Les islamistes algériens qui sont détenus en Europe émettent de plus en plus le voeu de rentrer en Algérie plutôt que d'attendre une éventuelle extradition.

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Après les islamistes londoniens Denden et ses quatre compagnons d’origine algérienne, qui ont émis le voeu de «rentrer» en Algérie pour faire face à la justice de leur pays et en finir avec la situation de stand-by à laquelle ils étaient confrontés dans leur exil, c’est au tour de leurs frères installés en Allemagne de faire de même. Adel Mechet a quitté de son plein gré l’Allemagne où il était placé sous écrou extraditionnel, pour rentrer en Algérie.

L’information a été donnée par les autorités allemandes qui ont précisé que cet ex-militant du FIS a quitté l’est du pays le 12 janvier dernier où il était détenu, depuis le 1er décembre dernier, en raison d’une demande d’extradition déposée par l’Algérie en 1994.

Le ministère fédéral de la Justice a précisé, de son côté, que l’Allemagne où vit une partie de la famille de Mechet, âgé de 36 ans, n’avait pas encore engagé de procédure d’extradition. Le jeune Algérien est connu des services de sécurité européens et avait été extradé de l’Allemagne vers la France en 1998 pour être ensuite jugé et condamné en décembre 1999 pour sa participation à des activités des réseaux islamistes peu avant la Coupe du monde de football en 1998 en France, puis en janvier 2004 pour des appels téléphoniques passés à partir d’un téléphone portable de sa cellule de la prison de la Santé, qui auraient servi à un projet d’attentat pendant l’Euro-2000 de football.

Inscrit par l’Algérie dans la liste des personnes recherchées par la justice, liste transmise aux autorités françaises aux fins d’extradition, Adel Mechet avait bénéficié du refus de la cour d’appel de Paris de l’extrader vers l’Algérie. C’est donc de son propre chef, et peut-être sur conseil de ses avocats, amis et des membres de sa famille, qu’il a mis fin à l’imbroglio juridique qui entoure depuis des années son statut d’ancien activiste islamiste et qui a fait de lui un élément placé sous étroite surveillance par les services de sécurité européens. Le retour vers leur pays d’origine des jeunes islamistes algériens, ayant choisi d’activer à partir du sol européen, est une tendance qui commence à s’affirmer depuis que les autorités algériennes ont commencé à appliquer des réformes dans l’appareil judiciaire pour accompagner l’application du projet politique de réconciliation nationale. Des icônes de l’islamisme algérien croupissent actuellement dans les geôles des pays de l’Union européenne après avoir échoué dans leur tentative d’obtention du statut d’exilés politiques.

C’est le cas par exemple de Djamel Lounici et de son groupe incarcéré en Italie, de Zaoui et consorts...Ce retour volontaire au pays s’apparente à un désaveu apporté par les jeunes Algériens répertoriés en Europe comme étant des activistes islamistes terroristes placés sous haute surveillance, à la politique de non collaboration avec les autorités algériennes suivie par la justice européenne sous couvert de protection apportée aux suspects liés aux actes terroristes.

Ces derniers sont souvent utilisés comme source de renseignements et parfois même d’agents informateurs au service des cellules d’écoute et d’investigation mises sur pied par les autorités locales dans leur plan de lutte contre le terrorisme international. Les facilités qu’ils ont accordées aux milliers de jeunes qui ont fui l’Algérie au début de la tragédie nationale, qu’ils ont accueillis à bras ouverts d’ailleurs, avaient des relents qui dépassaient parfois l’aspect humanitaire. Par ces retournements de situation, la justice algérienne est en train de marquer des points, tout comme les organismes de défense des droits de l’homme qui activent dans le pays.

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