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Présidentielle : le FFS refuse de répondre à la proposition de Makri

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  • #16
    Amusant de voir le véto, en sous marin auprès de l'opposition pour parler de la voix de ses maîtres lors de la conférence de Zeralda, demandant un organisme indépendant de supervision des élections, entachées de fraude, demander aujourd'hui, toujours aux ordres de ses maîtres une élection présidentielle sans de plus amples garanties quant au respect de la voix du peuple. Le ghachi pour ces énergumènes n'est qu'un slogan politique, ce n'est même pas un slogan électoral, car ils sont incapables de se présenter aux élections...
    Othmane BENZAGHOU

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    • #17
      Visiblement, cette plume de ce journal qui avait ensencé l'apprenti Poutine sur d'autres de ses proses a bien choisi de défendre le véto, sous marin d'une opposition chargée de disperser les algériens...

      Quelle bande de farceurs...

      LES EX-ALLIÉS DE LA CLTD SE DÉCHIRENT
      Makri perd sur tous les tableaux


      L'expression - Par Saïd BOUCETTA - Mardi 18 Decembre 2018

      Makri espère obtenir un consensus national sur la base d'une initiative malintentionnée et suspicieuse à l'endroit des forces politiques du pouvoir.

      Les partis de l'opposition, anciennement réunis sous la bannière de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (Cltd), ne parviennent visiblement pas à renouveler leur consensus, établi en 2014. Aucune rencontre en vue, ni une quelconque déclaration commune ou toute autre initiative du genre. Il semble que la coalition qui a campé, pendant un temps, le rôle de l'opposition au pouvoir, ne soit plus d'actualité. Ce constat, établi par tous les observateurs de la scène politique, se vérifie de la manière la plus «triste», à travers une «prise de bec» qui a tendance à devenir «mémorable» entre les deux «bavards» de la Cltd. L'échange d'«amabilités» entre Abderrezak Makri et Sofiane Djilali renseigne assez bien sur l'état d'une opposition qui donne la nette impression de n'avoir rien saisi aux véritables enjeux de l'heure.
      En lieu et place de débat susceptible d'éclairer l'opinion nationale, les deux hommes se livrent ces derniers jours à un échange d'«insanités politiques». Les hostilités ont été ouvertes par Sofiane Djilali qui a accusé le président du MSP de commettre «un attentat à la morale, à l'État de droit, la démocratie et aux intérêts stratégiques du pays», à travers sa proposition de prolongation du mandat présidentiel. Des accusations directes qui dénient à Makri le statut de «démocrate». N'importe quel opposant perdrait son sang-froid pour moins que ça. Et cela n'a pas raté, puisque le chef du MSP réplique en renvoyant Sofiane Djilali à son «amateurisme politique». Dans un post publié sur son compte Facebook, le responsable islamiste invite ses lecteurs à faire «la différence entre ceux qui font de la politique avec leurs têtes et les
      autres qui la pratiquent avec leurs caprices et leurs pieds».
      Abderrezak Makri en profite pour élargir l'éventail des «amateurs» en développant un discours, qu'il sied de qualifier de complotiste et très éloigné de toute éthique politique. «Ceux qui s'accrochent à la démocratie, tout en connaissant le danger de la fraude électorale et l'inutilité de la course au pouvoir alors que l'équilibre des pouvoirs est en faveur de la fraude, comprennent que le pouvoir a besoin de l'opposition durant cette période pour reporter les élections en échange de réformes politiques et de garanties pour limiter la fraude et peut-être obtenir un consensus national qui sauvera le pays», explique Makri, invitant à travers cette ahurissante analyse, les démocrates de l'opposition à l'aider dans une entreprise hasardeuse et qui ne peut déboucher que sur l'anarchie.
      Il espère obtenir un consensus national sur la base d'une initiative malintentionnée et suspicieuse à l'endroit des forces politiques du pouvoir. Sofiane Djilali qualifie la démarche de Makri de «manoeuvres aussi bruyantes qu'insolites (...) initiées par les spécialistes de la perfidie et du double langage». La passe d'armes entre les anciens alliés montre, si besoin, qu'au sein de ce qu'il était convenu de nommer, le noyau dur de l'opposition, le climat est exécrable.
      Au-delà de cette querelle, symptomatique, des contradictions qui minent les partis membres de l'ex-Cltd, il y a lieu de noter l'absence de toute vision prospective, dont la conséquence directe est l'absence de débat digne de ce nom au sein d'une scène politique tétanisée par le prochain rendez-vous électoral.
      Alors que constitutionnellement, l'opération n'est pas encore enclenchée, puisqu'elle le sera à la convocation du corps électoral, autour du 19 janvier prochain, les partis qui comptent sur la scène nationale ne s'occupent que de ce que dira le président, au lieu d'ouvrir des pistes de débat sur l'Algérie de la 3e décennie du 3e millénaire. Cette indigence politique participe à la lourdeur de l'atmosphère et alimente les polémiques.
      Dernière modification par ott, 18 décembre 2018, 02h26.
      Othmane BENZAGHOU

