans une sorte de livret de famille ambulant. C’est ainsi qu’une personne de culture arabe, dans les temps anciens, transportait avec elle, pour ainsi dire, son livret d’état civil verbal intégral, sans avoir à l’enregistrer auprès de qui que ce soit. Il suffisait alors de deux témoins pour confirmer l’identité de la personne.

    Ces insurgés n’ont pas de nom, ism, qui correspond au prénom en usage obligatoire de nos jours à l’identification d’une personne. Le djihad dispense Boubaghla du laqab qui équivaut au nom de famille, il n’a pas la filiation ou nasab qui précise la parenté qui s’énonce en arabe sous la forme ben eti (fils de).

    Le grand mystique Abou Al-Hassan Al-Chadli avait pour patronyme complet Abou Al-Hassan Ali Ben Abdallah, Ben Abdel Djabbar Al-Maghribi. Dans la péninsule ibérique, la cohabitation linguistique et culturelle arabo-espagnole a laissé des traces indélébiles dans la désignation des personnes. Le dernier substantif, Al-Maghribi, qui figure dans le nom d’Abou Al-Hassan Al-Chadli, s’écrit à la suite de la kounia, de la filiation et de la descendance, il indique le lieu d’origine géographique.

    Ben Seddiq

    Kouider Ben Mhammed ben Seddiq ben Ferhat, dit Al-Titraoui, est le descendant de Moulay Idriss. Un de ses ancêtres, Sidi Bouzid, est le bâtisseur du ksar portant son nom. Celui-ci fut élevé au nord-ouest du djebel Amour. Son père, Si Mhamed Ben Seddiq, fut un disciple de la confrérie des Yousfiya, avant de s'affilier à l’ordre du Cheikh Ahmed Al-Tidjani (né en 1150 de l'hégire, 1737/38 de J.-C.).

    Titraoui comme on dirait Ouahrani (originaire d’Oran), ou encore Kbayli (originaire de la Kabylie), Breton (de la Bretagne) ou Albigeois (d’Albi), Corse, Toulonnais, etc.

    Le substantif Al-Titraoui désigne ainsi l’origine géographique d’une personne, il signale plus précisément que telle ou telle personne est originaire du Titteri, c'est-à-dire de la région de Médéa, ou de Sour Al-Ghozlane (Aumale), de Berrouaghia, de Djelfa ou de Boghari, localités situées entre l'Atlas tellien au nord et l'Atlas saharien au sud. Al-Titraoui peut donc s’appliquer à tous les natifs des Hauts-Plateaux algériens, sans exception.

    Le nom Al-Titraoui père et fils, Kouider et Mokhtar, est un nom de guerre, un simple sobriquet, une kounia, comme celle portée par Mohamed Lemdjed Ben Abdelmalek, autrement dit Boubaghla. Les résistants de la lutte d’indépendance 1954-1962 se séparaient de leur identité administrative au maquis, pour se revêtir d’un nom de guerre, afin d’éviter des ennuis prévisibles aux membres de leur famille.

    Repentir tardif ou remords déviés

    Moralité : cette tentative de récupération de la lutte de Mokhtar et Kouider Ben M’hamed Ben Seddiq surnommés Al-Titraoui, qui combattirent les Français et leurs supplétifs indigènes dans les années 1840, indiquerait-elle en filigrane une repentance intérieure ou quelque résipiscence tardive de la part de cette fille de harki ? Ou bien est-ce une forme langoureuse de repentir ou de remords déviés, pour esquiver les avanies avilissantes de l’histoire subies par ces stipendiés ?

