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Du peuple au peuple

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  • Du peuple au peuple

    Source : Le Quotidien d'Oran

    L'histoire est en train de se faire, aujourd'hui, en Algérie. Décidément, nous assistons à une grande tempête révolutionnaire qui bouleverse toutes les données. Dans son ouvrage «L'homme révolté», le philosophe Albert Camus explique que la révolte est souvent sourde et silencieuse, mais dès qu'elle s'éveille, elle réduit en bouillie les apparences figées du monde alentour. Ainsi, les esprits amorphes, -ceux qui sont rongés par le virus de la corruption et de la rente dans notre cas- y cherchant souvent des excuses à leur démission morale, se trouvent ébranlés par la force motrice de la révolte. Celle-ci agit comme un tsunami qui engloutit tout sur son passage. Nous pouvons bien le constater, d'ailleurs, dans toutes les rues d'Algérie, panachées de foules en dissidence et de couleurs diverses. En plus, curieusement, depuis le retrait de Bouteflika, les mea-culpa le disputent aux retournements de veste. La rue découvre, à son grand étonnement, que le patron du FLN est de son côté, que le chef de l'UGTA et l'ensemble des partis des l'alliance présidentielle l'encensent, que le chef d'état-major, au départ menaçant, la soutient lui aussi, qu'un ancien ministre, l'un des affidés les plus acharnés du clan d'El-Mouradia lequel, il y a seulement quelques années, affirmait que Bouteflika gouverne l'Algérie avec sa tête, et non pas avec ses pieds, loue en public les vertus du Hirak et l'image de marque qu'il a donnée du pays à l'international. Bref, la révolte de nos jeunes est devenue comme un rouleau compresseur qui a tiré les vers du nez aux nouveaux profiteurs-convertis au mouvement citoyen. En ce sens, elle a déverrouillé par son rythme persévérant l'hydre du système, le frappant dans ses multiples têtes et les parties les plus sensibles de son corps. La rue a assommé les oligarques juchés sur les barils du pétrodollar, au point qu'ils n'arrivent guère à retrouver ni leurs repères ni leurs plans machiavéliques. Même constat du côté de cette opposition «fantomatique» dont les rangs sont dispersés. Beaucoup de ces personnalités essayent de prendre le train de la révolte en marche, au milieu de la route, juste à l'avant-dernière station. Opportunistes et «khobzistes» pour la plupart, elles s'efforcent, en vain, de rattraper d'un coup à la faveur de cet élan populaire inédit leur manque d'engagement, sinon leur absence sur le terrain.

    Enfin, tout le monde y trouve, paraît-il, son compte, alors que le peuple, le seul héros de toutes les batailles de la nation, se rend compte que seule la lutte paie et que, quelle que soit la complexité de la conjoncture qu'il traverse, il n'est pas question de recourir à un quelconque «homme providentiel», et que seule une démocratie pluraliste, égalitaire, moderne et sans bruit des godasses, où l'alternance au pouvoir est respectée au pied de la lettre, étant à même de satisfaire ses vœux les plus chers. Il sait, par dessus le marché, que les faux raisonnements venant de la nomenklatura que d'aucuns supposent souvent infaillibles, -quelques têtes tournant dans l'orbite du système rentier et prédateur qu'elles veulent reconduire-, ne peuvent, en fin de compte, qu'inspirer une nouvelle dictature sous un nouveau visage !
    Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,
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