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      • #18
        Ces tirs croisés au nom de la "stabilité" et le comble du mépris pour l'intelligence des algériens, la démocratie Poutinienne (voir passage en rouge) est d'un ridicule...

        Report de l’élection présidentielle : Abderrazak Makri entre la fatwa et la fitna


        Algerie 1 - Par Amel Benabi | 17 Décembre 2018 | 18:31

        Le président du mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri, a dû étonner même ses propres militants avant les observateurs par ses rétropédalages politiques renversants.

        Cet homme, qui en 2014 déjà voulait pousser Abdelaziz Bouteflika à rentrer chez lui en appelant à l’application de «l’ex» article 82 de la Constitution relatif à l’empêchement de sa candidature pour cause de son état de santé, en arrive aujourd’hui à exiger presque d’allonger son mandat légalement finissant.

        Pendant quatre ans, le chef du mouvement des Frères Musulmans algériens a fait de l’anti Bouteflika un programme. Il doit même sa reconduction à la tête de son parti à cette ligne dure et sans concession contre le pouvoir qui tranche avec celle de son ennemi intime Abou Djerra Soltani.

        Même après la révision de la Constitution en 2016, Makri a vite adopté son article 102 qui reprend la même stipulation que le fameux 82. Abderrazak Makri n’a clairement pas changé de stratégie ni d’objectif à savoir abréger coûte que coûte et légalement le quatrième mandat du président Bouteflika.

        Politiquement, cette ligne de conduite paraissait logique et cohérente pour un homme qui l’incarnait des années durant au sein du Majliss Echoura (Conseil consultatif) de son parti contre vents et marées.

        Ne voilà-t-il pas qu’il appelle aujourd’hui à cor et à cri à allonger sans délai le mandat du président qu’il a pourtant décrété impotent et inapte à gérer le pays ?

        Tout est certes possible en politique y compris quelques «arrondissements d’angles» quand l’intérêt du pays le commande. Mais il y a des gymnastiques et des sauts qui étonnent et détonnent par l’insoupçonnable audace de leurs auteurs. La trouvaille politique d’Abderrazak Makri incarne en l’occurrence tout à la fois l’inconséquence politique et la faillite éthique et morale.

        Au-delà du fait que sa proposition d’étendre à souhait le mandat du président soit à rebrousse-poil de ses convictions passées, c’est surtout son onction à l’instabilité qui attire l’attention.

        Rétropédalage

        Parce que, la trituration du fonctionnement des institutions qu’il propose n’est rien d’autre qu’une remise en cause de ce qui faisait la façade démocratique algérienne à savoir le respect des institutions et du calendrier électoral bâti au pas de charge depuis 1995.

        Faut-il rappeler ici que feu Cheikh Mahfoud Nahnah avait accepté de jouer le jeu lors de la présidentielle du 16 novembre 1995 justement par le souci de remettre l’Algérie sur la voie de la légitimité qui a tellement souffert des institutions fantoches que furent le HCE et le CNT.

        C’est dire à quel point le respect des échéances électorales, abstraction faite de la fraude et des fausses représentations qu’elles induisent, a toujours été l’alpha et l’Omega du discours officiel et celui de l’opposition.

        Or, ce que propose Makri est en net rupture par rapport à ces maigres acquis démocratiques.

        Il n'y a objectivement aucun motif valable qui puisse justifier le report de l’élection présidentielle d’avril prochain. Bien au contraire. La santé du président Bouteflika est le meilleur argument, pas seulement pour la tenir dans les délais mais si possible, la rapprocher pour raccourcir cette crise politique latente.

