Des moines pourraient rouvrir le monastère de Tibéhirine, dans les collines à 70 km au sud d'Alger, pour la première fois depuis que sept trappistes y ont été enlevés puis assassinés en 1996, annonce le cardinal français Philippe Barbarin.
"Il y a des projets de réinstallation d'une communauté ici. Il y a eu des tentatives depuis onze ans mais cela n'a pas marché. Ceci est une nouvelle tentative. Nous devons prier pour que cela marche", a déclaré l'archevêque de Lyon lors d'une visite sur les lieux, dans la région de Médéa.
Le monastère de Notre-Dame-de-l'Atlas, où sont enterrés les sept victimes, avait été fermé à la suite de leur assassinat, au plus fort de l'insurrection islamiste déclenchée en 1992 par l'annulation d'élections que l'ex-Front islamique de salut (Fis) était sur le point de remporter.
Les sept moines et quelques autres avaient choisi de rester, malgré les menaces dont ils faisaient l'objet de la part des islamistes armés, afin que les habitants de la région continuent à bénéficier de leur aide alimentaire et médicale.
Ils furent enlevés le 26 mars 1996 et retrouvés égorgés deux mois plus tard. Le GIA (Groupe islamique armé) avait justifié leur exécution par le refus de la France de négocier la libération de détenus islamistes d'origine algérienne.
"DEMANDER PARDON A DIEU"
Les moines survivants quittèrent alors le monastère de Tibéhirine, le seul qui subsistait alors en Algérie, pour aller s'établir au Maroc voisin. Et ils manquent aujourd'hui à leurs anciens voisins.
"Depuis la mort des moines, la vie a changé ici, en mal, pour les gens. On se soignait gratuitement et efficacement (chez eux). Aujourd'hui, nous devons payer des soins qui ne sont pas toujours bons", confie Gamedi Redahi, un habitant de 54 ans.
Mgr Barbarin s'est rendu à Tibéhirine dans le cadre d'une visite en Algérie organisée avec le concours du président du Conseil musulman de la Région Rhônes-Alpes, Azzedine Gaci, et visant à promouvoir la compréhension et la tolérance entre les deux religions.
"En tant que musulmans, aujourd'hui, nous devons respecter les sentiments, la complexité de tous ceux qui ne partagent pas notre foi et avec lesquels nous devons vivre", a expliqué Gaci, un Français d'origine algérienne. "Il y a eu beaucoup de mal dans le coeur des hommes. Il faut demander pardon à Dieu."
La quasi-totalité de la communauté chrétienne d'Algérie a fui au moment de l'indépendance de l'Algérie, en 1962, et une poignée d'églises seulement sont restées ouvertes. Selon les chiffres officiels, on compte aujourd'hui moins de 5.000 chrétiens - y compris les expatriés - sur le sol algérien.
Par Reuters
"Il y a des projets de réinstallation d'une communauté ici. Il y a eu des tentatives depuis onze ans mais cela n'a pas marché. Ceci est une nouvelle tentative. Nous devons prier pour que cela marche", a déclaré l'archevêque de Lyon lors d'une visite sur les lieux, dans la région de Médéa.
Le monastère de Notre-Dame-de-l'Atlas, où sont enterrés les sept victimes, avait été fermé à la suite de leur assassinat, au plus fort de l'insurrection islamiste déclenchée en 1992 par l'annulation d'élections que l'ex-Front islamique de salut (Fis) était sur le point de remporter.
Les sept moines et quelques autres avaient choisi de rester, malgré les menaces dont ils faisaient l'objet de la part des islamistes armés, afin que les habitants de la région continuent à bénéficier de leur aide alimentaire et médicale.
Ils furent enlevés le 26 mars 1996 et retrouvés égorgés deux mois plus tard. Le GIA (Groupe islamique armé) avait justifié leur exécution par le refus de la France de négocier la libération de détenus islamistes d'origine algérienne.
"DEMANDER PARDON A DIEU"
Les moines survivants quittèrent alors le monastère de Tibéhirine, le seul qui subsistait alors en Algérie, pour aller s'établir au Maroc voisin. Et ils manquent aujourd'hui à leurs anciens voisins.
"Depuis la mort des moines, la vie a changé ici, en mal, pour les gens. On se soignait gratuitement et efficacement (chez eux). Aujourd'hui, nous devons payer des soins qui ne sont pas toujours bons", confie Gamedi Redahi, un habitant de 54 ans.
Mgr Barbarin s'est rendu à Tibéhirine dans le cadre d'une visite en Algérie organisée avec le concours du président du Conseil musulman de la Région Rhônes-Alpes, Azzedine Gaci, et visant à promouvoir la compréhension et la tolérance entre les deux religions.
"En tant que musulmans, aujourd'hui, nous devons respecter les sentiments, la complexité de tous ceux qui ne partagent pas notre foi et avec lesquels nous devons vivre", a expliqué Gaci, un Français d'origine algérienne. "Il y a eu beaucoup de mal dans le coeur des hommes. Il faut demander pardon à Dieu."
La quasi-totalité de la communauté chrétienne d'Algérie a fui au moment de l'indépendance de l'Algérie, en 1962, et une poignée d'églises seulement sont restées ouvertes. Selon les chiffres officiels, on compte aujourd'hui moins de 5.000 chrétiens - y compris les expatriés - sur le sol algérien.
Par Reuters