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Quand Samraoui déserte la vérité

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  • Quand Samraoui déserte la vérité

    Finalement, cette affaire ressemble à une histoire fabriquée tant ce qu’il raconte est non seulement invérifiable, aucun témoin ne peut confirmer ses dires, mais aussi entouré d’un gros mensonge.

    En effet, au-delà de ses déclarations qui ne sont en fait qu’une reprise du leitmotiv du camp des “Qui tu qui ?”, le personnage présenté, et qui s’est aussi présenté comme étant un colonel des services du renseignement algérien, n’a pas en vérité ce grade. Il était commandant jusqu’à sa désertion qu’il continue de justifier par son opposition aux méthodes de son supérieur dans le traitement du terrorisme, le général Smaïn Lamari (décédé) dont il prétend qu’il est adjoint. Difficile de démontrer puisque l’officier supérieur cité n’étant pas de ce monde, d’une part et, de l’autre, ce n’est pas ce genre d’information qui risque de susciter la contradiction, les services du renseignement n’ayant pas pour habitude de s’aventurer sur ce terrain et sont tenus par l’obligation de réserve. Donc, premier mensonge sur ses états de service puisqu’il reconnaît être commandant. Le commandant Samraoui, qui est déserteur, mais pas forcément traître, fait une révélation sur une prétendue mission à l’étranger qui viserait à liquider les opposants. Précision de taille, cependant, qui semble lui échapper puisqu’au même moment où, comme il dit, il a été question d’éliminer les personnalités politiques de l’opposition établies à l’étranger, le même général avait pris langue avec l’opposition armée, l’AIS, pour négocier la trêve. Comment imaginer un officier supérieur aller négocier avec les chefs de groupes armés, notamment Madani Mezrag et Benaïcha — Mustapha Kébir serait parmi les négociateurs, le frère de Rabah réfugié en Allemagne serait sur la liste des opposants ciblés — et s’attacher à liquider des opposants civils ? Naturellement, on ne négocie pas avec les radicaux qui sont de plus armés et envisager en même temps de liquider des réfugiés qui ont déserté le terrain politique. Les islamistes particulièrement qui sont revenus des années plus tard louer les vertus de la démocratie qu’ils qualifiaient avant de “kofr”. Quant à son passage à l’ambassade d’Algérie en Allemagne, il faut dire que ses activités n’ont pas toujours été en rapport avec la diplomatie, lui qui s’adonnait à sa passion, selon lui, les jeux d’échecs. Était-il alors un joueur de ce noble sport ou un agent au service de son pays ? Il est permis de se poser la question d’autant plus qu’il avait la prétention de réclamer une promotion. Il voulait le grade de colonel, ce même grade “virtuel” qui a longtemps servi dans sa carte de visite. En plus de s’écarter de sa mission “diplomatique”, l’officier Samraoui réclamait des moyens plus conséquents. Des moyens que ne justifie nullement son travail dans la mission puisque, comme il l’explique, il consiste à court-circuiter les réseaux de soutien et d’approvisionnement en armes des groupes armés. Quant à son livre, Chronique des années de sang, qui serait, selon lui, le déclencheur d’une cabale contre lui, les faits qui y sont rapportés ne sont pas vérifiables. Hormis les noms qu’il cite, on n’y lit aucun témoignage. Et même s’il justifie son édition par le fait que d’autres, Aboud, Nezzar et Souaïdia, ont écrit et rapporté une vérité tronquée, seul Hicham Aboud est épargné pour son bon français et non pour le contenu de son livre. Sa littérature est ainsi présentée comme le document qui rétablit la vérité sur la décennie noire. Est-ce que ce n’est pas justement la mode des écrits dits de la “sale guerre” qui l’a incité à “raconter sa vérité” à lui aussi ? Probablement d’autant qu’il n’apporte aucun élément nouveau et vérifié. Ainsi, à part la langue bien maîtrisée, le commandant Samraoui s’est abaissé au niveau d’un sous-lieutenant désosseur de voitures volées et amateur de faux barrages, Habib Souaïdia qui, à ses yeux, écrit mal et raconte n’importe quoi. En fait, il fait exactement la même chose, mais dans un style élaboré et amélioré. Ce n’est pas tant la personne de Samraoui qui pose problème, mais cette propension des ONG à lui accorder du crédit et à ses mensonges. C’est de ça qu’il s’agit, en définitive.

    Liberté

    Qui croire ?
    Dernière modification par kawkawa, 02 décembre 2007, 14h03.
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