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Pour l'algérien de demain: Quel devenir civilisationnel?

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  • Pour l'algérien de demain: Quel devenir civilisationnel?

    La fidélité à nos racines sont le socle indépassable pour faire face aux multiples défis.

    Peut-on penser notre avenir civilisationnel? Car il s’agit bien de se tourner vers l’avenir, en gardant une mémoire vivante. Sommes-nous capables de préparer, prévoir, imaginer l’avenir? Les êtres de bon sens le savent, la force d’un peuple et de son élite, c’est de prévoir. Ce qui nous manque le plus, en rive Sud, c’est une pensée capable de nous aider à faire face au problématique devenir, à tout le moins, des études prospectives conséquentes qui prennent en compte notre origine pour pouvoir se projeter. Les études stratégiques et prospectives sont un passage obligé. Les peuples de la rive Sud de la Méditerranée, comme le peuple algérien, par raisonnement ou par instinct, sentent qu’ils sont à un carrefour de leur vie historique. Les défis sont multiples et tous les problèmes se posent en même temps.
    Sur le plan historique, il y a eu la sortie de l’Andalousie en 1492, qui a suivi la néfaste fermeture des portes de l’ijtihad, la coupure fatale entre la raison et la foi, et l’opposition stérile entre les mondes, alors que c’est l’universel qui doit rester notre repère. Malgré le génie de l’Emir Abdelkader, vint le temps de la nuit coloniale du XIXe siècle, à peine éclairée par la bougie de la Nahdha ou les lueurs de l’Islam soufi qui a assuré l’intérim de la nationalité et de l’identité. Puis le temps de la décolonisation, en particulier la révolution de Novembre, a permis de montrer que nous étions encore pétris de la culture de la résistance et capables de faire l’Histoire avec une majuscule, malgré les signes évidents de décadence. Après Ibn Khaldoun, Frantz Fanon, Malek Bennabi, Mostefa Lacheraf, Jacques Berque et d’autres éveilleurs des consciences ont, chacun à sa manière, décrit la problématique, l’espérance, l’engouement, l’attachement pour tenter de sortir des différentes formes de déclin, d’archaïsme et de sous-développement, de domination et d’aliénation, internes et externes. Nous sommes exposés sur deux fronts pour bâtir une culture: être lucides, prévoyants et forts, à la fois, face aux problèmes intérieurs et extérieurs. La confrontation restera pour longtemps simultanée et double. C’est encore notre tâche d’aujourd’hui.
    Après la crise du système unique, les déceptions nées des idéologies volontaristes, autoritaires et conjoncturelles et plus encore face aux nouvelles formes de menaces et d’incertitudes qui se profilent, la question se pose: à quel avenir prépare-t-on aujourd’hui les enfants de la rive Sud? Quelles formes de domination ou de rapport nous attendent avec l’Occident, auquel, paradoxalement, nous appartenons? L’incontournable modernité, sommes-nous capables de l’assumer, sans perdre notre âme? Comment forger un citoyen responsable capable de répondre à ces défis? Comment réduire les nouvelles formes de violences sociales, de ruptures des liens et de la faiblesse du civisme?
    Les intellectuels, les universitaires et les cadres répondent qu’ils ont la responsabilité, mais pas le pouvoir. C’est-à-dire se plaignent, notamment de la difficulté à faire respecter l’échelle des valeurs, sur tous les plans, en particulier moral et éthique, dans un contexte dévalorisant. Difficulté aussi à produire des nouveaux concepts aptes à répondre aux besoins de l’heure et enfinn difficulté à énoncer un projet de société. Pourtant, le mouvement se prouve en marchant, les peuples de la rive Sud, comme le peuple algérien, veulent le progrès, la modernité et la liberté, sans perdre leurs racines, c’est possible. Mais pour traduire et préserver cette capacité à la civilisation: lier l’authenticité à la modernité, le travail de la pensée, de la réflexion, de la raison raisonnable, est la voie. Cela nécessite une révolution paisible quant aux choix des hommes, des méthodes et des contenus, bien plus que des réformes. D’autant que les puissants de ce monde refusent toutes négociations, tout vrai dialogue. L’air du temps dans le monde est à la fuite en avant, à la diversion, à l’opacité, à la jouissance à tout prix, au culte du veau d’or, à l’égoïsme et aux solutions de facilités, au lieu de l’effort, de la transparence, de la patience, de la solidarité, de la mesure et de l’intérêt général.
