On l’aura vu, autant dans l’affaire Khalifa que dans celle de la Bcia, tout le monde pouvait faire à peu près ce qu’il voulait. Au fil du procès, on a le sentiment que chacune des personnes citées dans les deux affaires agissait en toute bonne foi, sans autre conscience que celle de s’inscrire dans la normalité. Décaisser 10 milliards sur un simple coup de fil du patron de la banque, pour un agent de Khalifa c’est « normal ». Accorder un prêt en milliards sans aucune garantie pour un autre agent, c’est aussi « normal ». Tout comme sera « normal » le fait pour celui qui l’accorde d’être gratifié au passage d’un bon pourcentage cédé généreusement par l’heureux bénéficiaire. Un agent de Khalifa à qui on demande comment il est arrivé à construire une villa de trois étages avec un modeste salaire, répondra, sans craindre d’aggraver son cas, qu’il avait vendu deux lots de terrain et deux logements qui lui appartenaient. Des responsables à différents niveaux de la hiérarchie de l’Etat, censés veiller au respect des lois de la République avouent, toute honte bue, qui son incompétence, qui son ignorance, qui son erreur de jugement, qui son manque d’intelligence... On peut se consoler à dire que fort heureusement les autorités du pays ont réussi à mettre au jour les deux plus grands scandales financiers de l’histoire de l’Algérie indépendante. Mais peut-on raisonnablement réduire le véritable fiasco du système à ces deux scandales financiers ? Ou encore faire de l’affaire Khalifa et Bcia un abcès de fixation d’un comportement immoral qu’on qualifierait hypocritement d’événement marginal et pourquoi pas un épisode malheureux ? Malheureusement, qu’on le veuille ou non, ces deux scandales financiers vont bien au-delà de la corruption, du détournement ou encore de l’association de malfaiteurs qui meublent quotidiennement l’actualité nationale.
Car ils illustrent de fort belle manière la fantaisie qui domine la gestion des affaires du pays. Une fantaisie qui fonctionne comme le prisme déformant de l’Etat de droit, de la justice sociale et de l’esprit citoyen.
Ceci pour dire que l’accumulation de richesse, l’accession aux postes de responsabilités ont emprunté en Algérie, l’un dans l’autre, d’autres chemins que ceux balisés par la compétence et l’esprit d’entreprendre. Il est regrettable aujourd’hui de constater que dans notre société le niveau de responsabilité d’une personnalité et son influence dans le pays se mesurent au train de vie qu’il mène, à la somptuosité de ses villas et des voitures qu’il possède.
Autrement Adelmoumène Khalifa ne serait pas allé au-delà de sa petite pharmacie. Mais tant qu’il y aura toujours des responsables qui arrondissent gracieusement leurs fins de mois en regardant ailleurs quand il faut ouvrir l’oeil et le bon. Tant qu’il y aura des hauts cadres qui accordent des largesses pour jouir de coupables privilèges aux dépens de l’institution dont ils sont censés sauvegarder les intérêts. Enfin quand la conscience professionnelle, le sens des responsabilités et l’honnêteté restent toujours anesthésiés, des Moumène Khalifa il en existera toujours. A moins que la refondation de l’Etat dans sa mise en oeuvre réussisse à recadrer la réalité algérienne dans les normes qui ont fait son authenticité.
Car ils illustrent de fort belle manière la fantaisie qui domine la gestion des affaires du pays. Une fantaisie qui fonctionne comme le prisme déformant de l’Etat de droit, de la justice sociale et de l’esprit citoyen.
Ceci pour dire que l’accumulation de richesse, l’accession aux postes de responsabilités ont emprunté en Algérie, l’un dans l’autre, d’autres chemins que ceux balisés par la compétence et l’esprit d’entreprendre. Il est regrettable aujourd’hui de constater que dans notre société le niveau de responsabilité d’une personnalité et son influence dans le pays se mesurent au train de vie qu’il mène, à la somptuosité de ses villas et des voitures qu’il possède.
Autrement Adelmoumène Khalifa ne serait pas allé au-delà de sa petite pharmacie. Mais tant qu’il y aura toujours des responsables qui arrondissent gracieusement leurs fins de mois en regardant ailleurs quand il faut ouvrir l’oeil et le bon. Tant qu’il y aura des hauts cadres qui accordent des largesses pour jouir de coupables privilèges aux dépens de l’institution dont ils sont censés sauvegarder les intérêts. Enfin quand la conscience professionnelle, le sens des responsabilités et l’honnêteté restent toujours anesthésiés, des Moumène Khalifa il en existera toujours. A moins que la refondation de l’Etat dans sa mise en oeuvre réussisse à recadrer la réalité algérienne dans les normes qui ont fait son authenticité.
Commentaire