        Questions à deux sous : Qu’est ce qui fait courir Abderrazak Makri pour oser une telle proposition ? Pourquoi veut-il absolument régler une crise politique on en créant une autre autrement plus dangereuse pour le pays ?

        De fait, il est illusoire de chercher des explications à cette soudaine planche de salut que tend Makri et son MSP à un clan du pouvoir qui sponsorise la prolongation du mandat du président. La proposition est moralement indécente, stratégiquement risquée et politiquement dangereuse.

        Elle sent trop fort l’odeur d’une transaction politique de mauvais goût en vertu de laquelle Abderrazak Makri serait enfin ministre et plus si affinités dans le cadre d’une recomposition politique à venir.

        D’évidence la volonté maladroite du chef islamiste d’emballer sa proposition pour mieux la «vendre» à l’opinion par une crainte d’un scénario catastrophe, est trahie par son discours. Il a peur du fantôme d’Ahmed Ouyahia qui l’empêche apparemment de dormir.

        Pour lui, si l’élection présidentielle se tenait en avril, le Premier ministre serait inévitablement l’heureux élu du régime du fait qu’il soit à priori le mieux préparé comme le clame Abdelaziz Ziari.

        Cela suffit à donner des migraines à Makri dont on connait tout le «bien» qu’il pense d’Ouyahia.

        Politique-fiction

        Du coup, on comprend mieux les motivations du président de l’ex Hamas pour qui l’équation se résume à un seul choix : vaincre ou mourir.

        Et il semble avoir choisi son camp en offrant ses services à un cercle des décideurs pour assurer le…service après-vente à un report du scrutin d’avril et une prolongation du mandat présidentiel. Ce ne sera pas gratuit évidemment. Makri et son mouvement seront politiquement bien payés pour services rendus.

        Et ce sera «mérité» compte tenu de l’audace dont il aura fait preuve pour sauver le régime et empêcher l’Algérie de cheminer peut être, vers une vraie transition démocratique prometteuse.

        Ironie du sort, Abderrazak Makri qui se prétend être le parangon de la vertu se retrouve à cultiver le vice pour assouvir sa soif de pouvoir et sa volonté de puissance quitte à réinstaller le pays dans la crise et remettre les compteurs des faméliques acquis démocratiques à zéro.

        Constat assez cocasse : Même le ministre la justice Tayeb Louh qu’on ne peut soupçonner d’être un anti Bouteflika, a mis en garde contre la tentation de toucher aux délais constitutionnels des élections.

        Finalement Abou Djerra Soltani a eu plus de mérite d’être clair et direct dans sa démarche et son discours visant à remettre le MSP dans son milieu naturel qu’est le pouvoir.

        Abderrazak Makri a tourné en rond avant de revenir au «droit chemin», celui de la maison de l’allégeance. Sauf que son argumentaire est terriblement insoutenable et son «scénario du chaos» dans le cadre de la tenue de la présidentielle à sa date initiale, relève de la politique-fiction.
        Othmane BENZAGHOU

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        • #19
          Soufiane Djilali. Président de Jil Jadid : «Des sous-traitants politiques engagés pour contourner l’élection présidentielle»

          Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, revient dans cet entretien sur les derniers développements de la scène politique nationale l Il livre ainsi son analyse de la situation et son regard sur la suite des événements l Il considère que l’Algérie, après 20 ans de règne de Bouteflika, n’est pas en mesure d’opérer une alternative sereine. (photo : Sami K.)

          El Watan - MOKRANE AIT OUARABI 20 DÉCEMBRE 2018 À 11 H 00 MIN 3619

          A l’approche de la convocation du corps électoral, des voix s’élèvent pour réclamer un report de la présidentielle, sans aucune base juridique. Qu’en pensez-vous ?

          Oui… En fait, nous avons été surpris par cette demande de report de la présidentielle. Elle constitue une transgression évidente à la Loi fondamentale du pays. Même un amendement de la Constitution par voie parlementaire serait illégal. Sans référendum, il n’est pas possible de toucher aux équilibres des pouvoirs.

