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Quand Sarkozy kidnappe Camus... par Hassan zerrouki

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  • Quand Sarkozy kidnappe Camus... par Hassan zerrouki

    Après le jeune communiste Guy Moquet dont on sait que Nicolas Sarkozy ne partage ni les valeurs anti-fascistes ni les valeurs de progrès social pour lesquelles il s’était sacrifié, le président français s’apprête certainement à kidnapper l’écrivain Albert Camus, et pourquoi pas Kateb Yacine ! Deux hommes qui ont aimé l’Algérie chacun à sa manière. En effet, Tipaza, ville chère à Albert Camus, figure au menu de sa visite en Algérie. En déambulant à travers les ruines de cette ville dont le roi berbère Juba avait fait sa capitale, il va sans doute évoquer la figure de l’écrivain français et ancien journaliste d’Alger républicain, et ce, avant de l’enrôler dans sa croisade de récupération émotionnelle des figures historiques et intellectuelles françaises. Reste qu’il y aura des naïfs de chez nous qui essaieront de nous convaincre que le président français a mis de l’eau dans son lait car il ne boit pas d’alcool.

    Son voyage à Constantine s’inscrit dans le même ordre d’idées. Il n’ira pas dans la ville de Salah Bey, pour rendre hommage à ce héros de la résistance anti-coloniale. Sans doute évoquera-t-il la figure de Ben Badis dans le discours qu’il prononcera à l’Université de Constantine. Discours qui, dit-on, lui donnera l’occasion de dénoncer l’antisémitisme, l’islamophobie et sans doute, en prenant des précautions de style et de forme nécessaires afin de faire bonne mesure, le système colonial, sans aller toutefois jusqu'à heurter de front les nostalgiques de l’Algérie française. En matière d’amalgame, il excelle. Dans ce domaine, il faut lui reconnaître un certain talent. Peu importe pour le président français de savoir s’il réussira ou non à duper les Algériens, l’essentiel pour lui est qu’il y aura sans aucun doute des gens qui vont gober son discours. C’est d’ailleurs ceux-là qui l’intéressent. Reste, comme le fait remarquer dans le Nouvel Observateur, Christian Salmon, auteur de « Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits », il s’agit pour Sarkozy de célébrer « la communion collective dans les larmes » et non de « mobiliser la raison ». Car faire appel à la raison conduit inévitablement à s’interroger, par exemple, sur la nature du système colonial. A l’issue de cette visite, il ne fait aucun doute qu’il y aura des journalistes et des commentateurs de service qui essaieront laborieusement de nous convaincre du contraire.

    H.Z
    le matin
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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