    Cela n’empêcha pas cette fille de harki de déposer en mars 2002 avec son époux, un pied-noir natif de Bab El-Oued, 13 plaintes contre X, et 30 autres au mois de juillet de la même année au tribunal de Paris pour «crimes contre l’humanité». Contre X, cela signifie contre l’Algérie libérée du joug colonial après 132 ans de tueries et de massacres à grande échelle, commis par la soldatesque française et ses supplétifs indigènes, et jamais avoués à ce jour, depuis la fin de la guerre de Libération, il y a 54 ans. Un génocide est selon le droit «l'extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d'un groupe ou d'une partie d'un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales». Plutôt que l’extermination physique violente et définitive des indigènes, à la façon des natifs amérindiens, les Français ont entrepris en Algérie un holocauste subtil, habile, culturel et éducatif celui-là, espacé dans le temps, à petit feu, à petites foulées, sans trop forcer, délicatement planifié par Jules Ferry et Tocqueville. Cette forme de génocide qui ne dit jamais son nom visait les fondements de la tribu, la mémoire collective familiale, la langue, les traditions, ainsi que les règles et les croyances de la société coutumière ordinaire musulmane algérienne. Sauf que la mémoire collective et la trace des aïeuls, cela ne s’efface pas.

    La lutte grandiose et noble de Mokhtar et Kouider Al-Titraoui père et fils, dont une descendante de harki en mal d’identité tente de s’attribuer l’héroïsme légendaire ainsi que le lignage aristocratique, est aux antipodes de l’engagement des stipendiés harkis aux côtés des colonisateurs français.

    Mokhtar et Kouider Al-Titraoui père et fils combattirent farouchement les colonnes du corps expéditionnaire français aux temps préliminaires de l’Algérie française à laquelle adhère totalement cette élue locale.

    Quel rapport peut-il y avoir entre un Nazairien, habitant de Saint-Nazaire, en France, et Jésus de Nazareth ?

    Vigilance !

    Ali Farid Belkadi
    Historien, anthropologue
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Y a t il des Harkis en Algérie

    On nous parle souvent uniquement des Harkis de France!!!
    Mais, au fait, reste t il des Harkis en Algérie ???????
    Dernière modification par Fouad, 17 septembre 2016, 08h35.
    Le Sage

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    • #3
      Oui le fln a epargne 70000 d entre eux apres la legitime soif de vengeance de la part du peuple-le peuple savait qui etait qui et l aln a du mettre un frein pour calmer cette hysterie collective qui etait necessaire

      beaucoup etaient verses dans l administration dans la police gendarmerie .....

      Je me souviens encore d’une conversation avec le défunt Kasdi Merbah au cours de laquelle je lui faisais remarquer que “tout de même, il y a des traîtres partout”. Sa réplique a été : “Oui, car ce n’est pas un fils de famille qui acceptera de faire le sale travail mais ils sont sous contrôle.” Après, plusieurs sont devenus des ministres ou autres hauts responsables dans toutes les institutions de la République. Nous en connaissons un nombre impressionnant.
      M.T
      Dernière modification par nacer-eddine06, 17 septembre 2016, 08h46.
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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      • #4
        fouad

        Oui , et ils son des milliers , faut dire que les harkis ne partagent pas tous le meme mefait , j'imagine que seul ceux qui se son fait remarqué par leur collaborationnisme et autre atrocités commise etaient sur la ligne de mire .

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        • #5
          Envoyé par SOLAS
          ...
          Oui le fln a epargne 70000 d entre eux apres la legitime soif de vengeance de la part du peuple-le peuple savait qui etait qui et l aln a du mettre un frein pour calmer cette hysterie collective qui etait necessaire

          beaucoup etaient verses dans l administration dans la police gendarmerie .....
          Avec la complicité des usurpateurs, ces harkis sont devenus des moudjahidine.

          Chaque 05 juillet, ils arborent fièrement leur médaille de moudjahed. Certains sont devenus des responsables de l' O.N.M ( Organisation Nationale des Moudjahidine ) et leurs enfants, des responsables de l O.N.E.M ( Organisation Nationale des Enfants de Moudjahidine ).

          P.

