Par NAZIM BRAHIMI -24 décembre 2019
Personnage discret, le général-major Saïd Chengriha est désormais propulsé au-devant de la scène nationale en héritant, depuis hier, du titre de chef de corps d’armée en remplacement du défunt Ahmed Gaïd Salah, décédé dans la matinée de lundi 23 décembre au moment où le pays traverse une situation politique inédite et dans laquelle le rôle de l’institution militaire est au centre des débats.
La promotion de Saïd Chengriha au premier poste de l’ANP s’inscrit dans la continuité de la règle, non écrite, selon laquelle le Commandant des forces terrestres passe au rang de chef de corps d’Armée dès que le poste est déclaré vacant. C’est d’ailleurs ce titre de chef des forces terrestres (CFT) qui avait propulsé Mohamed Lamari, Khaled Nezzar et Ahmed Gaïd Salah au grade de général de corps d’Armée.
Saïd Chengriha, né à El Kantara, dans la wilaya de Biskra, en 1945, a une formation d’officier d’infanterie et a suivi le cours d’état-major à l’académie russe de Vorochilov pendant les années 1970. Il a eu à occuper le poste de chef de la 3e Région militaire avant d’être nommé Ccommandant des forces terrestres le 16 septembre 2018 en remplacement de Achène Tafer, qui était en poste depuis 2004. Auparavant, il a occupé de nombreux postes de commandement au sein de l’ANP, dont celui de commandant d’un bataillon de chars à Béchar, dans la 3e Région militaire, avant qu’il ne commande une division blindée au sein de la 5e Région militaire à Constantine. Au fur et à mesure qu’il montait en grade, le général-major occupe des fonctions de plus en plus hautes dans différentes régions militaires. Il sera, par exemple, commandant de l’Ecole d’application des blindés et sera également nommé adjoint du chef de la 3e Région militaire qu’il commandera plus tard. Général-major depuis 2003, c’est-à-dire l’année de l’accession du défunt Ahmed Gaïd Salah au poste de chef de corps d’Armée sous le règne d’Abdelaziz Bouteflika, Saïd Chengriha, aujourd’hui âgé de 74 ans, fait partie des officiers les plus âgés au sein de l’ANP. Il hérite aujourd’hui d’une mission singulière qui le voit à la tête de l’institution militaire, devenue plus que jamais thème de discussion publique et de son rôle dans l’exercice du pouvoir et de la prise de décision. Ces questions se sont posées à la faveur de la crise politique que traverse le pays depuis le mouvement du 22 février. La conjoncture a vu, en effet, l’ANP, sous la direction du défunt Gaïd Salah, occuper une place centrale dans la vie politique du pays jusqu’à constituer un thème de clivage entre ceux qui appuyaient la mission de l’ANP dans cette conjoncture et ceux opposés à toute implication de l’institution dans le jeu politique.
Aura-t-il dans ce registre une démarche similaire à celle de son prédécesseur ou œuvrera-t-il à éloigner l’ANP des soubresauts de la vie politique ? Sans doute qu’il aura fort à faire, particulièrement à ce qui s’est passé ces dernières années, marquées notamment par des poursuites judiciaires contre de hauts gradés de l’institution militaire dont certains croupissent en prison depuis plusieurs mois. A l’évidence, l’arrestation de quelques officiers poursuivis pour leur implication dans des affaires de corruption a considérablement entaché l’image de l’ANP.
En tout état de cause, Saïd Chengriha ne sera comptable sur ce registre que s’il venait à être confirmé au poste de chef de corps d’Armée. Mais le contexte du pays est tel que son accession au poste de chef de corps d’Armée ne manquera pas de susciter un surcroît d’attention et d’observation sur son style et l’image qu’il donnera de l’ANP.
https://www.reporters.dz/2019/12/24/...decembre-2019/
Personnage discret, le général-major Saïd Chengriha est désormais propulsé au-devant de la scène nationale en héritant, depuis hier, du titre de chef de corps d’armée en remplacement du défunt Ahmed Gaïd Salah, décédé dans la matinée de lundi 23 décembre au moment où le pays traverse une situation politique inédite et dans laquelle le rôle de l’institution militaire est au centre des débats.
La promotion de Saïd Chengriha au premier poste de l’ANP s’inscrit dans la continuité de la règle, non écrite, selon laquelle le Commandant des forces terrestres passe au rang de chef de corps d’Armée dès que le poste est déclaré vacant. C’est d’ailleurs ce titre de chef des forces terrestres (CFT) qui avait propulsé Mohamed Lamari, Khaled Nezzar et Ahmed Gaïd Salah au grade de général de corps d’Armée.
Saïd Chengriha, né à El Kantara, dans la wilaya de Biskra, en 1945, a une formation d’officier d’infanterie et a suivi le cours d’état-major à l’académie russe de Vorochilov pendant les années 1970. Il a eu à occuper le poste de chef de la 3e Région militaire avant d’être nommé Ccommandant des forces terrestres le 16 septembre 2018 en remplacement de Achène Tafer, qui était en poste depuis 2004. Auparavant, il a occupé de nombreux postes de commandement au sein de l’ANP, dont celui de commandant d’un bataillon de chars à Béchar, dans la 3e Région militaire, avant qu’il ne commande une division blindée au sein de la 5e Région militaire à Constantine. Au fur et à mesure qu’il montait en grade, le général-major occupe des fonctions de plus en plus hautes dans différentes régions militaires. Il sera, par exemple, commandant de l’Ecole d’application des blindés et sera également nommé adjoint du chef de la 3e Région militaire qu’il commandera plus tard. Général-major depuis 2003, c’est-à-dire l’année de l’accession du défunt Ahmed Gaïd Salah au poste de chef de corps d’Armée sous le règne d’Abdelaziz Bouteflika, Saïd Chengriha, aujourd’hui âgé de 74 ans, fait partie des officiers les plus âgés au sein de l’ANP. Il hérite aujourd’hui d’une mission singulière qui le voit à la tête de l’institution militaire, devenue plus que jamais thème de discussion publique et de son rôle dans l’exercice du pouvoir et de la prise de décision. Ces questions se sont posées à la faveur de la crise politique que traverse le pays depuis le mouvement du 22 février. La conjoncture a vu, en effet, l’ANP, sous la direction du défunt Gaïd Salah, occuper une place centrale dans la vie politique du pays jusqu’à constituer un thème de clivage entre ceux qui appuyaient la mission de l’ANP dans cette conjoncture et ceux opposés à toute implication de l’institution dans le jeu politique.
Aura-t-il dans ce registre une démarche similaire à celle de son prédécesseur ou œuvrera-t-il à éloigner l’ANP des soubresauts de la vie politique ? Sans doute qu’il aura fort à faire, particulièrement à ce qui s’est passé ces dernières années, marquées notamment par des poursuites judiciaires contre de hauts gradés de l’institution militaire dont certains croupissent en prison depuis plusieurs mois. A l’évidence, l’arrestation de quelques officiers poursuivis pour leur implication dans des affaires de corruption a considérablement entaché l’image de l’ANP.
En tout état de cause, Saïd Chengriha ne sera comptable sur ce registre que s’il venait à être confirmé au poste de chef de corps d’Armée. Mais le contexte du pays est tel que son accession au poste de chef de corps d’Armée ne manquera pas de susciter un surcroît d’attention et d’observation sur son style et l’image qu’il donnera de l’ANP.
https://www.reporters.dz/2019/12/24/...decembre-2019/
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