          Or, prolonger le mandat à 7 ans, par exemple, changera totalement l’architecture institutionnelle. D’ailleurs, l’article qui définit la durée du mandat est celui qui les limite à deux. L’article 212 de la Constitution interdit explicitement l’amendement de cet article. De toutes les façons, on ne peut pas opérer de telles réformes, à la va-vite, à trois semaines de la convocation du corps électoral. Cette situation est, pour le pays, d’une gravité exceptionnelle.

          Qui en est responsable ?

          Au cœur du problème, un homme entouré de ses proches a décidé mordicus de finir ses jours sur le trône. Mais sachant que le Président n’est plus du tout en état de traduire cette volonté dans la réalité des faits, ce sont ses plus proches qui ont décidé d’accomplir pour lui ce vœu.

          Eux-mêmes, maintenant, se trouvent piégés par les résultats de leur propre exercice du pouvoir qu’ils ont dû assumer à la place du chef de l’Etat. Or, il ne faut pas oublier que le système algérien est particulièrement impitoyable avec ceux qu’il éjecte de son giron. Abdelaziz Bouteflika a vécu, par le passé, la déchéance politique et ni lui ni ses proches ne veulent revivre «la traversée du désert» avec le risque de se voir harcelés par les successeurs.

          La fin de règne de Bouteflika n’est donc pas pour demain…

          Contrairement aux aspirations des Algériens, les actuels locataires d’El Mouradia voient avec inquiétude la fin de leur règne et surtout les risques personnels qui pourraient s’ensuivre. Ils feront tout pour rester encore autant qu’il sera possible, quitte à transgresser la Constitution.

          Ils espèrent pouvoir trouver une solution à leur problème durant un laps de temps supplémentaire, c’est-à-dire imposer le successeur qui leur offre toutes les garanties. Ne pouvant affronter un 5e mandat, à l’évidence irréaliste, ils ont lancé des sous-traitants politiques pour contourner l’élection et gagner du temps au-delà d’avril 2019, probablement jusqu’au jour du décès du Président.

          Le report de ce rendez-vous électoral arrangerait-il les affaires du pouvoir qui a toujours refusé de parler de crise ?

          Par principe, tout ce qui permet au pouvoir de persister arrange ses affaires. Cependant, je crois que depuis quelques mois, il n’y a plus «un» mais «deux» centres de décision au moins, avec une approche contradictoire. Le clan Bouteflika souhaite les prolongations, mais il semblerait bien qu’une résistance se soit développée à l’intérieur du système, celle-ci étant plus réaliste et mieux avertie pour ses propres intérêts.

          Cela explique les cafouillages depuis au moins l’affaire de la cocaïne et tous les bouleversements qui ont suivi. Dans cette lutte sans merci pour leur survie, il n’y a plus de place aux coquetteries. Les plus hautes autorités du pays pourraient in fine reconnaître une crise tout en l’imputant à l’opposition, à la chute du prix du pétrole ou, pourquoi pas, au peuple lui-même. De toutes les façons et selon le bout que l’on aborde la question, la crise en est la conclusion.

          N’ y a-t-il pas une alternative sereine possible ?

          Non. Après 20 ans de règne, l’Algérie n’est pas en mesure d’opérer une alternative sereine, les institutions ont été terrassées, les lois bafouées. La justice n’est plus qu’une parodie humiliante, les libertés sont réprimées, les partis déstructurés, les élections faussées, le Conseil constitutionnel une bouffonnerie…

          Les premiers responsables de l’Etat parlent même de «la légitimité du fait accompli», en lieu et place de la légalité ! Au plan économique, l’Algérie a créé plus de fausse monnaie qu’elle n’a pu gagner en un an grâce à la vente des hydrocarbures ! La dette interne est déjà à 40% du PIB, la valeur du dinar est en chute libre et le chômage fait des ravages.

          Le chef de l’Etat ne reçoit plus qu’épisodiquement des étrangers, mais ne parle pas au peuple, ne dirige pas de vrais Conseils des ministres, n’assume plus ses obligations constitutionnelles, etc. Les Algériens sont profondément démoralisés, se sentent humiliés et ont tous envie de quitter le pays, même au risque de leur vie. La médiocrité est partout et la corruption règne dans tous les secteurs.

          S’il ne s’agit pas d’une crise profonde de l’Etat algérien, alors il faudrait nous expliquer ce qu’est une crise ! Certains observateurs pensent que l’option du 5e mandat serait déjà abandonnée en raison de l’état de santé du président Bouteflika. Etes-vous du même avis ?

