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  • Comparaison est raison

    par Abdou B (ce n'est pas moi)

    «Les biens de la terre ne font que creuser
    l’âme et en augmenter le vide.»
    Chateaubriand



    Ce qui se passe dans le monde, et surtout dans les pays développés, n'intéresse nullement les dirigeants des pays arabes qui demeurent, sans bouger un cil, solidement arrimés à des pratiques, à des moeurs, à une gouvernance qui n'ont pas bougé d'un iota depuis au moins un siècle. Le monde peut connaître des bouleversements scientifiques et technologiques sans précédent, les démocraties peuvent se moderniser, les ONG peuvent se déployer avec force dans leur propre pays, des trains arrivent à une vitesse de 550 km à l'heure, le monde arabe officiel plastronne et ne sait que dire non aux peuples concernés et verrouiller, y compris les verrous.

    Poutine, sportif, ceinture noire de judo, sans un gramme de graisse, ne veut pas d'un autre mandat qu'il peut décrocher sans fraude. Tony Blair, 54 ans, mince et sans embonpoint apparent, quitte le pouvoir pour donner toutes les chances à son parti, et encore d'autres chances à son pays, en reconnaissant ses erreurs dans l'occupation de l'Irak.

    La passation du pouvoir en Italie, en France, aux USA, en Espagne et en Afrique du Sud se fait dans une gigantesque fête pour les uns et l'acceptation de leur défaite pour les autres, pacifiquement, sans que ces pays cessent d'aller de l'avant, de travailler et de s'améliorer dans la paix et la joie de vivre.

    Dans les pays arabes, l'alternance ou plutôt la succession se fait dans le drame, le sang, le viol des urnes et des consciences par la transmission du pouvoir de manière discrétionnaire, sans que les citoyens se sentent concernés ni de près ni de loin. La durabilité au pouvoir se gère pour les uns à travers «un mandat» à vie. Le monarque ou le chef meurt sur le fauteuil où il est renversé par un proche. Le fils succède au père pour que la famille, la tribu ou le clan conservent tous les pouvoirs incarnés par un seul sommet omnipotent et détenteur de toutes les sciences. L'impunité de la famille et du clan est assurée par la filiation, la cooptation et des matelas de dollars déposés en Europe et aux USA. Des châteaux sont achetés un peu partout dans le monde pour que la famille y séjourne quelques jours par an. Les enfants, à qui le pouvoir est destiné, font des études dans les plus prestigieuses universités à l'étranger, pendant qu'au peuple on apprend à mesurer la taille d'une barbe et la couleur du hidjab, pendant que les bien nés s'encanaillent dans les casinos et les lupanars occidentaux.

    Le président de la première puissance mondiale est contesté par son propre parti. Normal, dirait un jeune, dans le cadre d'une démocratie. Dans les pays arabes, «le chef» est adulé par le système dont les membres sont «prêts» à mourir pour le soutenir. Ce qui est faux, car si par malheur il tombe, ses proches d'hier seront les premiers à l'incendier en lui attribuant tous les malheurs. Et c'est aussi parce qu'il l'a bien cherché en concentrant entre ses mains tout et le reste.

    La dégradation des systèmes arabes a invalidé profondément le sens de la vie, son respect et la dignité humaine qui ne sont pas des valeurs au-dessus de tout. On tue, on décapite, on lapide et on torture sans état d'âme. Une vie ne vaut rien dans ces contrées dirigées par des hommes gros et gras, malades, paranoïaques, qui bombent le torse en face de leur peuple et face à d'autres dirigeants arabes dont les pays sont moins riches ou pauvres. Les grands du monde civilisé les fréquentent, les tolèrent parce qu'ils ont du pétrole, des marchés-déversoirs ou bien parce qu'ils sont sur la route de l'or noir utile pour le développement des pays à la pointe des sciences et de la technologie.

    Les pays arabes achètent des trains, des avions, des médicaments, des armes utilisables contre le peuple ou des pays arabes, sans rien donner à l'humanité, sauf des vestiges du passé.

    Dans le monde civilisé, un enfant qui disparaît mobilise toute la société, le gouvernement, des associations organisées et autonomes, l'Europe entière. Le village manifeste, participe aux recherches et proteste. Des photos du disparu sont ventilées partout et la police cherche jour et nuit. La solidarité s'organise et des psychologues prennent en charge la famille dans le désespoir. En bref, l'Etat et la société, chacun de son côté, font leur travail, renforçant ainsi les liens entre gouvernants et gouvernés, entre l'Etat et la société.

    Dans les pays arabes, des enfants disparaissent, d'autres subissent des sévices sexuels, des femmes sont battues tous les jours, les dirigeants n'ont cependant d'yeux que pour le prix du baril, des assemblées factices à installer et s'occupent de nominations d'allégeance à moduler, à doser pour que rien n'évolue, pour que la société soit toujours étroitement contrôlée par les services de répression.