    Certains imaginent le futur à reculons en voulant enfermer les nouvelles générations dans les attitudes de replis, de gestuelles et de rigorismes obscurantistes, étrangers à notre histoire et d’autres nous demandent de passer à l’Ouest sans conditions.
    Pourtant ni le repli ni la dissolution ne sont la solution. L’exercice de la raison sans conditions et la fidélité à nos racines sont le socle indépassable pour faire face aux multiples défis. La culture de la résistance, léguée par nos aînés, mérite d’être revivifiée en fonction des conditions de notre temps, cela exige de nous, ouverture et vigilance à la fois. L’éducation du citoyen est la condition du développement et non point le contraire, tout en se défiant des laxismes et de la permissivité. L’histoire de l’Algérie montre que la question de la liberté responsable reste centrale.
    L’histoire de notre pays est la preuve que ce qui relève du monde arabo-musulman n’est pas homogène mais hétérogène. Ce qui domine, malgré certaines apparences, ce ne sont pas les courants du fanatisme, de l’obscurantisme et du conservatisme. Il est possible de l’intérieur, de réformer, patiemment mais en profondeur, nos sociétés pour moderniser et civiliser. Certes, la difficile expérience démocratique est laborieuse, mais éduquer à la culture du civisme est le chemin incontournable. Nous avons tant de retards en la matière. Dans un monde cruel, injuste et déséquilibré marqué de plus en plus par les inégalités, les actes de la société civile, ceux des citoyens, pour s’organiser en associations, apprendre à vivre ensemble, à dialoguer et à voter, même s’ils ont besoin d’être confortés par d’innombrables autres segments et activités de la vie politique des partis et de la société civile, sont des moments décisifs qui permettent d’ouvrir un horizon d’avenir et de soutenir les actions de l’Etat. Les tenants de la violence, de la démagogie et du monopole n’ont pas d’avenir, lorsque les citoyens cessent de s’abstenir, prennent conscience de leur responsabilité, de leurs devoirs, pas seulement de leurs droits.
    Malgré les contradictions, les insuffisances et les limites de la démocratie réelle dans le monde, notamment dans le contexte de l’hégémonie du désordre et de la loi du plus fort, de la mondialisation de l’insécurité et des injustices du libéralisme sauvage, l’immense majorité des peuples s’est engagée dans la voie de la recherche de plus de justice, fondée sur la quête de la responsabilité, sachant qu’il n’y a pas d’autre alternative pour préserver un tant soit peu la relative souveraineté, l’identité et le droit au progrès civilisé. Il nous faut garder le cap, sans s’enfermer dans les sempiternelles conditions dites de la spécificité, ou du niveau d’instruction et des contradictions locales, qui sont des prétextes pour retarder et renvoyer sans cesse la responsabilisation du citoyen, comme cela se passe dans la plupart des pays arabes.
    Même si la responsabilité, le civisme exemplaire sont toujours à venir, il y a lieu de s’engager toujours plus sur ce chemin, en tirant les leçons de l’histoire. Le civisme c’est l’instrument moderne pour mobiliser, au sens de sensibiliser, d’éduquer et produire des richesses civilisationnelles. Sinon, au vu de la préoccupante situation du laisser-aller et du relâchement, la décadence s’accélérera, la «colonisabilité» resurgira, sous d’autres formes. Les Algériens forgés par la culture de la résistance et de la dignité, restent encore des êtres de bon sens, libres et imprévisibles, il est encore possible de préparer une société de demain civilisée, même si tout n’est pas réglé, loin de là. La renaissance de notre pays est possible. Comment ne pas y croire?