          La tentative de faire passer la prorogation du mandat dans l’opinion publique est le signe que le 5e mandat est devenu trop compliqué. Mais à mon avis, si l’option du report de l’élection ne passe pas, il n’est pas impossible que celle du 5e mandat refasse surface, bien qu’anticonstitutionnelle. La Constitution limite à deux les mandats et l’on nous parle du 5e ! Quand les couloirs du labyrinthe sont bloqués, celui qui s’y est perdu retourne vers l’issue encore possible, même si elle est risquée.

          Maintenez-vous votre demande d’application des dispositions constitutionnelles relatives à l’état d’incapacité physique du président de la République ?

          Dans un Etat de droit, cet article de la Constitution aurait été appliqué dès le mois de mai 2013. Le 4e mandat a été une hérésie. Le 5e serait pure folie. Oui, sans aucun doute, l’actuel article 102 de la Constitution aurait dû être activé.

          Vous vous opposez non seulement au 5e mandat, mais aussi à un remplacement de simple forme…

          Beaucoup de politiques et même des analystes nous reprochent une forme de focalisation de nos critiques sur la personne du Président. Permettez-moi donc de préciser les positions de Jil Jadid à ce sujet. Pour nous, il est une évidence que le départ de M. Bouteflika est une nécessité, si l’on veut éviter le naufrage du pays.

          Cependant, son départ posera avec acuité la question du changement de système. Il faut comprendre qu’après deux décennies de règne, le Président a profondément marqué la nature du régime. Il a manœuvré pour cloisonner les divers centres de décision qu’il a formés autour de lui en nommant des personnalités qui lui ont prêté allégeance. Il a fait en sorte que personne ne puisse se liguer contre lui, en montant les uns contre les autres. De même, il a interdit toute émergence de figures politiques autonomes, dans l’opposition ou même parmi ses soutiens.

          Il a donc créé un régime qui ne peut fonctionner sans lui. La preuve est que la succession semble impossible au point où le système préfère garder un homme invalidé par la maladie que de risquer de confier son destin à une autre personne, même proche du clan. A force de régner par la ruse et les manœuvres, Bouteflika s’est enfermé dans son propre piège en condamnant son système qui ne lui survivra probablement pas.

          Son départ devrait s’accompagner de changements profonds. C’est exactement dans cette phase-là qu’une opposition entreprenante et déterminée pourrait obtenir quelques concessions pour l’Etat de droit, alors qu’un nouveau régime se mettra en place. Même si tout le système ne disparaîtra pas, le recyclage partiel s’accompagnera d’une évolution possible des structures de gouvernance.

          Notre espoir est que l’effondrement du régime «bouteflikien» en cours n’entraînera pas dans son sillage les structures de l’Etat. Voilà pourquoi nous estimons à Jil Jadid que le départ de Bouteflika est un préalable, mais bien entendu pas suffisant !

          Est-il possible dans le contexte politique actuel d’organiser une élection présidentielle ouverte et démocratique ?

          J’avoue que cela sera très compliqué. Dans notre dernier communiqué, nous avions reconnu qu’une élection transparente relève de vœux pieux, ne serait-ce que parce que les conditions d’une compétition loyale ne sont pas là. Des élections d’une telle importance sont préparées deux années, pas trois mois, avant le scrutin.

          L’issue de l’élection sera très fortement influencée par plusieurs acteurs : la Présidence actuelle, le gouvernement et son administration, les partis du pouvoir, l’opinion publique, même secondairement, et bien sûr l’institution militaire. Cette dernière a toujours eu le dernier mot même, si celui-ci couronne une forme de consensus interne au système. C’est en quelque sorte l’ultime arbitre. Il faut donc l’interpeller, la mettre face à ses responsabilités et lui demander de tirer les conclusions de ses précédents choix pour qu’elle s’engage à respecter la volonté populaire et à accompagner la mise en place de véritables institutions.

          Vous demandez un changement pacifique. Pensez-vous que les conditions sont réunies pour le concrétiser ?

