Les hurlements, les injures et les excommunications sont un sport national en Algérie.
Dans le climat algérien où il y a un véritable déficit de culture démocratique et de respect de l’autre et de son opinion, Kamel Daoud commet trois erreurs :
- Premièrement, il dit et écrit ce qu’il pense. Et dans l’Algérie de la mobilisation populaire, comme celle d’avant la mobilisation populaire, il n’est pas bon de sortir de la pensée homogène et du propos monolithique. Que ce soit sur les questions politiques ou religieuses, il y a injonction à faire, à dire, à prier et à penser comme la majorité.
- Deuxièmement, il le dit trop tôt. Même s’il a évidement le droit d’exprimer une déception, car c’est ce que je lis dans son propos, il l’étale prématurément, car je garde espoir, pour ma part, de voir le peuple, y compris celui de l’Algérie profonde, se réveiller et comprendre qu’il est en train de perdre la bataille et donc sa révolution s’il ne l’intensifie et s’il la maintient dans un niveau devenu folklorique depuis longtemps. Pour ma part, je n’ai eu de cesse d’appeler à une intensification du mouvement, à manifester non pas à marcher, à la structuration de ce même mouvement et la rédaction d’une plate-forme portée par une force unitaire, unie et non pas uniforme.
- Troisièmement, la révolution est polluée par le populisme. Celui des islamistes; celui de Nekkaz; celui de Zitout. La révolution est polluée par cette masse qui prétend vouloir en finir avec le régime, mais qui parle comme les membres du régime, qui entretient la haine distillée par le régime, qui s’alimente de la paranoïa du régime, qui vit de la bigoterie du régime et qui, en réalité, ne veut pas d’un changement démocratique où la liberté et la modernité seraient les principes essentiels mais seulement une part du gâteau algérien.
Avant d’excommunier Kamel Daoud, l’un des rares intellectuels, qui sauve encore l’honneur de ce pays dévitalisé et vidé de sa substance intellectuelle où les élites ont préféré soit démissionner soit se laisser corrompre, avant de le diaboliser, il serait peut-être préférable de le lire et d’essayer de comprendre son propos.
Pour faire vivre une révolution, il y a un préalable : sortir de la médiocrité à l’algérienne ! ✍ Mohamed Sifaoui / 19 Janvier 2020
Dans le climat algérien où il y a un véritable déficit de culture démocratique et de respect de l’autre et de son opinion, Kamel Daoud commet trois erreurs :
- Premièrement, il dit et écrit ce qu’il pense. Et dans l’Algérie de la mobilisation populaire, comme celle d’avant la mobilisation populaire, il n’est pas bon de sortir de la pensée homogène et du propos monolithique. Que ce soit sur les questions politiques ou religieuses, il y a injonction à faire, à dire, à prier et à penser comme la majorité.
- Deuxièmement, il le dit trop tôt. Même s’il a évidement le droit d’exprimer une déception, car c’est ce que je lis dans son propos, il l’étale prématurément, car je garde espoir, pour ma part, de voir le peuple, y compris celui de l’Algérie profonde, se réveiller et comprendre qu’il est en train de perdre la bataille et donc sa révolution s’il ne l’intensifie et s’il la maintient dans un niveau devenu folklorique depuis longtemps. Pour ma part, je n’ai eu de cesse d’appeler à une intensification du mouvement, à manifester non pas à marcher, à la structuration de ce même mouvement et la rédaction d’une plate-forme portée par une force unitaire, unie et non pas uniforme.
- Troisièmement, la révolution est polluée par le populisme. Celui des islamistes; celui de Nekkaz; celui de Zitout. La révolution est polluée par cette masse qui prétend vouloir en finir avec le régime, mais qui parle comme les membres du régime, qui entretient la haine distillée par le régime, qui s’alimente de la paranoïa du régime, qui vit de la bigoterie du régime et qui, en réalité, ne veut pas d’un changement démocratique où la liberté et la modernité seraient les principes essentiels mais seulement une part du gâteau algérien.
Avant d’excommunier Kamel Daoud, l’un des rares intellectuels, qui sauve encore l’honneur de ce pays dévitalisé et vidé de sa substance intellectuelle où les élites ont préféré soit démissionner soit se laisser corrompre, avant de le diaboliser, il serait peut-être préférable de le lire et d’essayer de comprendre son propos.
Pour faire vivre une révolution, il y a un préalable : sortir de la médiocrité à l’algérienne ! ✍ Mohamed Sifaoui / 19 Janvier 2020
Commentaire