  • #2
    Sur le plan historique, il y a eu la sortie de l’Andalousie en 1492, qui a suivi la néfaste fermeture des portes de l’ijtihad,
    Tout le problème est là!!! celui de faire croire à tout prix que l'Algérie et les Algériens n'existent que depuis 1830, encore que là, l'auteur fait l'effort (méritoire) de remonter à 1492!!! C'est ainsi que lorsque on tente de faire croire à un peuple entier qu'il n'a aucun socle identitaire, ni ancêtres ni culture!!! on en fait un peuple b*t**d et on voit le résultat!!!
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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    • #3
      tente de faire croire à un peuple entier qu'il n'a aucun socle identitaire, ni ancêtres ni culture!!!
      Penser à l'aide de l'ecole de pensée occidental, il vat de soit, que le peuple algerien ou maghrebin n'a pas de culture ou tout au moins, cette culture n'est pas visible, il n'y a pas de vestige d'une ancienne civilisation, il n'y a pas de monuments, il n'y a pas de pyramides, comme les incas, il n'y a pas de statut d'Hercule comme en grece, bref il n'y a rien.

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      • #4
        bref il n'y a rien.
        Je ne comprend pas le but de ton intervention, et encore moins son objet!!! veux-tu expliciter???
        Dernière modification par hben, 02 février 2007, 15h07.
        "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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        • #5
          Article intéressant ! Hbenamara, pleinement d'accord avec toi. Comme pour tous les grands pays, l'Algérie a une riche histoire, commune avec la nôtre sur pas mal de points qui ne relèvent pas tous de la colonisation. L'Algérie est le produit de plusieurs strates de cultures, de peuples. Le soulever fait hérisser le poil de certains. On ne fait pas un grand peuple en le privant d'une partie de son cerveau ou en l'écervelant. Je crois quand même que les élites algériennes ont tout compris. Mais l'heure où elles se libéreront véritablement de leurs chaînes n'est pas encore venue. Le rapport de force semble tendanciellement pencher vers elles.
          Voila l'algérie vue de ses voisins du nord de la Méditerranée.

          Parenthèse sur 1492. Les élites juives et musulmanes chassées d'Espagne se sont réfugiées au Maroc, et en Algérie; au point que Constantine peut-être qualifiée de relativement juive.

          Ce formidable potentiel humain s'est perdu dans les profondeurs de l'obscurantisme dominant. Le Maghreb a stupidement raté l'occasion d'être développé avant l'Europe.

          Courage !

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          • #6
            Quel devenir civilisationnel?

            Il faut revaloriser l'école et l'éducation.

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            • #7
              ...racines...

              JE pense que c'est un faux débat..car par définition une civilisation est ce qu'elle produit...ses racines comptent..mais sont présent compte tout autant..

              c'est l'environnement socio culturel qui restera..alors que celui la plaise ou pas c'est un autre problème..l'important c'est la realité actuelle..avec toutes les particularités identitaires..

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              • #8
                l'histoire de l'algerie ne remonte pas à 1492, la date de la decouverte de l'amerique, comme si en decouvrant l'amerique on a eclipsé l'histoire de notre pays. le 15e siecle marque une etape importante pour tout l'ouest algerien puisque beaucoup des mozarabes, des juifs et des maures d'espagne affluent vers le maghreb, en algerie ils s'etablissent sur tous les ports, mais essentiellement dans l'ouest du pays, ainsi si khaled, le chanteur ressemble si fierement à un mauritanien c'est parce que ces ancetres andalous venaient du sud marocain et de mauritanie, tous les oranais ont une histoire commune avec le maroc, la mauritanie, le sahara occidental, de là venaient leurs anctres, donc une histoire maghrebine existe même si on en a pas conscience.
                pour ce qui est de l'est du pays, l'histoire est la plus ancienne d'algerie, tout comme celle du sahara. en effet, dans l'est algerien, l'histoire ne commence pas au XIVe siecle, ni en 1830, elle commence avec les royaumes berberes de Massinissa, Jugurtha, Aylimas, Gaia et bien d'autres. Il existe des monuments trés anciens, comparable aux pyramides egyptiennes, il existe des statues d'hercule (dont l'une trés clebre qui a été deboulonnée à l'independance et envoyée dans un musée italien ! comme si le colon cherchait à effacer notre ancienneté et nos origines, il ne voulais nous laisser la statue d'hercule, le pere fondateur des royaumes berberes, il ne voulait qu'on puisse se rattacher à une histoire de la meditannée mais voulais plus volontié nous jeter sur l'histoire du proche-orient, car à côté de ces civilisations orientales on pourrait se perdre, et nous sentir bien petit !). il existe des tombeaux trés anciens où reposaient de grands rois, il existe des legendes, des textes anciens comme l'arrivée d'elissa didon en afrique et sa rencontre avec les natifs du coin -des berberes de tunisie - et notre histoire est trés ancienne, ça derange certains qui l'a font remonter au Xe siecle, au XIV e ou au XIXe S ! tout l'est algerien s'était battu au côté de l'emir, de boumama, de boumaza et de bien d'autres encore, tel la kahina dans des temps plus anciens encore. l'algerien a une souche historique, mais certains font tout pour nous la faire oublier ou la pervertir à dessein !
                on sait qui on est, on sait d'où on viens, ceux qui le savent mieux que quiconque et à qui on ne peut faire oublier leurs origines c'est les kabyles et les algeriens de l'est... les autres qu'ils se debrouillent avec leur anteriorité

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