          Reconnaître la complexité d’une situation ne doit pas nous entraîner vers l’abdication de nos exigences. Nous ne baisserons donc pas les bras. Ce ne sont pas les élections en soi qui nous motivent, mais le processus de mise en place d’un véritable Etat de droit qui nous intéresse. Sauf à croire au père Noël, la future élection sera donc orientée. La question est : vers quoi le sera-t-elle ? Nous avons fait, à Mouwatana, des propositions sages et raisonnables. Un nouveau Président élu qui s’engagerait en un mandat unique et à mettre en route un processus constituant, à réformer les lois sur les partis, sur les associations, sur l’information et sur les élections. La mise en place d’une commission indépendante de l’administration serait le point culminant de ces réformes et permettrait de clore enfin le chapitre de la fraude.

          En cinq ans, l’Algérie pourrait se doter d’une nouvelle feuille de route, d’institutions élues de façon transparente et commencera à affronter les véritables défis du monde qui nous attendent.

          Les partis de l’opposition lancent des initiatives politiques et font des propositions de sortie de crise. Mais ils n’arrivent toujours pas à parler d’une seule voix. Pourquoi ?

          Il est normal que les partis participent à la réflexion sur une sortie de crise.

          C’est leur métier. L’urgence politique étant là, les interventions publiques tournent toujours autour des questions d’actualité. Ils peuvent s’entendre ou faire des propositions spécifiques. Il n’y a pas de règle immuable, c’est justement cela le jeu de la démocratie. Mais les partis politiques doivent aussi remplir une autre fonction beaucoup plus sensible : réfléchir aux grandes questions qui se posent à notre société et comment on pourrait y répondre. Le monde est actuellement en plein bouleversement.

          Des contraintes majeures sont à l’œuvre (certains les qualifient d’hypertendances) et vont déterminer l’évolution de la civilisation actuelle sur les 30 ou 50 ans à venir. Les règles, qui avaient façonné les relations internationales et l’économie-monde, sont en train de changer très rapidement. Dans le document préparatoire de notre programme de 2019, le conseil scientifique de Jil Jadid a répertorié au moins dix grandes contraintes pour notre pays.

          ./..
          Othmane BENZAGHOU

          Commentaire


          • #20
            Lesquelles ?

            Je cite pêle-mêle la démographie et le phénomène migratoire, les changements climatiques avec la rareté hydrique, la pénurie prévisible de l’énergie fossile, les tensions géopolitiques et les risques de dislocation des grands ensembles, la concurrence des monnaies internationales et l’avenir du système financier et bancaire mondial, les nouvelles technologies, l’universalisme culturel et la mondialisation en action, etc. En plus de ces défis qui s’imposent à nous, il y a des questions de société qui se posent avec gravité sur l’identité, l’islam, les rapports hommes/femmes…

            Enfin, des choix judicieux devront être opérés pour rendre performants nos structures institutionnelles, notre mode de gouvernance, l’Etat de droit, la démocratie…, pour mettre en synergie nos ressources tant humaines que matérielles. Je voudrais envoyer un signal à nos concitoyens pour leur dire qu’il y a un effort de qualité que nous déployons tant dans la réflexion que dans la formation des cadres (à Jil Jadid, nous avons 5 degrés de formation).

            Souvent l’urgence politique et médiatique nous fait occulter l’essentiel : la préparation d’une véritable classe politique d’envergure pour l’avenir. C’est compliqué dans notre situation, mais je peux vous assurer que nous avançons à pas régulier. Le sort de l’Algérie dépend de ce genre d’engagement, avant tout, citoyen. L’Algérie a un potentiel exceptionnel. Il attend d’être mis au service de la patrie.




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            L'inconsistance politique du véto est criante. Il a appelé l'armée qui a ramené Bouteflika à le faire partir mais fait semblant de respecter la constitution. Il a ensuite appelé à la tenue des élections présidentielles mais nous affirme que les conditions de sa transparence et de sa légitimité nécessite 2 à 3 ans. Il fustige l'initiative du MSP, qui finalement rejoint le discours alambiqué du véto, puisque tout deux sont d'accord pour affirmer qu'une période de transition est nécessaire pour mettre en place les condition d'un légitimité populaire au future président. Mais donc qu'est ce qui coince entre les 2? l'un serait plus proche d'un Sissi et l'autre d'un Attaturk algériens?

            Quelle bande de farceurs...
            Othmane BENZAGHOU

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