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          • #6
            Envoyé par nacer-eddine06 Voir le message
            .
            Taoues Titraoui (à droite). D. R.

            «Pourquoi essayer de résoudre un problème ? Dissolvez-le ! Trempez-le dans une solution saline de mépris et d’indifférence.» (Henry Miller).

            Une fille de harki, de sinistre mémoire, élue locale, membre du Haut conseil des rapatriés pieds-noirs, tente de récupérer la lutte des résistants Kouider et Mokhtar Al-Titraoui, père et fils, plus particulièrement le fils Mokhtar, dont la tête est toujours conservée dans un emballage qui évoque une boîte à chaussures au Muséum de Paris. Elle en a fait sans vergogne ses propres aïeuls, ses papys, toute honte bue, par filiation directe et à bon marché, le web et Google aidant. Pour combler le vide, son identité flétrie et ses racines corrompues. De quoi faire retourner notre un million et demi de martyrs dans leur tombe.

            Voici le texte qui raconte cette affaire, dont je ne transcris pas l’Url pour ne pas lui faire de publicité gratuite : «Taoues Titraoui souligne que deux de ses aïeux, Kouider Al-Titraoui et son fils Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui, avaient combattu aux côtés de Cherif Boubaghla, qui au milieu du XIXe siècle avait lancé une révolte dans le Djurdjura, en Basse-Kabylie. En 2011, le crâne de Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui avait été découvert parmi d’autres, dont celui de Cherif Boubaghla dans une salle du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.»

            Cette affirmation est sans consistance. Il s’agit d’une flagrante tentative de récupération idéologique d’un pan de l’histoire algérienne par cette élue locale, auquel les harkis tentent de s’assimiler avec peine.

            Bouscarin, «l’homme à la musette»

            Voici un exemple pour comprendre comment naissent et s‘établissent certains pseudonymes. Des sobriquets ou des kounias factices ont parfois été forgés par la «rouerie» algérienne, par souci de moquerie. Ils concernent des officiers supérieurs français aux premiers temps de la colonisation.

            Le lieutenant-colonel Bouscarin, un métis né en Guadeloupe, fut affecté dans l’Oranais, où il se montrait, dit-on, juste envers les autochtones. Ce nom, Bouscarin, fut transformé en Bou-chkara (l’homme au sac) par les autochtones algériens. Peltingeas, à son tour, fut surnommé Bou-Lendjas (l'homme à la poire). Le commandant Boissonnet devint Bou-Senna (l'homme à la dent) pour les populations indigènes. Beauprêtre, le bourreau des populations de la Kabylie, qui périt dans les combats du 8 avril 1864, annonciateurs de l’insurrection des Ouled Sidi Cheikh, fut surnommé Bou-Berrit (l’homme à la diarrhée), berrit caractérisant la colique ou la dysenterie en arabe algérien.

            La kounia, l’ism, la nisba et le laqab

            Al-Titraoui n’est pas un patronyme dans le sens traditionnel du terme, il s’agit d’un simple pseudonyme d’appartenance à un lieu, un terme géographique. Le pseudonyme fait partie de la kounia coutumière qui fut durant des siècles en usage chez les anciens Arabes.

            La forme de kounia dont est fait Al-Titraoui est un simple pseudonyme, un surnom, un sobriquet, qui était utilisé au sein des populations arabes dans l’ancien temps. Son usage n’est plus obligatoire dans le monde arabe moderne depuis l’avènement de la transcription de l’identité à l’état civil, qui permet de reconnaître administrativement une personne au sein de la société. De nos jours, il suffit de se présenter à la mairie pour avoir la confirmation de notre identité ; les amis, les voisins, le bureau, les relations, la sécurité sociale, les impôts, tout le monde nous connaît. Cela n’était pas le cas au cours du moyen-âge arabe. L’emploi de lakounia dérivait d’une recommandation qui remonte au Prophète.

