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Le déficit budgétaire dépassera les 18 milliards d’euros en 2021: la bombe à retardement en Algérie

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  • Le déficit budgétaire dépassera les 18 milliards d’euros en 2021: la bombe à retardement en Algérie

    Décryptage. La déficit budgétaire dépassera les 18 milliards d’euros en 2021 : la bombe à retardement en Algérie

    ALGERIEPART PLUS


    16 NOVEMBER 2020

    C’est un chiffre qui fait froid dans le dos et témoigne à lui seul de l’extrême fragilité de la situation financière en Algérie. En 2021, l’Etat algérien va se retrouver avec un déficit budgétaire estimé à près de -2784,8 milliards de dinars, soit l’équivalent de 18, 28 milliards d’euros, contre- 2381,5 milliards de dinars à la clôture de l’exercice 2020, à savoir l’équivalent de 15,63 milliards d’euros. Un autre indicateur financier indique également la très mauvaise santé financière de l’Algérie.

    Il s’agit du solde global du Trésor qui sera en 2021 de près de -3614,4 milliards de dinars, c’est-à-dire l’équivalent de 23,73 milliards d’euros, soit -17,6% du Produit Intérieur Brut (PIB) global, à savoir la richesse nationale annuellement produite en Algérie. C’est tout simplement du jamais vu car il s’agit de l’une des situations financières les plus complexes que l’Algérie devra gérer. Mais, d’abord, un peu de pédagogie. Que représentent concrètement tous ces déficits ?

    Il faut savoir qu’en finances, il existe un déficit budgétaire, ou un solde budgétaire négatif, quand les recettes engrangées par un Etat (les impôts et taxes, principalement) sont inférieures à ses dépenses. D’autre part, la notion de déficit public est proche de celle de déficit budgétaire : elle se réfère non pas au seul Etat central, mais à l’ensemble des administrations publiques (incluant les collectivités locales, les administrations de sécurité sociale, etc.).

    Le déficit budgétaire n’a rien d’extraordinaire en soi. La plupart des Etats développés connaissent des déficits budgétaires, qui ont eu tendance à s’alourdir depuis la crise financière et boursière de 2008-2009 qui est née dans le sillage de la crise des subprimes (en anglais : subprime mortgage crisis) ayant touché le secteur des prêts hypothécaires à risque en juillet 2007. A partir de 2007, pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les prix de l’immobilier baissent aux Etats-Unis. Cette baisse, qui n’avait pas été anticipée, provoque de nombreuses faillites parmi les organismes de crédit qui avaient délivré des subprimes. En effet, ces organismes se remboursent, en cas de défaut sur un prêt, en vendant le bien immobilier. Cette baisse provoque également des faillites nombreuses parmi les fonds d’investissements qui spéculaient sur ces mêmes prêts hypothécaires à risque. La crise s’étendit au reste du monde, dans un contexte de contagion, à l’ensemble des acteurs économiques en raison de la titrisation, lorsque les banques qui finançaient les fonds d’investissement, lesquels avaient fait faillite, refusèrent de se prêter de l’argent de peur qu’elles ne détiennent des liquidités « toxiques ». Ces prises de position sont à l’origine de la crise financière mondiale de 2007 qui déboucha sur la crise bancaire et financière de l’automne 2008, entraînant le monde dans la crise économique des années 2008 et suivantes.

    Depuis cet épisode financier international très complexe, les déficits budgétaires sont devenus courants et réguliers dans les pays développés. A titre d’exemple, en 2012, le déficit budgétaire français s’est élevé à 87,1 milliards d’euros et le déficit public total à 98,2 milliards d’euros, soit 4,8% du PIB. En 2015, le déficit budgétaire s’est élevé à 70,5 milliards d’euros.

    Or, est-ce que ce déficit budgétaire est logique et sans aucun danger pour un pays comme l’Algérie ?

    Oui, il s’agit d’un scénario hyper-dangereux pour l’Algérie parce qu’elle n’est pas un pays industrialisé et suffisamment producteur de richesses qui peut facilement redresser la barre ou financer pendant longtemps une immense dette publique. L’Algérie sera ainsi victime, si cette situation perdure encore dans les années à venir, de ce qu’on appelle dans l’économie de l'”effet d’éviction”. Cela signifie que le déficit est mauvais pour la croissance parce qu’il détournerait une épargne qui aurait pu aller vers des projets productifs qui développeront le pays.

