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Le phénomène prend de plus en plus d’ampleur: Des diplômés candidats à la «harga»

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  • Le phénomène prend de plus en plus d’ampleur: Des diplômés candidats à la «harga»

    Dans l’indifférence quasi-totale, le phénomène des harragas a fini par prendre des proportions considérables, dramatiques. Selon des chiffres obtenus auprès d’une association qui suit de près l’évolution de cette situation, près de 800 Algériens, toutes situations sociales confondues, ont tenté ou «pris la fuite» hors du pays au cours du dernier trimestre. Le plus terrible est que ce chiffre concerne uniquement le passage par mer du côté de la wilaya de Annaba.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Kamel Belabed, président du Collectif de harragas de Annaba, est plongé depuis de longues années dans l’univers bouleversant de ces Algériens pour lesquels la vie «intra-muros» n’avait plus de sens. Il est lui-même l’une des victimes de ce drame qui ne dit plus son nom. Son fils Merouane, âgé de 25 ans, fait partie de la liste interminable de ces jeunes pour qui la vie n’a de sens qu’outre-mer. Kamel Belabed ne souffre pas d’un fils parti vers des cieux meilleurs en 2007, le mal qui le ronge est plus profond : Merouane a disparu, en mer ou ailleurs, ne laissant aucune trace derrière lui. «Maintenant, j’ai des centaines d’enfants pour lesquels je me bats», lance dignement ce père courage qui a désormais axé sa vie autour du suivi de ce phénomène.

    Il est à l’affût de toutes les informations qui se rapportent au problème. Les chiffres qu’il détient sont établis sur la base des communiqués officiels, des faits rapportés par la presse, mais aussi des données fournies par les familles de harragas qu’il côtoie ou qui le sollicitent dans l’espoir d’obtenir une aide, une orientation au sujet d’un fils ou d’un frère disparu. «Il y a eu, dit-il, une hausse importante du nombre de harragas au cours de ces derniers mois et les chiffres, il faut le préciser, les embarcations repérées, déclarées. Nous avons recensé près de 800 départs uniquement au cours de ces derniers mois, et je le redis, ce constat concerne uniquement les côtes de Annaba. A Aïn-Témouchent ou ailleurs, ce doit être la même chose.» A l’origine de ce drame, la malvie. «Ce sont des jeunes sans avenir, sans numéro de Sécurité sociale et sans perspective. Ils sont légitimement à la recherche d’une vie meilleure.»

    Les recherches organisées sur le sujet par des professionnels ont cependant mis à nu une autre réalité effarante au cours de ces derniers mois : le profil des harragas a évolué depuis un bon moment. Le phénomène ne concerne plus seulement les désœuvrés, sans bagages ou sans études. Une étude menée par Rym Otmani, de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris, démontre que 36% des immigrés clandestins ne sont autres que de jeunes diplômés de l’université algérienne. Ces recherches ont d’ailleurs été exposées au cours de l’année précédente au Centre de recherches en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) d’Oran.

    «Ce sont des diplômés et des travailleurs qualifiés, âgés de 18 à 30 ans avec une prédominance d’hommes de la classe moyenne ayant affronté un marché du travail précaire et, dans une démarche d’autonomie, tentent l’aventure», avait alors détaillé Rym Otmani.

    Pour la majorité de ces clandestins, l’aventure vers l’eldorado prend fin dans des conditions obscures et dramatiques. Les plus chanceux, ceux qui parviennent à atteindre les rives européennes sans trop de dégâts, arrivent dans des conditions de santé pitoyable et sont automatiquement appréhendés à leur arrivée et menés dans des centres de détention européens spécialement conçus pour recevoir les immigrés de ce genre. En 2011, le Secrétariat chargé de la communauté algérienne à l’étranger annonçait la présence de 2 000 harragas dans ces centres. Bizarrement et en dépit de l’augmentation du nombre d’immigrés clandestins, le chiffre annoncé ne semble pas avoir été revu à la hausse ces dernières années.

    Les explications troublantes fournies par le président du Collectif de harragas de Annaba pourraient-elles être à l’origine du fait ? Selon Kamel Belabed, des évènements graves se produiraient actuellement sur le trajet des immigrés clandestins algériens. «Depuis un certain temps, dit-il, nous sommes inquiets face à la croissance du nombre de disparus. Le véritable problème est là aujourd’hui car nous pensons que la majorité des harragas disparus le sont en mer, ils ne s’évanouissent pas dans la nature comme cela.» Kamel Belabed bute un peu sur ses mots, il hésite. Le sujet est très délicat, grave. Avec lui, des familles concernées rapportent des situations hallucinantes, invraisemblables parfois, elles évoquent des images rapportées par des miraculés de… barques «coulées volontairement en mer». Coulées par qui ? «Personne ne le sait, il faut poser la question aux gardes qui sillonnent le large dans le cadre de l’accord Frontex passé entre les différents Etats dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine. Vous savez, les Etats ne peuvent pas tout dire parfois ils se retrouvent face à des questions d’ordre sécuritaire qui nécessitent le silence, mais nous, nous dénonçons les atteintes aux droits physiques des individus.» Notre interlocuteur nous confie l’un de ses plus grands soucis : la difficulté, voire l’impossibilité de faire suivre les doléances des familles par les autorités. «Vous savez, les familles des harragas sont à l’affût de la moindre information susceptible de les renseigner.»

