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Le discours contradictoire de l’Algérie

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    Lutte antiterroriste transnationale

    Le discours contradictoire de l’Algérie

    Depuis quelques semaines, la diplomatie algérienne multiplie les déclarations offensives contre le terrorisme transnational.
    Ainsi, cette fin de semaine, c’était au tour de Youcef Youcefi, ambassadeur et représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, d’appeler les Etats membres de l’ONU à l’application « intégrale » de la stratégie globale des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme, adoptée par consensus par l’Assemblée générale, il y a plus d’une année. Intervenant au débat de la sixième commission de l’Assemblée générale sur les mesures contre le terrorisme international, Youcef Youcefi, a mis en garde contre ce qu’il a qualifié d’« application sélective » de la stratégie, qui selon lui, pourrait nuire celle-ci et la placerait dans un contexte qui n’est pas le sien. Il a estimé qu’une telle application risque de briser la stratégie et l’essence même du consensus obtenu lors de son adoption par les Etats membres de l’ONU. De ce fait, a-t-il ajouté, l’Algérie souhaite « une intégration » des organes des Nations unies chargés de la lutte contre le terrorisme « au sein d’une seule entité, sur le modèle de la commission de la consolidation de la paix ». Pour l’ambassadeur, la dimension transnationale du terrorisme a montré « l’insuffisance » des vertus des actions individuelles, et mis en exergue « l’importance de la mise en place d’une coordination des efforts en vue d’appréhender la menace terroriste sur les plans institutionnel, juridique et opérationnel », soulignant plus loin, la nécessité d’aborder les causes multiples de la propagation du terrorisme. Le représentant de l’Algérie a, par ailleurs, fait allusion à ce qui se passe en Irak, un pays occupé par les troupes américaines et qui s’est transformé en source de « djihad » pour de nombreux jeunes à travers les pays musulmans. Youcefi a fait remarquer que « les situations de conflits ou de violence armés dues à l’occupation étrangère sont à l’origine de sentiments de frustration et d’humiliation qui engendrent une adhésion quasi automatique, surtout des jeunes, aux desseins de groupuscules terroristes qui altèrent par leurs actions la résistance légitime à l’occupant ».
    Des solutions urgentes
    De ce fait, a noté Youcefi, il est urgent de « traduire sur le terrain les mesures adoptées par la stratégie afin de trouver des solutions urgentes à ces situations ». L’ambassadeur n’a pas manqué de rappeler l’attachement de l’Algérie à la finalisation du projet de Convention générale, tout en espérant que cet instrument juridique cesse d’être l’otage « d’une intransigeance et d’un entêtement irrationnel de la part de ceux qui ne réalisent pas que l’adoption d’une définition consensuelle du terrorisme libérerait des montagnes d’énergies au service de la mise en œuvre de la stratégie ». M. Youcefi a enfin réitéré l’encouragement de l’Algérie de toute action collective qui vise, selon lui, à faire cesser « les avilissantes attaques inter-religieuses et l’acharnement médiatique et pseudo scientifique qui n’a pour finalité que d’installer la peur et la méfiance entre des citoyens ne partageant pas la même religion, mais vivant, au demeurant, en harmonie et dans le respect mutuel ». Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci a, dans une déclaration à la Chaîne III, souligné : « Il est reconnu que le terrorisme est un phénomène transnational et chaque pays a intérêt à s’organiser pour lutter contre ce fléau à l’intérieur de ses frontières ». Pour lui, « le phénomène d’Al Qaïda n’est pas algérien. Il a ses relais un peu partout et tire profit, sur le plan médiatique, de quelques attentats commis de temps à autre. » Poursuivant son analyse, le chef de la diplomatie algérienne a expliqué que « cette branche a transformé des innocents en kamikazes et destructeurs souvent contre leur gré », notant néanmoins « qu’il ne peut y avoir d’actions de temps à autre que si elles sont inspirées par ceux qui préconisent encore le terrorisme et ceux-là sont forcément à l’extérieur ». Medelci a lui aussi appelé à l’élaboration d’une convention internationale de lutte contre le terrorisme afin que la communauté internationale puisse « activer pour ramener la paix dans les zones qui constituent des régions pour le développement du phénomène du terrorisme, notamment au Moyen-Orient ». Toute ces déclarations pour une politique antiterroriste transnationale suscitent cependant des interrogations. En effet, les stratégies discutées ou adoptées par la communauté internationale en matière de lutte contre le terrorisme restent étroitement liées au principe du droit à une justice. Ce qui n’est pas le cas en Algérie, où des chefs et membres d’organisations terroristes sanguinaires ont été blanchis de leurs crimes. Le dernier cas en date a été celui du fondateur du GSPC, et un des résidus des chefs du GIA, pour le centre du pays, Hassan Hattab. Ce dernier qui, officiellement, s’est rendu le 23 septembre dernier, vit depuis environ deux ans chez lui, en toute quiétude, jusqu’à ce que ses anciens acolytes avec lesquels il est entré en dissidence lui préparent un attentat pour l’exécuter durant le mois de Ramadhan. Il décide alors de se rendre et de bénéficier d’un texte de loi, dont le délai d’expiration est venu à terme il y a déjà presque deux ans. Ce cas rappelle celui de l’ancien émir et membre fondateur du GIA, Omar Chikhi, arrêté par les forces de sécurité et déclaré comme étant un repenti pour bénéficier de la grâce prévue par la concorde civile en 2001, ou encore l’ex-émir du GIA, Abdelhak Layada, libéré de prison dans le cadre de la réconciliation nationale pour faire la pluie et le beau temps dans son quartier à Baraki. Les exemples de terroristes élargis et graciés, à l’image de Kartali, Benaïcha, Mezrag, Belhadjar et autres criminels sont nombreux et montrent que les autorités algériennes sont loin des principes du droit à une justice qu’ils réclament aux autres Etats du monde.
    Salima Tlemçani elwatan
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