    L’Algérie sera ainsi contrainte de financer encore et toujours son déficit public pour couvrir essentiellement les frais de ses institutions et de ses services publics comme les budgets de fonctionnement de l’Etat. Lorsque l’Etat algérien doit à chaque fois mobiliser des ressources financières pour financer son déficit, l’argent disponible sur les marchés va se raréfier donc et les taux d’intérêt pratiqués par les banques algériennes vont grimper. Emprunter, pour un acteur privé, est donc plus difficile. Par conséquent, les projets (création d’entreprise, investissement…) se raréfient à leur tour. et la croissance est freinée. L’Algérie vit cette situation depuis 2017-2018 date à laquelle les déficits budgétaires ont commencé à battre des records à cause de la baisse des recettes de la fiscalité pétrolière qui chutent depuis la crise pétrolière de 2014 avec l’effondrement progressif des prix du baril de pétrole.

    Le déficit public en Algérie a donc un impact direct sur le chômage, la pauvreté et la relance industrielle parce qu’il sabote la croissance économique. Par ailleurs, l’Algérie risque de recourir à l’endettement extérieur pour combler ce déficit budgétaire car elle ne pourra pas compter longtemps sur ses moyens rudimentaires en dinars, une monnaie sans cesse en chute libre, pour rééquilibrer sa situation financière. La Banque d’Algérie ne pourra pas résister longtemps face à la chute interminable des recettes fiscales provenant des exportations des hydrocarbures. Les hydrocarbures ont représenté en moyenne sur la période 2004-2018 : 96% des exportations du pays, 43% des recettes fiscales et 21% du PIB.

    Face à une telle dépendance des hydrocarbures, l’Algérie ne pourra pas utiliser longtemps des leviers internes pour gérer son immense déficit budgétaire. L’endettement extérieur parait donc inévitable. Or, faute d’une véritable vision stratégique économique axée sur de nouvelles sources de richesses et sans de nouvelles sources de recettes fiscales pour l’Etat, l’Algérie risque de s’endetter pour… nourrir sa populaire et combler ses besoins primaires. Exactement comme à la fin des années 80 et tout au long de la décennie des années 90 où l’Algérie s’est endettée au-delà de 30 milliards de dollars pour ne pas s’effondrer et provoquer les pénuries des produits alimentaires et stratégiques comme les médicaments.

    Le salut est venu de la hausse des prix du pétrole à partir de 2003 et 2004. Or, cette fois-ci, les réserves de nos hydrocarbures sont en baisse continuelle et devront se tarir dés 2030. L’Algérie ne pourra donc pas compter sur son sous-sol pour lui sauver la vie comme ce fut le cas au début des années 2000. Attention, l’histoire de l’immense déficit budgétaire de l’Algérie risque donc d’aboutir à un véritable cauchemar si rien n’est fait pour le gérer rationnellement et convenablement.

  • #2
    Je trouve l'article assez optimiste, car en vérité fin 2021 il ne restera plus un dollar de réserves de changes, les 40 Mds $ restants seront épuisés entre 2020 et 2021. Aucune chance de développer une économie alternative en 1 an. C'est les portes du FMI qui attendent.

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    • #3
      Le déficit budgétaire de l'Algérie était déjà très grave bien avant l'arrivée de la satanée pandémie Covid19. Les mafieux du cartel ANP/FLN avaient choisi de gouverner avec un déficit budgétaire élevé depuis plusieurs années. En 2015 par exemple, le déficit était déjà très grave à 15%.

      Il faut savoir qu'au pire de la crise financière en Grèce en 2008, le déficit grec était de 13% et il était considéré comme très grave. Par contraste, l'Algérie carburait au culte de la personnalité du mafieux Bouteflika malgré un déficit de 15% en 2015 aux cris de: "Hamdoullah, tout va bien en Algérie grâce à Bouteflika. Vive Bouteflika!"

      Les mafieux du cartel ANP/FLN ont saboté et dilapidé l'Algérie durant de nombreuses décennies. Du coup, face à la pandémie Covid19 et ses conséquences économiques désastreuses, l'Algérie se retrouve dans une situation très difficile. Et comme toujours, ce sont les Algériens des classes moyennes et ouvrières qui vont souffrir de cette gestion mafieuse désastreuse de l'Algérie par les mafieux du cartel ANP/FLN. Les familles et les enfants des sinistres mafieux Tebboune, Gaid Salah...etc vont continuer à vivre comme des rois grâce à l'argent public qu'ils ont massivement volé.

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