    Le dernier exemple en date remonte au mois d’août dernier lorsque six familles algériennes avaient reconnu chacune leur enfant, lors de la diffusion d’un reportage sur «la traite des humains» découverte en Roumanie. Les concernés sont formels, «ils ont identifié leurs fils. Toutes les démarches entreprises pour tenter de les récupérer ont échoué. Il n’y a personne en face pour les aider…»

    Le Soir

  • #2
    Oui, les harragas sont très probablement dans leur majorité des diplômés soit de l'enseignement supérieur soit de la formation professionnelle, notamment en raison des sommes d'argent - certainement importantes et qui doivent avoir été au moins en partie économisées en ayant exercé des activités professionnelles - versées aux passeurs et aussi des plus grandes capacités dont disposent a priori les personnes instruites pour s'adapter moins difficilement aux conditions du pays où ils auront choisi de s'installer.

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    • #3
      les sans diplômes, les bac moins 5 ont toute leur place au sommet de la société, notamment dans l'informel pour les plus débrouillards...quelle place donc pour ces enfants qui ont passés des nuits blanches pour décrocher un diplôme??... décidemment l'ascenseur méritocratique est bien en panne en Algerie...

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      • #4
        J'ai de la peine pour eux.

        Durant les deux dernières années, j'ai pu avec un ami recruter deux tunisiens et trois marocains que nous avons pu faire venir de Tunisie et du Maroc mais nous n'avons pas encore réussi à recruter des algériens pour les faire venir en France avec leur visa, leur voyage et leur hébergement...Alors qu'ils ont fait Bac + 5 et sont prêts à braver tous les dangers pour ensuite finir dans les squats parisiens si ce n'est au fond de la méditerranée....J'ai de la peine pour la jeunesse algérienne et mal pour l'Algérie.

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        • #5
          L'europe n'arrive même pas à satisfaire ses propres enfants en matière d'embauche étant donné l'inflation qui est chez eux d'où un taux de chômage important, je ne vois pas comment ces jeunes harragas vont trouver du boulot , ils sortent de la gueule du loup pour atterrir dans la gueule de la hyène, c'est dramatique, ils finiront un jour ou l'autre par être renvoyés dans le 1er avion
          Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
          (Paul Eluard)

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          • #6
            C est triste ! Et cela touche l ensemble du maghreb....diplomés sans espoirs de trouver un job.

            Acapulco,
            C est en partie faux, dans la mesure ou il existe des chomeurs mais aussi bcp de jobs non pourvus par absence de candidats. ET pas uniquement dans les services, plus dans les metiers techniques.
            Always on the sunny side.....

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            • #7
              Il ne faut pas les blâmer, il faut les comprendre! Nous l'avons fait avant eux et nous ne sommes jamais revenu!
              Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

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              • #8
                Nous sommes restés mais PAS en haraga ou en mariage blanc ou gris!!!
                Chacun ses valeurs.
                Dernière modification par Boubibtis, 10 novembre 2016, 22h16.

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                • #9
                  Les époques sont différentes, début 1965, j'ai profité d'une loi me permettant d'avoir la nationalité Française! Et j'ai eu le droit de faire venir ma femme qui a bénéficié des mêmes droits.
                  Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

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                  • #10
                    Il est temps que tous les intéressés comprennent que la guerre des civilisations n'est pas qu'économique . Elle est aussi démographique.

                    Les gouvernants de tous les pays de l'Afrique du nord encouragent la harga.

                    Dans un forum j'avais lu la suggestion d'un Algérien . Moi Président disait-il j'accorderai divers avantages à notre émigration. Une carte de réduction pour famille nombreuse sur les vols d'Air Algérie. A compter de trois enfants 30 pour cent de réduction en allant jusqu'à 50 pour cent au delà de 5 aouleds.

                    Dans les pays d'accueil je demanderai aux Consulats d'organiser chaque année des réceptions pour accueillir et honorer les familles nombreuses , avec des prix attribués au plus méritantes.

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                    • #11
                      es sans diplômes, les bac moins 5 ont toute leur place au sommet de la société, notamment dans l'informel pour les plus débrouillards...quelle place donc pour ces enfants qui ont passés des nuits blanches pour décrocher un diplôme??... décidemment l'ascenseur méritocratique est bien en panne en Algerie...

                      Tu raisonnes comme un vieux colonisé pour lequel la seule promotion sociale qui s'offrait à lui passait par l'accès à l'enseignement.

                      Depuis la société a changé avec un paradoxe. Ce sont les exclus de l'école qui se sont lancés dans les affaires et qui ont profité de la chance offerte par le passage du socialisme à l'économie libérale. Nouveaux riches , ils font la loi dans un monde où ils représentent la méritocratie réelle .

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                      • #12
                        Prend un risque ou mourir a petit feux ...
                        je leur souhaite bon chance

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                        • #13
                          Pourtant c'est possible d'obtenir un visa touristique ....

                          Et c'est moins onéreux que de payer un passeur .

                          Une harga moins risquée .
                          L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote

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                          • #14
                            Khore,
                            Tu raisonnes comme un vieux colonisé pour lequel la seule promotion sociale qui s'offrait à lui passait par l'accès à l'enseignement.

                            Depuis la société a changé avec un paradoxe. Ce sont les exclus de l'école qui se sont lancés dans les affaires et qui ont profité de la chance offerte par le passage du socialisme à l'économie libérale. Nouveaux riches , ils font la loi dans un monde où ils représentent la méritocratie réelle .
                            si la valeur de l'éducation et de l'enseignement nous renvoie à un statut de vieux colonisé, alors oui... j'assume parfaitement ce statut, selon ta conception évidemment

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                            • #15
                              Envoyé par molker
                              Pourtant c'est possible d'obtenir un visa touristique ....

                              Et c'est moins onéreux que de payer un passeur .

                              Une harga moins risquée .
                              Tu penses sérieusement qu ils donneront facilement des visa a des jeunes chômeurs pour la plus part?

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