            Le Cherif Boubaghla, de son vrai nom Mohamed Lemdjed Ben Abdelmalek, était également appelé Bou-Seïf (Abou-Seïf, le possesseur de l’épée, l’homme à l’épée, l’écuyer, par extension le chevalier, le preux), sobriquet bien plus valorisant sur le plan social, que celui de père de la mule. Boubaghla, une fois tournée la page du souk des Aït Abbas, se mua en moul es-sa’a (le maître de l’heure), comme le furent Boumaza et d’autres chefs insurgés qui avaient choisi de se nommer Mohamed Ben Abdallah.

            En tant qu’insurgés issus du mouvement Derkaoua, les Mohamed Ben Abdallah sont dispensés du port du nom de leurs aïeux. Il n’y a aucune indication du nom du père, qui est ainsi voilé. Ce sont des clandestins ténébreux, qui pour éviter des ennuis prévisibles aux membres de leur famille, se dissimulent sous une identité spécifique qui sera adoptée par toute une génération d’agitateurs.

            L'origine parentale ou nisba, c’est-à-dire la source des noms de famille, est renfermée dans une sorte de livret de famille ambulant. C’est ainsi qu’une personne de culture arabe, dans les temps anciens, transportait avec elle, pour ainsi dire, son livret d’état civil verbal intégral, sans avoir à l’enregistrer auprès de qui que ce soit. Il suffisait alors de deux témoins pour confirmer l’identité de la personne.

            Ces insurgés n’ont pas de nom, ism, qui correspond au prénom en usage obligatoire de nos jours à l’identification d’une personne. Le djihad dispense Boubaghla du laqab qui équivaut au nom de famille, il n’a pas la filiation ou nasab qui précise la parenté qui s’énonce en arabe sous la forme ben eti (fils de).

            Le grand mystique Abou Al-Hassan Al-Chadli avait pour patronyme complet Abou Al-Hassan Ali Ben Abdallah, Ben Abdel Djabbar Al-Maghribi. Dans la péninsule ibérique, la cohabitation linguistique et culturelle arabo-espagnole a laissé des traces indélébiles dans la désignation des personnes. Le dernier substantif, Al-Maghribi, qui figure dans le nom d’Abou Al-Hassan Al-Chadli, s’écrit à la suite de la kounia, de la filiation et de la descendance, il indique le lieu d’origine géographique.

            Ben Seddiq

            Kouider Ben Mhammed ben Seddiq ben Ferhat, dit Al-Titraoui, est le descendant de Moulay Idriss. Un de ses ancêtres, Sidi Bouzid, est le bâtisseur du ksar portant son nom. Celui-ci fut élevé au nord-ouest du djebel Amour. Son père, Si Mhamed Ben Seddiq, fut un disciple de la confrérie des Yousfiya, avant de s'affilier à l’ordre du Cheikh Ahmed Al-Tidjani (né en 1150 de l'hégire, 1737/38 de J.-C.).

            Titraoui comme on dirait Ouahrani (originaire d’Oran), ou encore Kbayli (originaire de la Kabylie), Breton (de la Bretagne) ou Albigeois (d’Albi), Corse, Toulonnais, etc.

            Le substantif Al-Titraoui désigne ainsi l’origine géographique d’une personne, il signale plus précisément que telle ou telle personne est originaire du Titteri, c'est-à-dire de la région de Médéa, ou de Sour Al-Ghozlane (Aumale), de Berrouaghia, de Djelfa ou de Boghari, localités situées entre l'Atlas tellien au nord et l'Atlas saharien au sud. Al-Titraoui peut donc s’appliquer à tous les natifs des Hauts-Plateaux algériens, sans exception.

            Le nom Al-Titraoui père et fils, Kouider et Mokhtar, est un nom de guerre, un simple sobriquet, une kounia, comme celle portée par Mohamed Lemdjed Ben Abdelmalek, autrement dit Boubaghla. Les résistants de la lutte d’indépendance 1954-1962 se séparaient de leur identité administrative au maquis, pour se revêtir d’un nom de guerre, afin d’éviter des ennuis prévisibles aux membres de leur famille.