    Bloqué dans toutes les initiatives citoyennes, de solidarité, de contestation, de critiques légitimes, le pays réel se sépare progressivement des représentations officielles. Les gens ne fréquentent l'administration que pour de vrais besoins, et s'organisent dans l'informel, dans l'illégal et évitent le fisc comme ils peuvent et l'Etat comme ils ont appris à vivre séparés de lui.

    Les cadres, les médecins, les chercheurs à diplômes et compétence équivalents aspirent à vivre et à travailler comme leurs confrères en Asie, en Europe et aux USA; mais dans les pays arabes, cela relèverait du miracle. Et il n'y a qu'à comparer les salaires et les conditions de travail. M. Sarkozy, à peine élu, publie un bulletin de santé. Les dirigeants arabes estiment que leur santé et les biens qu'ils ont ne regardent nullement leurs citoyens-contribuables... La liste serait longue, mais il y a des comparaisons à faire.
    Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

  • #2
    c'est un constat réaliste et sans concession, c'est une bonne chose d'être capable de voir les choses telles qu'elles sont, de ne pas avoir peur de dire que rien ne va, mais les comparaisons avec un ailleurs toujours idéalisé j'aime pas trop
    ne dépense pas deux mots, si un seul te suffit.

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    • #3
      serigina

      mais les comparaisons avec un ailleurs toujours idéalisé j'aime pas trop
      C'est le minimum et non pas l'ideal , y a une grande difference
      “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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      • #4
        je parle bien "d'ailleurs idéalisé" dans le sens où l'on se compare souvent avec l'occident en ayant une vision manichéenne des choses, comme si d'un côté on avait un monde où tout est parfait et de l'autre un monde où tout est imparfait.
        si je m'en tiens à l'article c'est ce genre de phrase qui me fait parler d'un ailleurs idéalisé :

        "sans que ces pays cessent d'aller de l'avant, de travailler et de s'améliorer dans la paix et la joie de vivre."

        quand on voit que pas mal de ces pays où l'on continue de s'améliorer dans la paix et la joie de vivre sont à l'origine d'une bonne partie de la pagaille qui règne dans le monde, je me dis que ce genre de blabla n'a pas sa place ici.

        mais bon tout ça pour dire qu'il est grand temps pour le monde arabe, s'il veut avancer, de se penser différemment en tenant compte de ses propres spécificités, on ne peut pas toujours aller chercher chez les autres ce qui se fait, il y a des modèles que l'on doit se créer, et il y a des voies que le monde arabe devra emprunter et qui lui seront propres.
        alors au lieu de s'extaser sur ce qui se passe ailleurs, commençont par retrousser nos manches, tout en respectant le minimun évidemment
        ne dépense pas deux mots, si un seul te suffit.

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        • #5
          Salut sérigina

          alors au lieu de s'extaser sur ce qui se passe ailleurs, commençont par retrousser nos manches, tout en respectant le minimun évidemment
          D'accord sur ce que tu dis mais on ne peut tout de même pas subitement inventer le néant car cela reviendrait à dire qu'il faut passer de rien à rien, donc faire ce que nous faisons actuellement: du surplace.

          Au contraire, mon avis est qu'il faut s'inscrire dans une globalité la plus large possible, observer le monde et y importer tout ce qu'il y a de meilleur, à l'instar de ce que les chinois ont fait pour leur pays.

          En effet, je ne crois pas que le nombrilisme mal placé puisse nous aider à avancer et toujours perdurer dans les mêmes erreurs. Ce que l'algérie doit faire, c'est avant tout se débarasser de sa suffisance pour cause de gisements de pétrole, insuffler des valeurs motrices à la population et, last but not least, rétablir les notions de mérite et de rigueur .......... tout un programme il est vrai !!!
          Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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          • #6
            bonsoir scootie

            si on prend le cas de l'Algérie, on ne peut pas dire qu'il n'y a rien, les choses bougent, difficilement et lentement mais elles bougent, les mentalités évoluent.
            on a en Algérie les bases d'une démocratie, on a des parties politiques qui de plus en plus s'imposent, on a une presse qui critique le fonctionnement, ou le non fonctionnement du pays....alors évidemment si on regarde du côté de l'éducation par exemple c'est une catastrophe....donc on est pas face au néant, mais comme tu le dis c'est tout un programme.

            je ne suis pas contre le fait de s'inscrire dans une globalité,et de toute façon ça me paraît difficile d'y échapper, mais je suis contre le fait qu'on le fasse sans y réflechir, sans avoir une réflexion qui nous est propre, avoir une vision forger de nos spécificités....il me semble, que c'est de cette façon là, qu'on pourra avancer tout en ayant un semblant de stabilité.
            ne dépense pas deux mots, si un seul te suffit.

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