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Ces Femmes qui font le charme de la révolution

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  • Ces Femmes qui font le charme de la révolution



    Depuis le 22 février dernier, les Algériens vivent une ère historique. Ils respirent un air pur de liberté et de démocratie. Une révolution unique depuis l’indépendance du pays. Un soulèvement aux faits inédits, dont l’originalité continue de susciter l’admiration du monde entier.

    On ne peut guère parler de révolution sans parler de femmes. De plus, les femmes ont toujours marqué leur présence dans toutes les révolutions dans le monde. Personne ne pourra nier le rôle des femmes dans toutes les révolutions ayant marqué l’histoire de l’Algérie depuis les premières années de la conquête française.

    Comme d’ailleurs dans le mouvement du 22 février, qui ne cesse de révéler plein de choses formidables chaque vendredi. On se souviendra pour longtemps que c’est une femme qui avait créé l’événement au lendemain de la première marche de la révolte populaire.

    Meriem Abdou, brillante productrice et présentatrice de la célèbre émission «L’Histoire en marche» de la Chaîne III de la Radio nationale, avait démissionné de son poste de rédactrice en chef au service international pour protester contre le traitement réservé par la direction de l’information, qui a passé sous silence les manifestations contre le 5e mandat de Bouteflika, organisées dans tout le pays le 22 février.

    Un sentiment de fierté

    Depuis le 8 mars, les femmes sont désormais le second souffle du mouvement populaire. Leur présence est devenue aussi indispensable. On ne peut guère faire la révolution sans les femmes, comme il n’y aura pas de démocratie en Algérie sans leur contribution.

    Pour les nombreuses femmes que nous rencontrons chaque vendredi, cette présence a beaucoup apporté au mouvement populaire. «Les apports des femmes à ce mouvement populaire sont considérables et non négligeables. Elles ont montré que l’intérêt du pays est l’affaire de tous. Par leur présence, elles montrent au monde entier que l’Algérie est en train de construire sa démocratie en tant que dimension de la citoyenneté en toute égalité, sans aucune discrimination sexiste.

    Elles marquent aussi à tout jamais un moment fort de l’histoire de notre chère patrie, comme l’ont fait nos martyrs et nos moudjahidate, qui ont donné leur vie pour que nous, femmes d’aujourd’hui, vivions en liberté. Elles ont également véhiculé une belle mosaïque d’une Algérie multiculturelle qui s’est réconciliée avec son identité berbéro-arabo-musulmane et qui est désormais prête à assumer les différences dans le respect de l’autre», atteste Zineb Haroun, maître de conférences à l’université des Frères Mentouri de Constantine.

    «J’imagine, comme tous les Algériens, que les participations à ces marches, en l’occurrence les marches des universitaires, sont l’expression du sentiment de la fierté d’appartenance à la nation algérienne. Une fierté, tant bafouée par les périodes sombres par lesquelles est passé le pays et qui, souvent, ont impacté notre vécu sur le plan psychologique, social, culturel et économique.

    Ces marches sont une modeste contribution à l’édification d’une nouvelle Algérie qui aspire à des changements en faveur d’une vie meilleure, où l’égalité des chances est le point de partage entre les Algériennes et les Algériens», soutient Zineb Haroun. Pour cette dernière, la présence des femmes a aussi consolidé le caractère pacifique des marches à travers leur sérénité, leur assurance et leur féminisme.

    Du côté des jeunes, les marches du mouvement populaire, notamment celles du vendredi, sont vécues comme des moments uniques dans la vie. Yousra Salem, jeune journaliste constantinoise à El Watan, assiste pour la première fois de sa vie à un événement pareil. Elle n’avait que dix ans lorsque Bouteflika est arrivé au pouvoir.

    Depuis le 22 février, une journée durant laquelle elle était parmi les rares femmes à prendre part à ce mouvement à Constantine, elle ne rate plus aucune marche. Un bonheur qu’elle ne cesse d’exprimer. «La participation aux marches est un droit avant d’être un devoir. A mon âge je n’ai jamais connu que Bouteflika comme Président, la démocratie est devenue un mythe dont on entend parler, sans la vivre réellement.

    Et en tant que journaliste, je suis tenue de défendre la liberté d’expression en Algérie, qui ne peut être concrétisée réellement qu’après le départ de ce régime. Un régime qui a étouffé cette profession et a semé la peur et la corruption à tous les niveaux.

    L’Algérien s’est libéré dans ces marches, il est donc de mon devoir et de mon droit de répondre présente», confie-t-elle. Pour elle, chaque journée avait sa particularité et ses slogans.

    «Je pense que la journée qui m’a marquée n’est pas encore arrivée, ce sera celle de la deuxième indépendance de l’Algérie. Elle sera la journée qui marquera l’Histoire de notre pays», poursuit-elle. «L’image qui restera gravée dans ma mémoire demeure celle de la marche du 22 février, durant laquelle les Algériens se sont unis pour une seule cause et un seul objectif. C’était inattendu et surtout fabuleux», conclut-elle.


    El Watan
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent
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