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Mise au point sur les notions "Arabes/Kabyles"

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  • Mise au point sur les notions "Arabes/Kabyles"

    Chers amis, bonjour.

    Si je vous demandais de me définir la civilisation vous commenceriez sûrement par me dire qu'elle tient principalement à un fil, la communication, et vous rajouteriez certainement que c'est cela même qui l'anime et en est le moteur depuis l'aube des temps. En effet, la différence entre le civilisé et le primitif n'est pas la différence d'habitats entre le gratte-ciel et la caverne, la différence essentielle est que le premier est disposé à la communication et que le second n'en a aucun sens. Dans la ayat 13 de la surat Al-Hudjurat, Allah nous apprend qu'Il nous a créés d'un mâle et d'une femelle, qu'Il nous a établis en peuples et tribus pour partager le savoir [ta3arafou et non tata3arafou, un "t" a été ôté du mot], et que le plus généreux d'entre nous auprès de Lui est le plus pieux. Dans l'un de ses Hadiths, le Prophète [pbAsl] traduit ce principe civilisateur du partage de savoir, finalité de l'établissement du genre humain en groupements, pour disqualifier l'idée de la prééminence basée sur la filiation ou encore les richesses personnelles.

    Un premier Hadith du Prophète [pbAsl], connu dans tout le monde musulman et symbolisant la civilité universelle, stipule littéralement, je cite, la farqa bayna 3arabiy wa 3adjamiy illa bittaqwa. Le terme 3adjamiy auquel s’oppose le mot 3arabiy, signifie dans la langue arabe le locuteur d’une langue étrangère, tout comme le mot 3arabiy dont il est question dans ce Hadith ne désigne à la base ni plus ni moins que le locuteur de la langue arabe, c’est à dire l’arabophone. Il est évident qu’il ne pourrait y être question, dans ce Hadith, d’une identification inconsciente, notamment de nature génétique, et si par extension on devrait y voir une identité culturelle, cette dernière est forcément fondée sur la spécificité linguistique. Ce qui nous amène à dénoncer l’usage dangereux du mot français « arabe » qui est totalement insignifiant du fait de dédoubler le signifiant « arabophone » pour ne désigner rien d’autre que ce que désigne ce dernier, le mot français « arabe » est un opérateur schizophrénéisant dans l’identification de la personne humaine.

    Un autre Hadith rapporté par Al-Bukhari [selon Abi-Huraïra] nous informe comment le Prophète [pbAsl] a cadré et remis en place une intention d'auto-identification génétique des arabes, un jour il fut demandé au prophète [pbAsl] quel était le plus généreux parmi les hommes, il répondit que c'était le plus pieux, on rétorqua alors que ce n'était pas à ce sujet qu'on lui posait la question, il répondit alors que le plus généreux était Yussuf le Prophète fils du Prophète fils du Prophète fils de l'ami d'Allah, on rétorqua une seconde fois que leur question n'était pas là, il leur demanda donc si c'était sur les origines des arabes qu'ils le questionnaient, on répondit par l'affirmative, il leur dit alors que les meilleurs d'entre vous dans la djahiliya seraient les meilleurs dans l'Islam s'ils avaient été instruits. Dans les traductions françaises de ce verset coranique, principe de la civilisation et garde fou du racisme, on a traduit le mot arabe « akramakoum » par « le plus noble » alors qu'il n'y a nullement été question de noblesse [acharaf] .

    La raison de ce travestissement de la vérité est que les hommes dans leur vile condition d'entre asservissement pensent instinctivement la prééminence des uns sur les autres en terme formels de noblesse, une noblesse qui a pour essence la filiation biologique mêlée d'une richesse matérielle, alors qu'elle est estimée par Dieu en terme de générosité personnelle et de piété, Allah oppose la richesse généreuse à la richesse cupide et l'identité dans la piété à l'égoïsme filial. Dans ce verset, Allah commence par dire qu'Il ne nous a établis en groupements que pour le partage du savoir, et la prééminence des uns sur les autres que par la suite Il évoque parce qu'Il sait l'idée présente dans nos esprits, Il l'aborde sous le signe de la générosité [al-karam] de l'homme envers ses semblables, Il la référence à Son jugement [3inda Allah] et Il la définit enfin comme étant la piété [attaqwa]. Et la connaissance dont il est question dans ce verset n'est pas celle du voyeurisme hautain de l'ethnologue dominant le primitif, ou encore celle intellectuelle à finalité économique, mais celle d'une connaissance mutuelle dans le partage du savoir, le savoir du monde et de la condition humaine dans lesquels nous vivons ensemble.

    Cordialement, Mezghenna.
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