            Repentir tardif ou remords déviés

            Moralité : cette tentative de récupération de la lutte de Mokhtar et Kouider Ben M’hamed Ben Seddiq surnommés Al-Titraoui, qui combattirent les Français et leurs supplétifs indigènes dans les années 1840, indiquerait-elle en filigrane une repentance intérieure ou quelque résipiscence tardive de la part de cette fille de harki ? Ou bien est-ce une forme langoureuse de repentir ou de remords déviés, pour esquiver les avanies avilissantes de l’histoire subies par ces stipendiés ?

            Cela n’empêcha pas cette fille de harki de déposer en mars 2002 avec son époux, un pied-noir natif de Bab El-Oued, 13 plaintes contre X, et 30 autres au mois de juillet de la même année au tribunal de Paris pour «crimes contre l’humanité». Contre X, cela signifie contre l’Algérie libérée du joug colonial après 132 ans de tueries et de massacres à grande échelle, commis par la soldatesque française et ses supplétifs indigènes, et jamais avoués à ce jour, depuis la fin de la guerre de Libération, il y a 54 ans. Un génocide est selon le droit «l'extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d'un groupe ou d'une partie d'un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales». Plutôt que l’extermination physique violente et définitive des indigènes, à la façon des natifs amérindiens, les Français ont entrepris en Algérie un holocauste subtil, habile, culturel et éducatif celui-là, espacé dans le temps, à petit feu, à petites foulées, sans trop forcer, délicatement planifié par Jules Ferry et Tocqueville. Cette forme de génocide qui ne dit jamais son nom visait les fondements de la tribu, la mémoire collective familiale, la langue, les traditions, ainsi que les règles et les croyances de la société coutumière ordinaire musulmane algérienne. Sauf que la mémoire collective et la trace des aïeuls, cela ne s’efface pas.

            La lutte grandiose et noble de Mokhtar et Kouider Al-Titraoui père et fils, dont une descendante de harki en mal d’identité tente de s’attribuer l’héroïsme légendaire ainsi que le lignage aristocratique, est aux antipodes de l’engagement des stipendiés harkis aux côtés des colonisateurs français.

            Mokhtar et Kouider Al-Titraoui père et fils combattirent farouchement les colonnes du corps expéditionnaire français aux temps préliminaires de l’Algérie française à laquelle adhère totalement cette élue locale.

            Quel rapport peut-il y avoir entre un Nazairien, habitant de Saint-Nazaire, en France, et Jésus de Nazareth ?

            Vigilance !

            Ali Farid Belkadi
            Historien, anthropologue
            Salam, je voulais savoir d’ou sortait l’information que Mokhtar Ben Kouïder était descendants de Moulay Idriss ? Parce que moi sur ce que j’ai pus trouvé sur lui et qui est cohérent est qu’il est le cousin de Mohammed Ben Kouïder qui était un commandant de l’émir Abdelkader, ils sont tous les deux originaires de la tribu des Adhaoura situé dans le Titteri qui renvoie donc a « EL Titraoui » il aurait pus rejoindre la révolte de Boubaghla lors qu’il (Boubaghla) a séjourné pendant plus d’une année chez eux et s’est même marié avec une femme de cette tribu, ce qui me fait contredire ce que vous avancé c’est que les Adhouara se sont formé durant la présence Ottomane en Algérie, ils ont trois origines : Arabe Hillaliens, Sanhadja, et nobles Hussaini, mais les Ben KouÏder sont de la Fraction des Ouled AÏssa qui selon Guin un intérprète militiare Français est originaire de la confédération des Oulad Naïl donc Hillaliens il ne peut donc pas etre un descendant de Moulay Idriss.

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