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L'histoire de l'assassinat de Qasdi Merbah

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  • #16
    ** doublon **
    Dernière modification par Pomaria, 03 novembre 2020, 20h26.
    Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

    Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

    Commentaire


    • #17
      "J’accuse ! "(suite et fin)


      J’ai même eu à me déplacer à Batna le jeudi 28 novembre 2013 et à me présenter à son domicile pour en discuter. Il était absent ce jour-là, selon ses gardiens. Je leur ai confié un message verbal à lui transmettre avec mes coordonnées pour qu’il me rappelle. Il gardera le silence à ce jour…Élu président de la république en 1995 avec une confortable majorité, il avait toute la légitimité requise pour mettre de l’ordre dans la maison. Il ne l’a pas fait et c’est dommage ! « La vérité finit toujours par se savoir » dit l’adage populaire.

      Avec le temps, les langues se délient et des accusations graves émanant d’officiers supérieurs et même de généraux accablent des responsables militaires de premier plan. En effet, le courageux général Benhadid a déclaré que le général Smaïn Lamari avait, sous ses ordres, l’émir de l’Ouest, Ahmed Bénaïcha.

      Nous connaissons, tous, les liens qui unissaient ce général barbouze à Charles Marchiani, Charles Pasqua et Yves Bonnet, entre autres responsables du renseignement français. Le général Benhadid sera mis aux arrêts alors qu’il n’avait que confirmé ce que tout le monde savait.
      Qui ne se souvient pas de l’affaire du vrai-faux enlèvement des époux Thévenot du Consulat de France à Alger ? C’est aussi, un peu cela, la Françafrique !

      Zeroual avait avoué à Louisa Hanoune l’existence d’escadrons de la mort, activant en dehors des institutions légales et au profit de groupes d’intérêts.

      Quand il était à la tête du MAJD, Merbah avait dénoncé l’existence de voitures banalisées qui mitraillaient certains édifices. C’est ainsi qu’opérait cette faune sans scrupules et sans honneur, qui s’enivrait d’un pouvoir sans limite, faisant la pluie et le beau temps, et ordonnant la mort de celui ou celle qui entravait leur chemin, au nom de la prétendue sacro-sainte raison d’état, comme le révélera plus tard le colonel Samraoui, rapportant une discussion qu’il eut avec Smaïn Lamari. Ces monstres se sont bâti des fortunes colossales qu’ils devront un jour ou l’autre restituer au peuple.

      D’autres officiers dont les Capitaines Ahmed Chouchane et Hassine Haroune du MAOL ayant refusé de cautionner l’arbitraire, ont nommément accusé l’actuel patron des services, le général Sahraoui El Bachir, alias Tartag, alias Albombardi, alias Ghoul Ben-Aknoun, d’avoir organisé et exécuté l’assassinat de Merbah et de ses compagnons, obéissant aux ordres de son patron d’alors, le sinistre général Smaïn Lamari, lui-même aux ordres de l’inamovible, débarqué, Toufik.

      J’ai eu à rapporter cette accusation il y a quelque temps déjà, avant sa nomination, mais aucune réaction n’a été enregistrée.


      Pour conclure, il faut dire que cette situation a trop duré et que la vérité doit enfin éclater au grand jour. Les responsables militaires et civils de la tragédie algérienne doivent être identifiés nommément et traduits devant la justice. La vérité doit être connue de tous, aussi horrible soit-elle.

      Tous les protagonistes – ayant trop de choses à se reprocher – se rabattent sur les historiens en
      attribuant à ces derniers le rôle d’écriture de l’histoire. Les historiens interviennent des décennies après les événements, une fois tous les acteurs disparus, en exploitant des documents d’archives.

      Dans la situation actuelle, les acteurs sont vivants et ce sont – non pas les historiens – mais des juges d’instruction qui doivent réaliser ce travail, à charge pour eux de déterminer les responsabilités de chacun. Nous assistons en effet ces derniers temps à une fièvre de l’écriture où chacun écrit ce qui le met en valeur en falsifiant la vérité et en polluant le fonds d’archives. Ces derniers temps, on assiste à un déballage effroyable d’anciens responsables accusant leurs collègues des pires infamies. La réciprocité de ces déballages achève de convaincre le petit peuple que nous sommes, que le pays était aux commandes de voyous qui se crèpent le chignon comme de vieilles mégères.

      Pour ma part, j’accuse tous ceux qui détenaient une parcelle de pouvoir durant ces trois dernières décennies, les généraux Toufik, Larbi Belkheir, Smaïn Lamari, Mohamed Lamari, Mohamed Touati alias El-Mokh, Khaled Nezzar, Sahraoui El-Bachir alias Tartag, Liamine Zeroual, Ali Haroun, Réda Malek, Mouloud Hamrouche, Boustilla, Guenaïzia et tant d’autres.

      Des parents comme Oum Amine, Hacène Ferhati et tant d’autres ne cesseront jamais d’exiger la vérité et que les corps de leurs disparus leur soient rendus.

      Les charniers doivent être clairement indiqués et ouverts.


      Les examens ADN détermineront la parenté. Nous-mêmes ne cesserons jamais d’exiger la vérité au sujet de ce qu’il s’est passé. Dans son appel historique, lancé le 12 juillet 1993, au peuple algérien, Kasdi Merbah avait mis en garde contre les dangers encourus. S’il avait été écouté ou à tout le moins laissé en vie, nous aurions fait l’économie de plus de 250 000 morts. C’est la vérité historique des faits.

      Il est vrai que toute vérité n’est pas bonne à dire à chaud, comme l’a si bien dit l’actuel président de la république, mais avec le recul et le temps qui passe, l’heure est arrivée de dire aux Algériens ce qu’il s’est réellement passé, afin que ces événements ne se reproduisent plus jamais. C’est faire oeuvre de pédagogie que de dire la stricte vérité, aussi douloureuse soit-elle. C’est ce qu’attendent les familles de victimes et de disparus, car il s’agit d’une phase incontournable, seule à même de permettre un nouveau départ dans la reconstruction de notre Algérie meurtrie.

      Cela dit, je ne me fais pas nullement le défenseur du FIS dont les membres doivent aussi répondre de leurs actes. D’ailleurs certains de leurs responsables, dont Ali Benhadj, ont maintes et une fois fait des déclarations publiques dans ce sens.

      L’armée est la colonne vertébrale de la nation et les services de sécurité, toutes branches confondues, sont la vigie assurant une surveillance permanente du territoire et dont le renseignement est à la base de toute action. Cependant, ces services doivent agir exclusivement pour la sauvegarde de la nation et de ses intérêts et en aucun cas être au service d’intérêts étroits, particuliers ou de groupes. Ses éléments ne doivent pas être transformés en nervis de pontes mafieux exécutant au doigt et à l’oeil des ordres insensés. Dans certains pays développés, ces services sont dotés d’une charte claire qui enjoint les agents de refuser d’exécuter un ordre manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public.

      Il faut dire enfin, que la première violence commise en Algérie a été l’interruption du processus électoral de 1991 qui équivaut, il faut l’avouer clairement, à un coup d’état militaire. C’est exactement ce qu’a dit, là aussi, l’actuel président. Ce n’est pas se faire violence que de reconnaître sa responsabilité, c’est l’ultime acte de courage salvateur, susceptible d’agir comme une catharsis aux problèmes de conscience qui tourmentent les âmes de tous les acteurs de la tragédie nationale.

      Il est temps de dire la vérité !

      Alger, 14 janvier 2016
      Abderrezak Laïbi,
      Neveu de Khalef Abdellah, dit Kasdi Merbah
      Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

      Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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